- Auteur Philippe Depetris
- Temps de lecture 3 min
Gustav Mahler par l’Orchestre national de Cannes et Benjamin Levy : un temps fort de la saison
Standing ovation pour un concert mémorable ce samedi 22 mars au Palais des Festivals de Cannes, autour des œuvres de Gustav Mahler, interprétées magistralement pas l’Orchestre national de Cannes sous la direction musicale de Benjamin Levy, accompagné par une trentaine d’étudiants musiciens de l’IESM d’Aix-en-Provence.

L’Orchestre national de Cannes en grande formation sur la scène du théâtre Debussy ©Philippe Depetris
Le concert donné samedi 22 mars au théâtre Debussy du palais des Festivals de Cannes par l’Orchestre national de Cannes représentait un véritable défi. Il restera un incontestable succès et un temps fort de la saison 2024-2025. Benjamin Levy abordait pour la première fois l’univers musical de Gustav Mahler avec la symphonie en ré majeur « Titan » . Pour la circonstance l’effectif orchestral de la formation cannoise avait été considérablement augmenté par l’intégration aux pupitres, d’une trentaine d’étudiants musiciens de l’IESM d’Aix-en-Provence ( Institut Supérieur d'Enseignement de la Musique), pour permettre l’exécution de cette œuvre majeure.
Gustav Mahler - Orchestre national de Cannes - Benjamin Levy - IESM d’Aix-en-Provence
Dans le cadre de cette expérience pédagogique exemplaire, la première réussite de cette soirée aura donc été la remarquable cohésion suscitée par le chef entre les musiciens de l’orchestre et les jeunes. Un enrichissement mutuel et un plaisir du partage évidents ont marqué, au-delà du côté formatif de l’opération, cette lecture dont ces futurs professionnels garderont sûrement le souvenir tout au long de leur future carrière.

Au programme d'un concert mémorable
Les Chants d'un compagnon errant - Lieder eines fahrenden Gesellen
Le programme s’ouvrait avec le cycle des « Lieder eines fahrenden Gesellen » (Chants d’un compagnon errant) pour baryton et orchestre. On a apprécié l’interprétation sensible et poétique de cette œuvre qui synthétise l’art de Gustav Mahler dans l’expression du lied avec orchestre par le formidable baryton Stéphane Degout, qui a mis toutes les qualités de sa voix si magnifiquement expressive et de sa diction impeccable, au service de ces textes et de cette musique.
Soutenue par l’écoute des musiciens et la direction précise de Benjamin Levy, cette exécution a révélé toute la beauté de cette oeuvre, à l’orchestration colorée et nimbée de romantisme, inspirée au compositeur par les thèmes du voyage et de l’amour déçu sur fond description d’une nature consolatrice.
La symphonie n°1 de Gustav Mahler
Dans la symphonie n°1 de Mahler Benjamin Lévy a confirmé sa capacité à appréhender toute la richesse orchestrale de cette vaste fresque. Mahler, chef d’exception autant que compositeur, affiche dans sa partition une profonde connaissance de l’orchestre et des infinies combinaisons sonores qu’il lui offre. Il s’agit là incontestablement d’un élément qui a inspiré la direction de Benjamin Lévy. Tout au long de la symphonie qui représente par son ampleur et son inspiration un étonnant kaléidoscope d’impressions sonores si contrastées et si diverses, Benjamin Levy en communiquant tour à tour à ses musiciens une énergie communicative et dynamisante ou une pensée musicale apaisée a imprimé à cette exécution une véritable justesse d’expression. L’orchestre a adhéré complètement à cette vision équilibrée et sensible faisant de cette lecture une réussite.
Le public ne s’y est pas trompé offrant aux acteurs de cette mémorable soirée une standing ovation et de longues salves d’applaudissements.