- Auteur Marie Celine SOLERIEU
- Temps de lecture 3 min
Opéra Grand Avignon : Patricia Petitbon amuse les mélomanes “baroqueux”
Retour sur « La Belle Excentrique », concert lyrique au répertoire baroque présenté à l’Opéra Grand Avignon ce mardi 7 février, fût un réel succès. Avec pour la première fois la présence de la soprano colorature française Patricia Petitbon à Avignon.
Retour sur « La Belle Excentrique » avec la soprano Patricia Petitbon, concert lyrique au répertoire baroque présenté à l’Opéra Grand Avignon ce mardi 7 février.
Patricia Petitbon, une soprano remarquable
Patricia Petitbon est une soprano que l’on ne présente plus tant son talent vocal que son expressivité scénique sont remarquables. C’est à travers le répertoire baroque que le public avignonnais a pu la redécouvrir, l’apprécier et l’applaudir, accompagnée de l’Ensemble Amarillis, l’une des formations baroques d’aujourd’hui les plus originales en Europe.
De l’original à l’originalité artistique donc, tous les ingrédients étaient rassemblés pour faire d’un répertoire baroque adressé aux élitistes, une soirée conviviale et presque humoristique, tant l’originalité et l’expression extravagante de Patricia Petitbon se libérait dans son écoute musicale. Osant s’accommoder de plumes ou de masques pour créer un jeu de scène en toute liberté, jusqu’à même s’allonger en bord de scène ou jeter ses accessoires au public, chose que l’on a plus tendance à voir dans un spectacle de show que dans concert lyrique de répertoire baroque, ce fût plusieurs éclats de rires que l’on pouvait entendre dans la salle.
Héloïse Gaillard et Violaine Cochard, Médée et Circée
Emmenée par Héloïse Gaillard, directrice artistique, instrumentiste de flûtes à bec et hautbois baroque, et Violaine Cochard, chef de chant et claveciniste, la soprano connue pour sa diction parfaite du baroque français à la musique moderne, présentait un répertoire dédié aux héroïnes imaginées par les compositeurs du XVIème au XVIIIème siècles. Deux femmes profondément attachantes mais aussi coupables de leurs agissements entre crimes et maléfices : Médée et Circé.
Médée, petite fille du soleil, fuit avec son amour Jason, après avoir tué son père et son frère. Mais Jason, perfide et ingrat, se détourne de Médée après lui avoir donné deux enfants. il épouse Creuse, la fille du Roi Créon, ce qui provoque la colère de Médée et lui donne le désir de vengeance. Quant à Circé, sœur de Médée, c’est aussi un esprit de vengeance qui la dessine. Ne réussissant pas à se faire aimée du dieu Glaucus qui lui tourne le dos pour la nymphe Scylla, Circé se venge sur cette dernière et la change en créature mi-femme, mi-chien, la métamorphosant enfin en rocher.
Médée et Circé, héroïnes de la vengeance de l’amour ont inspiré les compositeurs de ces siècles tel Jean-Fery Rebel, Marc Antoine Charpentier, Marin Marais, Jean Marie Leclair, ou encore Jean Philippe Rameau, dans un programme très apprécié du public.
Ah l’amour ! N’est-il pas une source d’inspiration de toujours ?