- Auteur Jacques Jarmasson
- Temps de lecture 4 min
“Rinaldo” à l’Opéra Grand Avignon, une pure féérie !
L’enchantement était bien présent dimanche 20 et mardi 22 novembre à l’Opéra Grand Avignon avec la production de l’opéra seria de Georg Friedrich Haendel, Rinaldo. Deux soirées où la féérie fut omniprésente avec cette œuvre baroque à la fois spectaculaire et profondément touchante musicalement, placée sous la direction de Bertrand Cuiller et mise en scène par Claire Dancoisne.
Présenté à l'Opéra Grand Avignon dans le cadre de sa saison lyrique 2022-2023, Rinaldo est le premier opéra seria de Georg Friedrich Haendel, créé le 24 février 1711, inspiré du poème épique La Jérusalem délivrée (La Gerusalemme liberata), publié en 1581 en italien par Le Tasse.
Rinaldo, de Haendel, découverte et curiosité à l'Opéra Grand Avignon !
L’enchantement sur fond de Croisades grâce à une géniale mise en scène
Le contexte guerrier de l’œuvre, magnifiquement représenté, entre autres, par les chars et armes de guerre, mais aussi par un fabuleux bestiaire, n'entame en rien la finesse artistique des interprétations, tant par la qualité de prestation de l’Ensemble Le Caravansérail dirigé par Bertrand Cuiller, que par celles des solistes Paul Figuier (Rinaldo), Blandine de Sansal (Goffredo), Maïlys de VIlloutreys (Almirena), Aurore Bucher (Armida) et Timothée Varon (Argante), sans oublier les deux comédiennes Rita Tchenko et Marion Zaboitzeff.
Ainsi, la mise en scène de Claire Dancoisne a marié avec bonheur originalité et prouesse technologique, par ses marionnettes, ses oiseaux faits de métal, des fauves, un cheval et même un éléphant, a impressionné et séduit un public sous le charme de cette inventivité. Les petits personnages représentant des légions romaines et les esclaves, les chars, navires, épées et boucliers ont participé de façon spectaculaire à sa réussite.
Rinaldo - Haendel - Opéra Grand Avignon
Force et émotion au programme
Haendel livre dans son opéra une partition où les émotions musicales rythment les aventures du chevalier Renaud et de la magicienne Armide. Trompettes, tambours et percussions « orageuses » génèrent autant la force guerrière que les duos d’amour ou le fameux air Lascia ch’io pianga emmène l’auditeur dans une émotion incommensurable. Pour preuve, les (très) longs applaudissements du public à la fin de chacun des airs principaux
Effets spéciaux, l’excellence des interprétations, costumes et lumières ont été les éléments éblouissants de cette production hors normes.
Rinaldo - Haendel, l’Histoire en 3 actes
Acte I
Goffredo (Godefroy de Bouillon), commandant en chef des forces chrétiennes, promet à Rinaldo sa fille Almirena, s’il combat à ses côtés pour reconquérir Jérusalem. Les deux jeunes gens s’aiment passionnément. Argante, roi des Sarrazins, se présente devant Goffredo et lui demande un cessez-le-feu de trois jours. Ayant obtenu satisfaction, il en appelle à la magicienne Armida, sa maîtresse qui arrive sur un chariot tiré par des dragons et promet d’enlever Rinaldo sans lequel les Chrétiens seront défaits. Alors que, dans un délicieux jardin, Almirena et Rinaldo s’adonnent aux joies d’un chaste amour, Armida subtilise la jeune fille, au désespoir de Rinaldo. Goffredo lui promet l’assistance d’un magicien chrétien. La fureur du guerrier éclate.
Acte II
Goffredo et Rinaldo, en route pour la demeure du magicien, doivent affronter le chant magique des sirènes. Ne pensant qu’à sauver Almirena, Rinaldo tombe dans le piège, et monte dans une barque qui, comme les sirènes l’en assurent, le mènera vers sa bien-aimée. Dans les jardins magiques d’Armida, Almirena tente désespérément de se soustraire aux avantages d’Argante. Armida s’apprête à tuer Rinaldo, mais un seul regard du guerrier a raison de sa cruauté : elle ne l’avait pas imaginé si beau. Pourtant, rien n’y fait : même déguisée en Almirena, elle ne parvient pas à tromper sa vigilance. Lorsque, de surcroît, elle découvre qu’Argante flirte avec sa rivale, sa fureur éclate.
Acte III
Goffredo consulte le magicien chrétien qui, après lui avoir administré quelques preuves spectaculaires de sa puissance, lui confie une baguette magique. Cette fois, Goffredo et ses braves traversent sans encombre les gardes d’Armida. Rinaldo fait fuir les monstres de sa ménagerie, avant de libérer Almirena des mains de la sorcière impuissante. De retour dans le camp des Sarrasins, Armida se réconcilie avec Argante ; ensemble, ils partent livrer leur dernière bataille. Rinaldo promet la victoire aux Chrétiens. Elle sera triomphale !
Opéra seria en trois actes, Livret de Aaron Hill et Giacomo Rossi
Création à Londres le 24 février 1711
Opéra chanté en italien, surtitré en français
Direction musicale Bertrand Cuiller
Ensemble Le Caravansérail
Mise en scène et scénographie Claire Dancoisne Assistée de Marie Liagre Lumières Hervé Gary
Costumes Elisabeth de Sauverzac
Régie générale Camille Rouzeval Régie plateau Nicolas Marchand
Rinaldo Paul Figuier
Goffredo Blandine de Sansal
Almirena Maïlys de Villoutreys
Armida Aurore Bucher
Argante Timothée Varon
Deux comédiennes Rita Tchenko, Marion Zaboitzeff
Production la co[opéra]tive Les 2 Scènes, scène nationale de Besançon, Le Théâtre Impérial – Opéra de Compiègne, Le Bateau Feu, scène nationale Dunkerque, Le Théâtre de Cornouaille, scène nationale de Quimper, Opéra de Rennes Coproduction : Angers Nantes Opéra |L'Entracte,scène conventionnée de Sablé-sur-Sarthe | Théâtre-Sénart, Scène nationale En partenariat avec le Théâtre de Lic