- Auteur Éric Fontaine
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L’Afrique mise à l’honneur au Nîmes Métropole Jazz Festival 2024 avec Ethioda & Fatoumata Diawara
L’Afrique à l’honneur au Nîmes Métropole Jazz Festival, avec le groupe Ethioda, et la diva africaine Fatoumata Diawara, déesse des âmes. Retour sur le concert du 11 octobre 2024.
Fatoumata Diawara en concert au Nîmes Métropole Jazz Festival© Éric Fontaine
Pour ce vendredi 11 octobre, le continent africain en musique réunissait en première partie, les musiciens Jazz-Rock avec le groupe Ethioda (Montpellier), et la chanteuse d'origine malienne Fatoumata Diawara, au programme du Nîmes Métropole Jazz Festival 2024.
C’est dans la magnifique salle de concerts de Nîmes-Métropole (Milhaud), que le public venu nombreux a pu apprécier cette soirée aux sonorités multi-culturelles, mettant à l’honneur le continent africain.
Avec le groupe Ethioda, le Nîmes Métropole jazz Festival vibre au son de l'« Ethio Jazz »
Ethioda : Le groupe inspiré par le jazz Éthiopien des années 60, a largement été applaudi par un public de connaisseurs. Si Addis-Abeba (capitale de l’Ethiopie) dans une autre époque a vu tourner des artistes comme Mulatu of Ethiopia, instaurant de la sorte un courant musical baptisé « Ethio Jazz », c’est le saxophoniste Getatchew Mekuria qui fût l’un des pionniers de ces scènes musicales, organisées dans les bars.
Le jazz et ses 12 tons combinés avec la gamme pentatonique (5 notes)
Les musiciens d’Ethioda ont su combiner les airs du hip-hop, la musique africaine et un jazz-rock influencé par la musique plus ancestrale dénichée en Ethiopie. Armel Courée au saxophone accompagné de Pascal Bouvier au trombone, ont bien mis leur talent dans cette fusion qui a entrainé le public à danser.
Fatouma Diawara, une déesse des âmes engagée
La Diva africaine est en pleine tournée internationale, venir à Nîmes après être venue il y a quelques années déjà au festival de Jazz, était une évidence ! Au croisement musical des styles différents dans les registres proposés durant cette 18ème édition, Stéphane Kochoyan, directeur artistique du Nîmes Métropole Jazz Festival l’a annoncé « Fatoumata fait le tour du monde avec son Groove musical, de Johannesburg aux plus grandes scènes d’Europe, la chanteuse se fait une place singulière. Pour celle qui a commencé avec les spectacles du Royal de Luxe au Pont du Gard, elle nous fait l’immense honneur de venir avec ses musiciens dans la magnifique salle de Milhaud (Nîmes-Métropole) »
"London Ko", le nouvel album de Fatouma Diawara
Fatoumata Diawara a chanté son nouvel album "London Ko", contraction de Londres et Bamako, clin d'oeil à sa collaboration avec Damon Albarn, leader de Blur et Gorillaz.
Après « LAMOMALI (Mathieu Chedid)» des titres à la croisée de l’afrobeat, du jazz, de la pop, de l’électro et du hip hop.
Fatouma Diawara, porte-parole des femmes africaines, développe son talent singulier
Fatoumata Diawara est reconnue comme l’une des plus belles voix de l’Afrique moderne, à Nîmes/Milhaud elle parle de la cause des femmes, entre deux titres symboles du féminisme et surtout militant contre l’excision « Vous êtes de belles âmes qui me portaient votre amour sur scène, je veux aujourd’hui que la parole féminine soit libérée au Mali et partout dans le monde. L’ablation totale ou partielle des organes génitaux féminins effectuées pour des raisons non médicales doit cesser ! » fustige t’elle face à son public très à l’écoute.
Fusionnant musiques maliennes et anglo-saxonnes, ses musiciens s’appuient sur des mélodies à la fois proche des tempos de Jimi Hendrix ou du regretté Toumani Diabaté (1965-2024).
Entre tradition et modernité, elle met à la pointe musicale, les rythmes wassoulou et les techniques vocales de l’Afrique de l’Ouest.
C’est avec l’album "Fenfo" que Fatoumata Diawara a surpris ses fans, avec l’invention de son propre style, qui lui a permis d’obtenir une nomination aux Grammy Awards et aux Victoires de la Musique en 2019.
Le Bambara, langue officielle du Mali
Elle évoque les instruments maliens comme d’outils de transmission de l’identité Malienne, et au début du live s’est confiée qu’elle avait investi sur du matériel neuf, qu’elle n’avait pas encore totalement la maitrise !
De la musique aux mots il n’y a qu’un pas qu’elle franchit facilement pour aborder l’importance du Bambara, sa langue du coeur «Je chante dans cette langue maternelle car elle a cette magie qui relie les âmes et fait du bien, je vous sens attentif et pour moi votre présence n’est que de l’amour »
Après près d’une 1 h 45 de concert en live, Fatouma Diawara a chaleureusement remercié l’assemblée dans une salle qui l’a applaudie longuement.
D’autres dates à suivre sont au programme du Nîmes Métropole Jazz Festival jusqu’au 19 octobre 2024 et résumé sur le site nmjf.fr