- Auteur Isabelle de Montfumat
- Temps de lecture 5 min
Stefano di Battista ouvre la saison du Théâtre de Nîmes sous le signe de la Dolce Vita
Le lancement de la Saison 2024-2025 du Théâtre de Nîmes s’est déroulé par le concert de l’incontournable « Dolce Vita » de Stefano Di Battista.
© Marie-Céline
Ce dimanche 6 octobre 2024, le Théâtre de Nîmes a lancé sa saison 2024-2025 avec La Dolce Vita, dernier album du célèbre saxophoniste italien Stefano Di Battista et ses musiciens : André Ceccarelli à la batterie, Fred Nardin au piano, Daniele Sorrentino à la contrebasse, Matteo Cutello, à la trompette.
Stefano di Battista, revient sur la scène avec un nouvel album : La Dolce Vita
L’humeur était au Jazz…
En écho avec le Nîmes Métropole Jazz Festival, le Théâtre de Nîmes a mis à l’honneur le Jazz pour un concert de rentrée, avec une programmation ouverte à la diversité, avec l’incomparable Stefano Di Battista, célèbre saxophoniste, et son talentueux quintet, qui nous ont fait vibrer avec sa manière toute singulière, d’entraîner le public pour sa fascination grandissante pour les musiques de films du cinéma italien.
L’Italie à l’Honneur
Fort de son succès public avec plus d’une trentaine de concerts français en quartet, Stefano di Battista s’attelle désormais en quintet à ce nouveau répertoire aux couleurs savamment choisies de l’Italie avec sa « Dolce Vita ». Maître du son, le musicien a gagné au fil des années le respect de ses pairs et l’admiration du public dans le monde entier.
Un parcours de Jazzman
Ayant débuté le saxophone à l’âge de treize ans, Stefano di Battista s’intéresse au jazz par le biais de disques d’Art Pepper et de Cannonball Adderley, deux musiciens qui resteront des influences durables. Il suit une formation académique avant de commencer à « faire le métier » dans la variété. La rencontre avec Massimo Urbani (1957-1993), saxophoniste alto italien marqué par le feu parkérien, joue également un rôle déterminant dans son ambition à devenir un musicien de Jazz. Il faut cependant attendre un concours de circonstances pour que le talent du jeune saxophoniste romain puisse éclater au grand jour.
Encouragé à se rendre à Paris par le pianiste Jean-Pierre Como qui l’a entendu au Festival de Calvi (1992), Stefano Di Battista séduit rapidement plusieurs musiciens de la capitale française qui lui mettent le pied à l’étrier, notablement Aldo Romano, le batteur avec lequel il partage l’affiche avec deux disques qui témoignent de leur association et Laurent Cugny, le chef d’orchestre qui lui fait une belle place, ainsi que Flavio Boltro, son compatriote trompettiste dans l’ONJ qu’il crée (1994).
Dès lors surtout actif en France, il maintient des liens étroits avec la communauté des Jazzmen Italiens, enregistrant notamment avec ses compatriotes Enrico Rava (1996), Rita Marcotulli (1998), Daniele Scannapieco (2003) et Dario Rosciglione (2004).
Un concert plein de virtuosité à Nîmes
Pour ce nouveau concert nîmois, amoureux de la mélodie et magicien du timbre, Stefano Di Battista fait résonner sous un nouveau jour, les thèmes rendus célèbres par Paolo Conte, Andrea Bocelli, Lucio Dalla, tout en faisant honneur à des compositeurs comme Renato Carosone ou Armando Trovajoli, sans oublier,l’immense Ennio Morricone pour un seul titre,avec lequel il a eu la chance de travailler.
Stefano Di Battista « a décidé de célébrer cet héritage et de créer un album et de proposer des concerts combinant la splendeur de la grande musique italienne d’hier de la préserver et de la faire scintiller pour la rendre éternelle.»
« J’ai souhaité entrer dans les musiques de films, d’entrer dans leur structure, pour pouvoir improviser… » « Ces compositions incarnent la culture italienne et l’art de nos grands compositeurs, en soulignant l’âge d’or incontestable de l’Italie et l’héritage de ces années qui vit encore en nous aujourd’hui. »
Sur scène, on retrouve ses compères avec l’immense André Ceccarelli à la batterie, l’un des plus grands batteurs français de sa génération, l’agile Fred Nardin au piano, le surprenant Daniele Sorrentino à la contrebasse, sans oublier le très jeune et talentueux, Matteo Cutello, à la trompette.
Le public nîmois était au rendez-vous. Stefano Di Battista nous a surpris par ses sonorités chaudes et éclatantes. Décidé à nous entraîner dans un rythme soutenu aux contours et aux syncopés connus de tous, il nous présente avec brio ses musiciens, montrant ainsi leur virtuosité. Tous nous ont éblouis et dans cette joyeuse ambiance du Théâtre de Nîmes, Mattéo Cutello alors à la trompette a fait grande sensation pour sa surprenante acuité à vivre la musique de manière audacieuse et créative, captivant les amoureux et mélomanes de Jazz nîmois.
Dotés de beaux moments virtuoses, le Théâtre de Nîmes et Stefano Si Battista ont su nous faire vibrer aux rythmes d’un Jazz ouvert à la diversité.
Une discographie pour Stefano Di Battista, qui s’étoffe une fois encore.
Avec une discographie importante, l’artiste débute un parcours singulier avec plusieurs réalisations : un Hommage à Charlie Parker, puis le virtuose Trouble Shootin’ sur lequel il invite notamment Fabrizio Bosso, à la trompette et Baptiste Trotignon, au Hammond (2007). Il revient quelques années plus tard, avec l’album Woman’s Land, prenant pour inspiration certaines des grandes figures féminines du XXème siècle. Par ailleurs, il poursuit alors une fidèle collaboration avec la chanteuse Nicky Nicolai, qu’il accompagne sur ses projets personnels. En 2021, Stefano Di Battista enregistre un autre album hommage à Ennio Morricone. Pour cette réalisation, il retrouve André Ceccarelli à la batterie, Fred Nardin au piano et Daniele Sorrentino à la contrebasse et qui le suivront également sur son nouvel album Dolce Vita.
Assurément, la discographie déjà très impressionnante de Stefano Di Battista s’étoffe une fois encore. Bien plus qu’un simple titre de film, “La Dolce Vita” est une porte d’entrée dans un autre monde. Un monde de cinéma fantasmé, mais aussi de vie, de passion, de style, de désir, de beauté et de rêves, né lors d’une période unique de l’histoire de l’Italie, qui continue de résonner à travers les décennies.
Incontestablement… Et Viva , La Dolce Vita !