- Auteur Jacques Jarmasson
- Temps de lecture 4 min
“Bellissimo” Verdi à l’Opéra Grand Avignon avec le trio : Patrizia Ciofi, Leo Nucci, Luciano Acocella
Vendredi soir, l’Opéra Grand Avignon accueillait un concert lyrique autour de Giuseppe Verdi performé par Patrizia Ciofi, Leo Nucci et Luciano Acocella. Après la célèbre ouverture de Nabucco interprétée de façon magistrale par l’Orchestre Régional Avignon Provence sous la direction de Lucciano Acocella, la suite du programme de la première partie était dédiée à La Traviata. Rencontre intime avec Patrizia Ciofi dans les coulisses de l’Opéra.
Le concert lyrique "Verdi" de vendredi soir à l’Opéra Grand Avignon en compagnie de Patrizia Ciofi, Leo Nucci et Luciano Acocella fut bien plus que bellissime.
Patrizia Ciofi et Leo Nucci, un duo mémorable pour interpréter Verdi
La deuxième partie, quant à elle, rendait hommage aux airs célèbres de Rigoletto et c’est l’ouverture de Luisa Miller qui l’introduisit. Tout au long du concert, et dès les premières notes du duo Violetta / Germont « Madamigella Valery … » l’émotion fut à son comble. La voix de Patrizia Ciofi s’éleva comme par magie pour toucher les âmes et réchauffer les cœurs. Leo Nucci, baryton, emplit l’Opéra de sa voix à la fois puissante et douce, caressant les envolées virtuoses de la merveilleuse soprano. En solo ou en duo, ces deux immenses artistes sont allés bien au-delà de la musique, exerçant une divine fascination sur un public ébloui par la beauté d’une telle harmonie.
Après avoir interprété quelques uns des plus grands airs de Rigoletto, le duo Gilda / Rigoletto « Tutte le feste al tiempo… Si vendetta » vint mettre un terme à ce moment musical exceptionnel, qui à n’en pas douter, restera dans les mémoires.
Rencontre avec Patrizia Ciofi pendant les répétitions à l'Opéra Grand Avignon
Jacques Jarmasson - ProjecteurTV : Patrizia Ciofi, tout d’abord un grand merci pour votre fidélité à la scène avignonnaise. Peut-on savoir comment ce projet de concert « Verdi » est né ?
Patrizia Ciofi : Mais c’est un plaisir, et puis c’est Avignon qui m’est fidèle ! Merci à Monsieur Duffaut pour sa confiance. En fait, c’est un concert qui a été réalisé sur plusieurs scènes, à Paris au Théâtre des Champs Élysées en 2012, mais nous avions déjà donné un récital ensemble en 2010 à Madrid ainsi qu’à Lyon. Il y avait alors plusieurs airs et duos de Verdi, Donizetti et Bellini, ce qui nous a donné l’idée de donner des extraits d’opéras connus mondialement et qui nous sont chers comme Traviata et Rigoletto.
Jacques Jarmasson : Peu de stars (même si vous n’aimez pas ce terme) de l’Art Lyrique ont autant d’hétérogénéité dans leur répertoire ! Vous passez d’un grand Verdi à Haendel ou Rossini …
Patrizia Ciofi : Ce n’est pas que je n’aime pas ce mot, je ne pense pas être une star, mais une professionnelle. Souvent les jeunes chanteuses commencent avec des « Mozart » par exemple, mais j’ai commencé tout de suite sur les grands rôles (Donizetti, Verdi) et après je suis entrée dans les rôles du baroque. Je me sens à l’aise dans un répertoire comme dans l’autre parce que je pense que ma voix est assez souple, je peux la plier. De plus, le Baroque c’est de la discipline vocale, ça nettoie la voix…
Jacques Jarmasson : Vous voyagez beaucoup, ce qui demande de grandes facultés d’adaptation, les hôtels, la nourriture … un opéra c’est un vrai marathon, à l’image des grands sportifs mangez-vous un bon plat de pâtes 2 heures avant la représentation ? (Rires …)
Patrizia Ciofi : Effectivement, c’est une vie spéciale, qui demande beaucoup de discipline, comme pour les sportifs. Il faut bien dormir, bien manger, s’occuper de son corps, de ses muscles, car l’instrument vocal c’est toute une série de muscles qui font la voix, pas uniquement les cordes vocales qui vibrent. Pour les pâtes, oui, mais moi c’est quatre heures avant … (Rires)
Le voyage musical continue ce dimanche 22 janvier à 14h30
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