- Auteur Danielle Dufour-Verna
- Temps de lecture 17 min
Cyrano aux Tranchées du réalisateur Édouard Dossetto. Coup de Maitre pour un coup d’essai
Cyrano aux Tranchées : ‘Un univers onirique pour la plus sanglante des guerres et l’idée que la poésie porte en elle une capacité révélatrice d’un sens plus profond du monde.’ Envers du décors d’un court métrage éclairé à la Goya et Caravage. Interview du réalisateur Édouard Dosseto, un génie en devenir.
Un bel hasard pour ce jeune et déjà talentueux réalisateur, Édouard Dossetto qui termine son court-métrage Cyrano aux Tranchées, le jour anniversaire de la fin de la première guerre mondiale et présente son film à Cassis, au cinéma Calanques, précisément le jour du dé confinement pour les salles de spectacle !
Bardé de récompenses, meilleure réalisation, meilleur court-métrage, meilleur comédien, meilleure lumière, meilleur décor, etc. ‘Cyrano aux Tranchées’ rafle toutes les récompenses dans les festivals les plus prestigieux. Adoubé en Amérique, il poursuit sa brillante carrière en Europe.
Joseph Suberville, poète méconnu, auteur de Cyrano aux Tranchées
Verdun 1917. Dans la nuit qui sépare les bombardements, quatre Poilus entendent surgir un personnage tombé de la lune ; rencontre de leur réel…
En 1918, depuis son poste de mitrailleur, Joseph Suberville écrit Cyrano aux Tranchées.
« Je baillais dans cette scélérate et j’ai dit à Socrate ‘Cher monsieur je vais voir ce qu’il se passe en bas’
Si vous saviez depuis trois ans quel tintamarre, c’est la guerre
J’en suis ravi
Moi j’en ai marre.
Voulez-vous mon flingo, je prendrai votre vol
Nous nous battons toujours contre les Espagnols ? »
Pour conjurer sa peur, lors d’une nuit semblable à toutes les autres, aux lueurs blafardes et poussiéreuses, entre deux bombardements et le son lointain des canonnades, dans une atmosphère lourde d’angoisse et de détresse, couvert, comme ses camarades, de boue et de poux, Joseph Suberville invite la poésie. Son Cyrano descend de sa lune et se retrouve face à face avec un poilu qui monte la garde au bord de sa tranchée. C’est la rencontre improbable entre le personnage emblématique du panache français et « un soldat comme il en fallu ». Quand le clap de fin s’imprime sur la dernière scène du court-métrage ‘Cyrano aux Tranchées’, réplique fidèle du récit du jeune Joseph, nous sommes le 11 novembre 2018.
On ne sait rien de Joseph Suberville. Est-il mort au combat? Sa pièce a été jouée au Théâtre des Armées pour la première fois à quelques mois de la fin de la grande guerre. Grand admirateur d’Edmond Rostand, le jeune Joseph lui avait envoyé sa pièce. La carte postale que le grand homme lui envoie en retour figure au générique de fin. On peut y lire notamment :
« … Vos mots crépitent comme vos balles… Et il m’est bien doux que ce Cyrano aux Tranchées ait été joué sur un théâtre … du front… Etre un petit peu dans vos cœurs héroïques, si humble que soit mon cœur, voilà qui me réconforte et me donne la force de supporter vos épreuves, vos dangers, d’attendre votre retour victorieux… Croyez, mon cher poète, vous et vos camarades, à mon admiration fervente, à ma reconnaissance de tous les instants. Votre Edmond Rostand Paris. 28 mars 1918»
Cyrano aux Tranchées, Poétique, percutant, terrible
La bataille de Verdun a fait 700 000 victimes en 300 jours
Le 21 février, le bombardement a duré dix heures. Plus d’un million d’obus ont été tirés.
En portant cette pièce à l’écran Édouard Dossetto offre la possibilité de rendre hommage aux soldats de la Grande Guerre et à Cyrano lui-même, figure de l’héroïsme pour les poilus. En fallait-il de l’héroïsme pour aller à l’assaut des bombes et des gaz moutarde : se mentir à soi-même, s’inventer l’étoffe et la ferveur des héros, se barder de courage, jusqu’à se convaincre de la justesse du néant pour pouvoir défier la mort. Ici, ils sont quatre poilus, perdus, effrayés, pris au piège, quatre hommes –mais ce sont des enfants- empêtrés dans la boue de leur tranchée, blessés même, dévorés par les poux et la peur. Pour continuer à vivre, pour réussir à sortir de la tranchée au petit jour, il faut pouvoir rêver. Cyrano, descendu de sa lune, leur apporte la fierté, la bravoure, la hardiesse dont ils ont besoin, cependant qu’il panse leur maux dans la nuit froide. Oublier les minutes qui s’écoulent inexorablement, les ‘marmites’ prêtes à exploser, les membres déchirés, ‘les cimetières sous la lune’.
Cyrano aux Tranchées, chef d’œuvre d'un court-métrage
Édouard Dossetto, en quinze à vingt minutes, réussit là où de plus grands du 7e art ont échoué. L’écriture de Suberville est fantastiquement travaillée. Les réparties se fondent et ce ne sont plus des alexandrins que les acteurs récitent. On assiste à un dialogue à brûle-pourpoint où la rime aime à se faire entendre seulement quand Cyrano mêle la poésie de ses tirades à la musique particulière qui l’accompagne. Ce n’est d’ailleurs pas le Cyrano que nous connaissons, c’est la poésie qui surgit avec lui.
Des comédiens fabuleux
Il fallait des comédiens de cette envergure pour faire un succès de ce court-métrage, intenses, en un mot, pro.
Un éclairage à la Goya, des spots de lumière à la Caravage : La poésie de l’ombre et de la lumière
La lumière dans ce film est primordiale, essentielle. La lumière détient cette capacité de subjuguer, elle éclaire la tragédie existentielle. À la façon d’un Goya et d’un Caravage –Édouard Dossetto me confiera par la suite que ce sont ses deux sources d’inspiration en peinture- les spots de lumière sur les visages apportent une touche réaliste, un clair-obscur violent dans une teinte bleutée, froide, où nage un brouillard glacé. On entre de plain-pied dans une atmosphère lugubre. Les uniformes des poilus sont d’un bleu horizon grisé, rigide. Sous le casque, le bandage ensanglanté du poilu est la seule note de couleur. Puis Cyrano descend dans la tranchée. Une lumière orangée, plus douce : le rêve, la trêve, le repos. Cyrano et les poilus se reconnaissent. La lumière délaisse son habituelle discrétion cinématographique et devient au sein de cette œuvre un enjeu esthétique majeur. Elle est l’écrin de la sensibilité du réalisateur et donne la clé d’un univers tantôt tragique, tantôt onirique. Le réalisateur est alors, comme ici, un alchimiste absolu, transcendant la pellicule, celui par qui le film devient un chef-d’œuvre.
Outre la lumière, Édouard Dossetto a soigné les détails les plus infimes. Le son, la musique, les effets, les costumes, la mise-en-scène, s’entourant de techniciens ingénieux et de comédiens lumineux. On entre avec eux dans cette tranchée, on entend le couinement des rats. On croit dur comme fer à ce Cyrano venu de la lune, on voudrait, nous aussi l’attraper par le fond de la culotte, de crainte qu’il ne se fasse abattre, quand il saute hors de la tranchée. On oublie avec eux, 15 minutes durant, l’enfer qui les attend. Et l’on se prend, nous aussi, à avoir du panache.
De l’Héroïsme pour que demain…..
« Nous les poilus de la 3e République, nous autres qui n’illustreront pas nos noms comme les vôtres, je crois que nous valons encore nos aïeux. »
Vont-ils mourir pour rien dans cette plaine glacée qui les attend? Cet effroi qui les envahit quand sonne la charge, seul l’héroïsme peut le vaincre. Alors ils y croient, de toute leur force. Dignes descendants de leurs aïeux, ils délivreront la France de la barbarie et de l’infamie. Ils doivent y croire, à tout prix. Ils tombent, par centaines de milliers, les yeux encore grands ouverts sur des rêves d’enfants, victimes de la folie des hommes.
Personne n’oublie !
« Parce que nous étions le seul pays qui bouge alors que de partout les autres restaient cois. Parce que nous étions le peuple souverain qui se rappelait trop la vieille Marseillaise. Parce que nous étions la liberté française. »
« -Adieu, finissez bien ! -Le plus tôt qu’on pourra. Et dîtes bien à nos aïeux qu’on les aura ! »
Existe-t-il encore un de ces poilus pour raconter l’abîme, le gouffre, le brasier, l’horreur ? Raconter la chair meurtrie, les gueules cassées, les hallucinations, les membres fantômes ? A nous, enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants, de nous souvenir de leur sacrifice. À ne pas confondre avec le patriotisme ! Se souvenir pour que demain soit plus humain, pour que demain, personne n’oublie. Des jeunes se souviennent et leur rendent hommage. Édouard Dossetto et ses camarades, avec ‘Cyrano aux Tranchées’ sont de ceux-là. Le film se termine par l’assaut, la respiration saccadée du poilu encore tapi, baïonnette au poing, le souffle de la bombe qui les projette contre le mur de terre et le visage atterré du soldat qui hurle de sortir mais dont le son ne parvient plus aux oreilles de son copain étourdi par l’explosion. Ils sautent de la tranchée en criant. Cyrano est parti.
Édouard Dossetto, un génie en devenir
Interview
Lors de notre entretien, alors que le dé confinement des salles de cinéma vient de s’effectuer le jour même, Édouard Dossetto me confie que le cinéma, pour lui, reste le lieu de l’échange, du rassemblement. Rester devant des plateformes virtuelles qui dévorent petit à petit le monde vivant est dangereux. Il faut résister.
Danielle Dufour-Verna - Projecteur TV : Difficile de se lancer ?
Édouard Dossetto - Réalisateur du court métrage 'Cyrano aux Tranchées' : C’est un premier court métrage. Difficile de se lancer dans une création surtout quand c’est en alexandrins, particulièrement sur Cyrano de Bergerac et la guerre de 14/18. C’est la 2e projection où je suis présent car le film a une vie en festival plutôt chouette; sélectionné par 23 festivals, il a reçu jusqu’à présent 33 prix. Quand je vois l’actualité je me sens un peu dépassé, impuissant face aux changements climatiques, au Covid, etc. Dans l’écriture de Joseph, j’ai trouvé que ce type, qui doit avoir à peu près mon âge, fait face à un découragement et une impuissance terrible : la première guerre mondiale. Ce sont des pluies de plomb qui tombaient pendant des heures, on ne pouvait rien faire d’autre que trembler. Ce type a trouvé une écriture, une aspiration au bonheur, un élan vers l’espoir qui me donne de l’espoir, à moi, aujourd’hui, en fait. C’est cela qui m’a accroché pour faire le film au-delà du fait que je l’ai trouvé très cinématographique quand je l’ai entendu. La dernière image avec la carte postale c’est quelque chose qui m’a beaucoup touché, et quand je faisais la pièce, c’est d’imaginer ce gars qui écrivait en 1917 sous une pluie de bombes, cette œuvre, pour se donner du cœur en imaginant Cyrano qui vient discuter avec lui de tout cela.
D.DV : Que sait-on de l’auteur, Joseph Suberville ?
É. Dossetto : On sait qu’il avait entre 20 et 30 ans, on ne sait pas s’il a survécu. En revanche on sait que sa pièce a été représentée à l’armistice au théâtre des armées par des frères d’armes. On ne sait pas s’il a pu y assister.
D.DV : Des anecdotes pendant le tournage ?
É. Dossetto : Le tournage a été fait à Dreux dans un jardin privé. Un des comédiens, tellement impliqué, a cru entendre le bruit d’un bombardement et s’est plaqué au sol. Une autre anecdote amusante : le propriétaire de la tranchée, méga expert de la première guerre mondiale, est devenu notre conseiller historique.
D.DV : Quand s’est terminé le tournage ?
É. Dossetto : On a fini le tournage le 11 novembre 2018 ; 100 ans après jour pour jour de l'armistice. Quant au texte, il a été retrouvé au cours du festival Edmond Rostand en 2018 pour le centenaire d’Edmond Rostand organisé à Marseille, auquel j’assistais pour faire des lectures de poèmes.
Aujourd’hui, porter cette pièce à l’écran nous offre la possibilité de rendre hommage aux soldats de la Grande Guerre à l’occasion du centenaire de l’Armistice, et à Cyrano lui-même, figure de l’héroïsme cher aux Poilus. Pour la première guerre mondiale, il n’y a pas de son dans les images d’archives donc personne n’est capable de savoir le bruit réel qu’il y avait. Une attention particulière prêtée aux bruits autour d’eux en permanence.
‘Nous ferons aussi bien que nos aïeux ‘c’est quelque chose qui me tient vraiment à cœur car je serais heureux de dire à mes grands-parents qu’ils n’auront pas à rougir de moi. Dans ce film j’avais l’impression que c’était un peu ce que racontait le poilu. On a toujours l’impression que chaque génération est pire que la précédente et moi j’aimerais bien leur dire que notre génération a des enjeux énormes avec le changement climatique, le terrorisme etc. mais je serais heureux de pouvoir leur dire un jour ne vous inquiétez pas, on sera à la hauteur. On va faire ce qu’il faut. C’est mon interprétation de ces mots. Le patriotisme qui transpire du texte à l’origine, moi je m’en sers pour traduire quelque chose qui est moins patriote mais plus à l’échelle de la cellule familiale pour dire que mes aïeux qui ne sont ni militaires ni guerriers ,n’auront pas à rougir de moi. Je ferai tout pour cela.
D.DV : Le cinéma, et le Théâtre ?
É. Dossetto : Je continue à faire du théâtre c’est un trait d’union à mon aspiration à faire du cinéma et mon goût pour le théâtre. ça reste un film qui est très théâtral : en alexandrins, sans beaucoup de personnages, avec les plans du film axés sur le dialogue.
D.DV : En voyant ton court-métrage et la façon de filmer, j’ai eu l’impression du cinéma des années trente ...
É. Dossetto : Cela a été une de mes inspirations. Mais il y a beaucoup d’inspirations qu’on ne soupçonne même pas car elles sont inconscientes.
D.DV : La différence de couleur entre le bleu et l’orange quand arrive Cyrano, est une véritable poésie
É. Dossetto : Celui qu’il faut féliciter, c’est Hugo Poisson, le chef électricien ; C’est lui qui a réalisé cette magnifique qualité de lumière qui est essentielle. C’est la direction que je voulais donner à cette lumière, qu’il a su interpréter avec brio, c’est que j’ai deux sources d’inspiration en peinture, qui me touchent énormément, c’est Goya et Le Caravage. Je me suis dit « c’est quoi un clair-obscur entre le bleu et l’orange qui sont les deux grandes teintes d’un côté aux poilus et de l’autre à Cyrano. ». C’est pour cela que j’ai choisi ce costume-là car il tranchait vraiment avec le bleu horizon des poilus, c’est pour cela que j’ai demandé à ce que le coloriste- c’est la dernière étape de la post-production, ce qu’on appelle l’étalonnage-
D.DV : Cyrano permet à ces poilus de ne pas penser à ce qui va leur arriver
É. Dossetto : Oui et aussi à ce qu’ils ne se sentent pas abandonnés. Ça leur permet de s’exprimer quand celui qui est assis dans la casemate dit pourquoi il se bat, ce poilu, ça fait trois ans qu’il l’a sur le cœur et que personne n’en parle s’il n’y a pas un Cyrano de Bergerac pour dire « mais attendez pourquoi vous vous battez » Ce patriotisme en réaction à la mort ‘je ne mourrai pas pour rien’. C’était aussi dur pour les Prussiens que pour nos poilus.
J’ai fait un sacré travail documentaire avant le film. Je voulais introduire un peu de poésie là-dedans car c’est le propre de Cyrano, le personnage, une fable, un mythe. En soi, sa présence est poétique et même si c’est très dur, ce que je voulais montrer, cette dureté dans la tranchée avec des conditions d’hygiène terribles. Avec les conditions météorologiques, pendant le tournage, cela a été assez facile d’imaginer ce qu’a été le froid, la boue sur une ou deux nuits par moins 2 degrés, et après ce sont les comédiens qui ont fait leur travail d’imaginer et représenter ce que cela pouvait être de vivre courbé en permanence en se gelant, en ayant faim et avec une insalubrité chronique partout.
D.DV : Qu’est-ce-qui te rapproche de Cyrano ?
É. Dossetto : Ce qui me rapproche de l’œuvre, c’est que c’est toujours une de mes pièces favorites, que le personnage fait écho à un échec sublime qui me touche beaucoup. Cette attirance pour la pièce et le personnage a fait que j’ai beaucoup travaillé. J’ai beaucoup réfléchi à qui c’était, qu’est-ce-qui était intéressant chez lui, ce qui était tordu. J’avais joué le procès de Cyrano ; très intéressant car ça m’avait mis une claque sur ce qui était tordu chez Cyrano. Car on ne peut qu’adorer Cyrano, c’est le héros idéal. Mais il fait des choses qui ne sont pas correctes, assez monstrueuses. C’est important pour construire un personnage, cela m’a beaucoup aidé. Le Cyrano dans la pièce de Suberville est très inspiré du Cyrano dans la pièce de Rostand. Ce type est quand-même un peu détraqué. Il a ses tocs et notamment s’il sait qu’il y a une bataille, il fonce, il ne peut pas s’en empêcher. Il a envie d’entraîner tout le monde avec lui-même s’ils doivent y mourir. Il n’a aucune retenue.
D.DV : Le nez de ton Cyrano est très pointu. Pour le rapprocher de la fable?
É. Dossetto : Mon désir était que le nez soit vraiment caricatural, cassé avec une verrue, un truc horrible. La maquilleuse est partie sur une autre option qui est qu’en fait le nez n’est pas si laid. Il est pointu. Elle m’a convaincue. Pour elle Cyrano pensait qu’il était laid mais ce qui était encore plus dramatique c’est qu’il ne l’est pas vraiment. C’est juste lui qui se met des bâtons dans les roues et on est nombreux à faire cela dans la vie de tous les jours. La principale cause de nos échecs c’est la barrière qu’on se met nous-même. Son analyse était assez juste. Ce n’est plus le Cyrano auquel on s’attend et on entre immédiatement dans la poésie. Pour les experts de Cyrano, il ne pleure pas. Mais Cyrano fait un peu ce qu’il veut. On n’est pas vraiment sur l’œuvre de Rostand où Cyrano déclame qu’il ne pleure jamais, on est dans le Cyrano imaginé par un des poilus.
D.DV : Disons qu’il lui prête ses larmes…Qu’espères-tu pour demain professionnellement et personnellement ?
É. Dossetto : Sur la réalisation, faire d’autres courts métrages. Quatre que j’ai réalisés durant le confinement, et ce sont des courts métrages d’autres styles très différents de Cyrano aux Tranchées, car je voudrais bien m’essayer à tous les styles dans le format du court-métrage d’abord.
En théâtre, continuer à faire beaucoup de spectacles. C’est quelque chose qui me plait vraiment. Soutenir ma thèse un jour ou l’autre et j’espère continuer longtemps ma double vie à la fois pour l’engagement climatique. Pour demain, j’espère que cela aille aussi bien pour moi, qu’on arrive à se libérer de certains cadres cognitifs qui nous emmènent dans des impasses.
D.DV : Tes goûts musicaux et littéraires ?
É. Dossetto : Sati. Et j’aime faire le lien entre la musique et la peinture. J’ai une passion comme ma grand-mère pour Chagall en fait dans les bleus, les rouges les oranges de Chagall. Tu vas peut-être reconnaitre certains plans que j’ai voulu construire dans Cyrano aux Tranchées qui reprennent la même forme et les mêmes codes couleurs que dans certains tableaux de Chagall. C’est pour moi très musical ; ma grand-mère a ressenti ces inspirations-là. En littérature je suis un immense fan de Dumas pour le roman et Shakespeare pour le théâtre
D.DV : Ta définition du bonheur ?
É. Dossetto : Une succession de petits déséquilibres fait une danse harmonieuse.