- Auteur Jacques Jarmasson
- Temps de lecture 6 min
Un concert de l’Orchestre National Avignon-Provence en toute élégance …
Pour son dernier concert de la saison symphonique 2022 – 2023 programmé à l’Opéra Grand Avignon, l’Orchestre National Avignon Provence invitait pour la première fois la pianiste japonaise Akane Sakai.
Vu à l'Opéra Grand Avignon, le 12 mai dernier : Dernier concert symphonique de la saison 2022-2023 de l'Orchestre National Avignon-Provence. Un concert dirigé par le chef d'orchestre Arie Van Beek à l’élégance tout à fait remarquable, avec la pianiste virtuose chinoise Akane Sakai. Au programme, D’un soir triste de Lili Boulanger, le Concerto n°4 pour piano et orchestre en sol majeur de Ludwig van Beethoven et la Symphonie n°1 en ré majeur de Franz Schubert.
Élégance, le dernier concert de la saison 2022 - 2023 de l'Onap,à l'Opéra Grand Avignon
Arie van Beek, l'élégance d'un chef d'orchestre
Placé sous le signe de l’élégance, on ne pouvait rêver mieux que placer l’orchestre sous la baguette du chef d'orchestre hollandais Arie van Beek, ancien Directeur musical de l’Orchestre national d’Auvergne et de l’Orchestre de Picardie. Déjà invité à plusieurs reprises en Avignon, Arie van Beek a une fois de plus dirigé l’Orchestre National Avignon-Provence avec maestria, dégageant une sensibilité artistique qui a touché grand nombre d’auditeurs, présents dans la prestigieuse salle Avignonnaise.
Il est vrai que le CV de ce grand chef parle de lui-même : Percussionniste de formation, Arie van Beek s’est ensuite orienté vers la direction d’orchestre. Après avoir été le directeur musical de l’Orchestre national d’Auvergne de 1994 à 2010, il est, de 2011 à 2022, directeur musical de l’Orchestre de Picardie et également, de 2013 à 2022, directeur musical et artistique de L’Orchestre de Chambre de Genève. Il est par ailleurs chef d’orchestre en résidence au Doelen Ensemble à Rotterdam et à Codarts (Conservatoire supérieur de musique de Rotterdam). Arie van Beek est chef invité d’orchestres français tels que l’Orchestre national d’Auvergne, l’Orchestre Poitou Charentes, l’Orchestre National de Cannes, l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté, l’Orchestre Colonne, l’Orchestre de Chambre de Paris, l’Orchestre Philharmonique de RadioFrance, l’Orchestre National de Lyon, l’Orchestre Lamoureux, l’Orchestre des Champs-Elysées, l’Orchestre national Avignon-Provence, l’Orchestre des Pays de Savoie, l’Orchestre National des Pays de la Loire, l’Orchestre Symphonique de Bretagne, l’Orchestre des Lauréats de CNSMD de Paris. En mars 2014, il reçut le Prix Erasme de la ville de Rotterdam.
Le public ne s’y est pas trompé et a réservé une ovation à ce grand chef, qui sut à l’occasion de cette merveilleuse soirée tirer le meilleur des excellents musiciens de l’ONAP.
Un début de soirée dédié à Lili Boulanger
C’est un début de soirée qui permit d’apprécier la profondeur sonore de l’orchestre, l’homogénéité des pupitres et d’entrer en communion avec l’expression très particulière de cette œuvre, composée en 1917 et 1918 par Lili Boulanger, peu de temps avant sa mort. D’un soir triste prend ici l’allure d’une procession, nimbée d’une tristesse quasi funèbre. Elle témoigne du talent de cette compositrice prometteuse qui disparut prématurément à l’âge de vingt-quatre ans.
Akane Sakai, pianiste à la technique vertigineuse
Dès les premières mesures jouées seul par le piano en introduction du 1er mouvement du concerto en sol de Beethoven, Akane Sakai a su faire valoir sa technique irréprochable grâce notamment à une articulation des plus soignées. Le premier mouvement de ce quatrième concerto de Beethoven a créé une atmosphère joyeuse, contrastant avec la pièce de Lili Boulanger. Son deuxième mouvement, en forme de dialogue avec l’orchestre, a quant à lui, permit à la pianiste de transmettre une jolie émotion, pas toujours évidente dans la musique Beethovenienne. Puis vint le brillant 3ème mouvement où là encore, le piano a largement dialogué avec l’orchestre. En bis, la concertiste a choisi d’interpréter la Mazurka en fa mineur de Wladyslaw Szpilman.
Biographie de la pianiste Akane Sakai, en quelques notes
Née à Nagoya au Japon, Akané Sakai débute ses études musicales auprès de sa mère dès son plus jeune âge. Diplômée de l’école musicale Toho Gakuen (Japon) dans la classe de Midori Miura, Akané Sakai obtient un premier prix d’excellence du Lemmens Instituut de Belgique dans la classe d’Alan Weiss. Elle bénéficie aussi des conseils de Pavel Gililov et Lilya Zilberstein. Akané Sakai est lauréate du programme « Young artist development » décerné par le Ministre de la Culture du Japon. Elle obtient également une bourse de la Yellow Angel Foundation Japan.
Depuis, elle se produit dans les salles musicales les plus prestigieuses et notamment à Suntory hall de Tokyo, Salle Pleyel à la Philharmonie de Paris, aux BOZAR, Laeishalle de Hambourg au Teatro Colón de Buenos Aires ainsi qu’au célèbre Triphony Hall de Tokyo. Accompagnée de prestigieux orchestres parmi lesquels la Kremerata Baltica, l’Orchestre della Svizzera Italiana sous la direction de Alexander Vedernikov, l’Orchestre de Chambre de Lausanne, le Tokyo Symphony Orchestra et avec la Sinfonia Varsovia sous la direction de Jean-Jacques Kantorow. Akané est aussi l’invitée de grand festivals tels que le Festival de piano de La Roque d’Anthéron, La Folle Journée de Nantes, Chopin and his Europe de Varsovie, Festival de Sintra, Pacific Music Festival, Progetto Martha Argerich Lugano, Rhur klavier festival. Chambriste d’exception, Akané partage souvent la scène avec des partenaires tels que Martha Argerich, Gidon Kremer, Ivry Gitlis, Nicholas Angelich, Evgeni Bozhanov, Edgar Moreau, Nelson Goerner, Lilya Zilberstein. Ses enregistrements sont disponibles chez Deutsche Grammophon, Avanticlassic et Warner Classics. Son premier album solo paru chez King International. Depuis 2018, Akané est directrice artistique du Festival Martha Argerich de Hambourg.
Schubert pour clôturer la soirée
C’est par la première symphonie de Franz Schubert que fût clôturée la soirée. Bien qu’orientée vers Haydn et Mozart, la symphonie fut écrite alors que Schubert était adolescent. Là encore, ce fut un régal d’entendre l’ONAP placé sous la direction de Arie van Beek