- Auteur Sophie Bauret
- Temps de lecture 3 min
Mette Ingvartsen, le point lumineux des Hivernales
Dans le cadre du festival de danse les Hivernales, La Garance, scène nationale de Cavaillon, accueillait le dernier spectacle de Mette Ingvartsen : « Moving in Concert ».
Cette danseuse et chorégraphe danoise, passée par la célèbre école P.A.R.T.S de Bruxelles (fondée par Anne Teresa De Keersmaeker), a le vent en poupe.
Après s’être intéressée à la nudité, à la sexualité et au corps comme lieu de lutte politique, Mette Ingvartsen ouvre un nouveau chapitre créatif avec « Moving in Concert ».
Une pièce que la chorégraphe a souhaité d’un seul mouvement pour neuf danseurs et des bâtons de LED… Un travail précis entre les corps et la technologie pour faire danser la lumière et interroger notre « récente » connectivité.
Tandis que s’on s’apprête à intégrer l’une des longues files pour pénétrer dans la salle, les danseurs se mêlent au public et lancent des thèmes de réflexion… On évoque la tenségrité (tension/intégrité) dont on parle en architecture, la faculté d’une structure à se stabiliser par le jeu des forces de tension et de compression… On parle de la régénération des neurones, même lorsque l’on est âgé… On réfléchit sur la lumière des lucioles ou des poissons lampe torche… Mais il est temps d’aller s’installer pour découvrir « Moving in Concert ».
« Moving in Concert », la dernière création de la chorégraphe Mette Ingvartsen
Au plateau immaculé de blanc, neuf danseurs en académique, huit sont en orange, un seul est en rose… huit ont un néon à la main, un seul a un simple bâton de bois, il changera une fois de main.
Hommes et femmes, hommes ou femmes, avec Mette Ingvartsen peu importe, elle ne se soucie pas des genres. Partant des cintres, une espèce tube réservoir à jardin qui va se dévider de mille et un grains tout au long de la représentation… jusqu’à former un petit dôme, image sonore et de beauté. Est-ce le bruit d’une pluie, est-ce un essaim d’abeilles…
Il se fait malgré nous un va et vient incessant des corps à la lumière, des corps qui apparaissent, disparaissent, une lumière qui apparait, disparait…
Parfois le regard s’accroche au mouvement, aux déambulations, parfois l’on suit du regard les multiples ondulations, formulations de la lumière, tantôt froide, tantôt chaude, c’est selon. A mi-spectacle, les danseurs se mettent à tourner, à tournoyer, tels des derviches sans robe, mais enrobés de lumière, c’est à la fois géométrique, plastique, esthétique, hypnotique, telle une transe poétique… et l’on se prend à aimer ces formes lumineuses en mouvement qui tournent, tournent, tournent toutes en rond.
Les Hivernales : Prochain rendez-vous est fixé du 10 au 20 juillet car aux Hivernales « On (y) danse aussi l’été ! ».
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© Photo à la Une : @Marc Domage