- Auteur Marie Celine SOLERIEU
- Temps de lecture 4 min
La floraison du Mimosa entre l’Estérel et le Massif du Tanneron
Les mimosas sont en fleurs ! Autour de Mandelieu-La-Napoule, entre l’Estérel et le Massif du Tanneron et non loin de la mer, se trouve la plus grande forêt de mimosas en Europe. Balade découverte avec la guide Maddy Polomeni. De quoi nous remettre du baume au cœur en hiver en allant voir ces fleurs jaunes si particulières qui participent à la renommée de la région Provence Alpes-Côte-d’Azur.
L'Acacia dealbata, appelé par erreur le Mimosa, est un arbre à fleurs jaunes dont la saison de floraison est en février. En Provence, on peut le découvrir sur la Côte d'Azur, et plus spécifiquement sur l'itinéraire de la route du mimosa, entre l'Estérel et le Massif du Tanneron.
Définition : Acacia dealbata ou Mimosa ?
L'origine du mot mimosa
Il existe en effet une confusion dans les appellations botaniques de trois variétés : Acacia, Robinia et Mimosa. L'espèce appelée mimosa dans le langage courant a pour nom de genre Acacia, alors que ce que nous appelons acacia est en fait du genre Robinia. Quant aux espèces portant le nom de genre Mimosa, nous les appelons plutôt « sensitives ».
Le nom acacia vient du mot grec akis signifiant pointe ou épine, car de nombreuses espèces du genre se défendent contre les herbivores par des rameaux épineux, caractéristique non présente chez ce Mimosa. Dealbata, littéralement "vêtu de blanc", fait référence à la pruine blanche qui donne un aspect argenté aux feuilles, aux rameaux et aux gousses.
Le massif du Tanneron, berceau de la culture du Mimosa
Les secrets de l'origine du mimosa sur la Côte d'Azur
L'arbre est originaire d'Australie et de Tasmanie. Il a été introduit en Europe à la suite du premier voyage du capitaine Cook à bord de l'Endeavour (août 1768 - juillet 1771). Les deux botanistes du bord, Joseph Banks et Daniel Solander rapportent alors d’Australie quelques rameaux fleuris en Angleterre.
C'est le navigateur français Nicolas Baudin qui fait parvenir en Europe les premiers pieds vivants. Arrivés entre 1800 et 1804 en France, ils sont acclimatés dans les jardins du château de Malmaison, où demeure alors Joséphine de Beauharnais, la première épouse de Napoléon Ier. Ils sont plantés au XIXe siècle, sans doute durant le Second Empire, pour la production de fleurs coupées sur la Côte d'Azur qui offre un climat favorable à son développement, grâce à son ensoleillement et à la rareté des gelées. L'espèce se plaît en effet dans les sols secs et siliceux. Cette plante s'est par la suite échappée des cultures. En France, on peut la trouver à l'état sauvage sur les côtes méditerranéennes et atlantiques où elle s'est naturalisée.
Afin de permettre à Grasse de traiter d'importantes quantités de fleurs, le mimosa a été planté tout autour de la ville, formant d'imposantes forêts, mais aussi dans de nombreuses communes du Var et des Alpes-Maritimes, dont Mandelieu-La-Napoule, qui cultive avec entrain sa réputation de "capitale du mimosa". Il a même donné son nom à la commune de Bormes-les-Mimosas, dans le Var.
Massif du Tanneron, plus grand massif de mimosas en Europe
Un mimosa envahissant
Le mimosa est considéré comme une espèce extrêmement invasive, et nécessite donc aujourd'hui une action incessante des services municipaux sur la Côte d'Azur (Maures, Estérel) afin de protéger la flore locale. En effet, le mimosa se reproduit par les fruits qui apparaissent après la floraison - des petits haricots qui tombent puis se sèment d'eux-mêmes - mais peut aussi se reproduire de façon asexuée en produisant des rejets à partir de sa souche vivace. C'est par cette reproduction qu'il peut devenir envahissant.
Les méthodes de lutte sont l'arrachage manuel des jeunes plants et l'enlèvement des graines tombées au sol. Les grands sujets peuvent être coupés, mais il est nécessaire de traiter la souche par des moyens mécaniques (couverture plastique) ou chimiques pour éviter les rejets.