- Auteur Béatrice et Jacques Gernez
- Temps de lecture 4 min
Cannes, Théâtre Croisette “Bienvenue Benjamin” !
Bienvenue Benjamin !
Au Théâtre Croisette de Cannes, en ouverture de la première saison artistique à la tête de l'Orchestre de Cannes, Benjamin Levy nous a proposé un sympathique voyage, du baroque scintillant de Versailles à la musique romantique allemande, à travers trois compositeurs majeurs, Jean-Philippe Rameau, Wolfgang Amadeus Mozart et Ludwig Van Beethoven
Le concert a débuté avec "Les Indes galantes", le premier en date des six opéras-ballets de Jean-Philippe Rameau, créé en 1735 ; c’est la deuxième composition de Rameau pour la scène, après la tragédie lyrique "Hippolyte et Aricie". Cette œuvre est généralement considérée comme le chef-d'œuvre du genre et est aujourd'hui la plus représentée parmi ses œuvres lyriques.
"Les Indes Galantes" symbolisent l’époque insouciante, raffinée, vouée aux plaisirs et à la galanterie de Louis XV et de sa cour et établissent définitivement Rameau comme le maître du spectacle lyrique de son temps.
Ecoutons Hugues Maret : "On l'accusait d'être incapable de faire de la musique tendre, gaie, légère ; l'opéra des Indes galantes, ferme la bouche à ses envieux".
En deuxième partie, Benjamin Levy nous a présenté le concerto n°23 (K488) pour piano et orchestre en la majeur de Mozart.
Celui-ci réside à Vienne au printemps 1786 lorsqu'il le compose ; c'est à cette même période qu'il termine son opéra Les Noces de Figaro.
Le second mouvement du concerto, l'Adagio, figure parmi les œuvres les plus connues du compositeur. C'est une œuvre majeure du répertoire pour piano.
Khatia Buniatishvili, qui devait interpréter cette partition étant malade, est remplacée au pied levé par une pianiste également géorgienne, Nino Gvetadze. Pour notre plus grand plaisir, nous avons découvert une merveilleuse interprète tout en légèreté, sensibilité et expressivité.
Peu connue en France, elle vit en Hollande et s'est déjà produite avec des orchestres de classe internationale comme le Rotterdams Philharmonisch Orkest ou le Mahler Chamber Orchestra. Un grand moment où tout est harmonie parfaite entre les artistes et le public subjugué par l'interprétation de Nino Gvetadze.
Ecoutons Olivier Messiaen à propos de ce concerto : "c'est sûrement le plus parfait de ces concertos, sinon le plus beau ! "
Après l'entracte, nous avons pu entendre la symphonie n° 3 (opus 55), de Ludwig van Beethoven.
Plus communément appelée "l'Héroïque", elle est la troisième de ses neuf symphonies et a été créée en 1805 au Theater an der Wien à Vienne.
D'abord dédiée à Napoléon Bonaparte, le compositeur renonce à cette dédicace lorsqu'il apprend que le premier consul s'est fait couronner empereur. Il la dédie finalement à son mécène, le Prince de Lobkowitz.
Cette symphonie est l'une des œuvres les plus populaires de Beethoven et elle est considérée comme annonciatrice du romantisme musical. Dans cette symphonie, Beethoven dépeint un grand spectre d'émotions, avec une longue série de variations et de fugues.
Ecoutons le critique musical J.W.N. Sullivan : "l'Eroica est une expression du courage du compositeur confrontant sa surdité, avec un deuxième mouvement lent et funeste représentant son immense désespoir, et un scherzo, qui est une indomptable révolte d'énergie créative".
Tout au long de ce concert, Benjamin Levy nous a proposé une interprétation très personnelle et dynamique de son inspiration musicale, sans doute plus à l'aise dans Mozart et Beethoven, il nous entraine avec fougue dans ce voyage culturel pour le plus grand plaisir des spectateurs mais également de ses musiciens. L'osmose qui s'en dégage est parfaite et ce début de saison est on ne peut plus prometteur.
Les concerts de l'orchestre de Cannes sont à mettre, n'en doutons pas un instant, au rendez-vous des sorties de la saison 2017 2018 en Région PACA.