- Auteur Danielle Dufour-Verna
- Temps de lecture 7 min
La Symphonie du Nouveau Monde aux Chorégies d’Orange !
Si ‘La symphonie du Nouveau Monde’ de Dvořák ne dessine pas tout-à-fait notre monde de cet été 2022, elle augure bien d’un état d’esprit nouveau, d’une ouverture d’esprit pour ces Chorégies d’Orange qui ont décidé d’ouvrir leurs scènes aux jeunes talents français. Lionel Bringuier, chef associé de l’Opéra de Nice depuis trois saisons, dirigera l’orchestre philharmonique de Nice, le 5 août 2022 dans le cadre des Chorégies d’Orange, pour la somptueuse ‘Symphonie du Nouveau Monde’ dont la musique de Dvorak se prête merveilleusement à ce lieu magique qu’est le Théâtre Antique d’Orange. En première partie, Edgar Moreau, brillant violoncelliste soliste, interprètera le magnifique Concerto pour violoncelle n° 1 de Camille Saint-Saëns.
Vendredi 5 août au Théâtre Antique d'Orange, dans le cadre des Chorégies d'Orange 2022, deux concerts symphoniques au programme : La Symphonie du Nouveau Monde de Dvořák et le Concerto pour violoncelle n°1 de Camille Saint-Saëns. Un programme symphonique qui s'inscrit dans la volonté de ce festival Lyrique le plus ancien de France, celui de mettre à l'honneur les jeunes talents et artistes français. On appréciera alors la direction musicale inspirée avec brio de Lionel Bringuier, chef associé de l'Orchestre Philharmonique de Nice, ainsi que le talentueux violoncelliste Edgar Moreau.
La Symphonie du Nouveau Monde aux Chorégies d'Orange !
Lionel Bringuier, directeur musical
« Une de mes missions à l’étranger, défendre le répertoire de mon pays ; on interprète les musiques des compositeurs, on est les messagers. Edgar Moreau fait partie, dit-il d’une génération qui a la chance d’avoir grandi avec la modernité et peut être le pont entre le respect des codes du métier et une ouverture d’esprit, par exemple dans la recherche de nouveaux publics » Lionel Bringuier
C’est notamment grâce au concours international de jeunes chefs d’orchestre de Besançon qu’il remporte en 2005, que les portes des plus grands orchestres s’ouvrent pour Lionel Bringuier. À partir de 2007, il parfait sa technique et se lie d’amitié avec Gustavo Dudamel, qu’il seconde à Los Angeles, puis après un passage à Castille-et-León, il succède à David Zinman à l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich. À mesure que ces mandats avancent, les invitations internationales se multiplient. Après avoir parcouru la planète entière, Lionel Bringuier revient en 2019 vers ses racines niçoises comme Artiste associé à l’Opéra de Nice, heureux d’y retrouver le premier ensemble qu’il a dirigé à 15 ans.
Lionel Bringuier a été nommé Chevalier de l’Ordre National du Mérite par le gouvernement français, a reçu la Médaille d’or à l’unanimité avec les félicitations du jury à l’Académie Prince Rainier III de Monaco ainsi que l‘Aigle de Cristal et la Médaille d’or de la Ville de Nice.
Passionnante Symphonie du Nouveau Monde
La Symphonie n° 9 " Du Nouveau Monde " est l'une des symphonies les plus célèbres et les plus passionnantes d'Antonín Dvořák. Elle a été écrite en 1893 pendant le séjour américain du compositeur tchèque, qui, au sommet de sa gloire, avait été invité à diriger le Conservatoire de New York. Dans cette symphonie, Dvořák insuffle la curiosité et la fascination de ce " nouveau monde " qui s'ouvrait à lui dans les salles de concert comme dans les rues : c'est lui qui incitait les jeunes musiciens qu'il rencontrait en Amérique à abandonner les modèles européens et à écrire une musique reflétant leur expérience, tout comme lui aussi avait introduit des mélodies traditionnelles dans ses œuvres. Les mélodies et les rythmes de la symphonie sont autant influencés par la suggestion des découvertes américaines que par la nostalgie de la patrie.
Ce qui distingue cette symphonie de toutes les autres symphonies du compositeur, et la rend bien supérieure à celles-ci, c'est son sens prononcé de l'individualité, l'atmosphère unique qui y règne du début à la fin, la puissance lapidaire de ses thèmes, leur merveilleuse et inoubliable tournure mélodique. C’est une œuvre pour laquelle le public s’est passionné dès le début.
Camille Saint-Saëns, classique mais pas seulement…
Camille Saint-Saëns a cultivé la forme classique, mais en même temps n'a jamais été indifférent aux courants de son époque. Maître des structures classiques-romantiques, mais aussi observateur sensible des innovations exprimées par la musique de la fin du XIXe siècle, habile symphoniste, il connaissait parfaitement la technique "métier" du contrepoint et savait tirer parti de l'héritage des grands maîtres du passé ; en même temps, il n'a jamais voulu renoncer à son goût pour la fantaisie de l'écriture : il aimait la ligne mélodique pénétrante et efficace, le goût pour l'empâtement timbré original, pour la belle couleur orchestrale ; tous éléments si bien exprimés par la musique française de l'époque, mais également tangibles dans ses compositions. Saint-Saëns a su subsumer dans son style syncrétique très particulier la complexité et l'articulation d'une expérience artistique variée. Ce sont tous ces traits qui, dans un certain sens, transparaissent et émergent également dans le Concerto n° 1 en la mineur pour violoncelle et orchestre, une œuvre qui lui vaut la considération de beaucoup pour son originalité et la vivacité de son inspiration.
Un Concerto romantique plein de fantaisies
Le concerto pour piano no 1 en ré majeur (op. 17) de Camille Saint-Saëns a été composé en 1858. Dédié à Marie Jaëll, il a été créé à Paris le 17 juillet 1862. L'œuvre n'a été publiée qu'en 1875. En 1920, Saint-Saëns a écrit que son inspiration pour écrire ce concerto trouvait sa source dans la forêt de Fontainebleau. Considéré par de nombreux compositeurs, dont Chostakovitch et Rachmaninov, comme le plus grand de tous les concertos pour violoncelle, le Concerto en la mineur de Camille Saint-Saëns a été créé le 19 janvier 1873 au Conservatoire de Paris. Pour Camille Saint-Saëns, alors âgé de 37 ans, cette représentation marquait son acceptation définitive dans les milieux musicaux français.
L'œuvre, bien équilibrée, avec des thèmes répartis entre le soliste et l'orchestre sans que l'un ne l'emporte jamais sur l'autre, présente des idées très originales et une expression vivante. La structure peut être considérée comme classique-romantique ; en effet, dans l'unique mouvement symphonique, il y a trois sections individuelles, étroitement liées par des idées musicales communes, qui, en substance, respectent les canons de la forme de concert normale.
Dans le dernier mouvement, le thème principal est esquissé comme un air d'opéra délicat et mélodieux ; les rythmes et les mélodies de la première section, répétés ici, sont presque méconnaissables, adoucis dans le ton et dilatés dans le tempo. Le violoncelle apparaît solennel et dramatique dans le soutien choral de l'orchestre ; l'épisode conclusif est intense et poignant.
Edgar Moreau, violoncelliste
Lauréat des concours Rostropovitch 2009, Tchaikovsky 2011 et des Young Concert Artist 2014, Edgar Moreau, né en 1994, commence le violoncelle à 4 ans.
Parallèlement à l’apprentissage du piano, il étudie avec Philippe Muller au CNSM de Paris et se perfectionne auprès de Frans Helmerson à Kronberg. Il fait ses débuts dans le concerto de Dvorak avec l’Orchestre du Teatro Regio de Turin à l’âge de 11 ans.
Edgar se produit dans les salles les plus prestigieuses, notamment au Carnegie Hall de New York, la Philharmonie de Berlin, la Scala de Milan, la Fenice de Venise, etc ...
Il collabore avec des chefs d’orchestre de renommée internationale. Edgar Moreau joue un violoncelle de David Tecchler de 1711 et un archet de Dominique Peccatte.
Informations pratiques et billetterie " La Symphonie du Nouveau Monde" aux Chorégies d'Orange
Vendredi 5 août 2022 - 21h30
Théâtre antique
Durée : 1h25
Direction Musicale : Lionel Bringuier
Violoncelle : Edgar Moreau
Orchestre Philharmonique de Nice
billetterie@choregies.com / +00 33 (0)4 90 34 24 24
www.choregies.fr