Publié le 29/11/2020

Nice, Terra Amata « M’en bati sieu Nissart » (Je m’en fous je suis Niçois)

Tous les Niçois ont l’Italie au cœur. Nombre d’entre eux ont des liens anciens avec la péninsule, des liens de sang et de parenté, des liens économiques et des liens d’amitié. Les Niçois ont une grande affinité pour la culture italienne, et une véritable affection pour leur sœur latine. La situation actuelle, dramatique, resserre plus encore leurs liens dans une solidarité exemplaire. Les poètes l’ont chantée, les écrivains l’ont magnifiée …

Port de Nice

Nice, Terra Amata, Nice la Terre aimée ...

Nice, capitale de la Côte d'Azur, au cœur d'une région d'une beauté intemporelle, s'offre dans toute sa diversité: ville d'histoire, architecture, culture, art, créativité, événements, spectacles, sports, loisirs, nature, douceur, saveurs ... Nice conserve le charme authentique d'une ville méditerranéenne et resplendit de l’aura d’une cité moderne et dynamique.

Nice Vue Generale © H.Lagarde
Vue Générale de Nice © H.Lagarde - Médiathèque de l'Office de Tourisme et des congrès de Nice

Un enfant de Nice, Héros des deux mondes : Giuseppe Garibaldi

Giuseppe Garibaldi - Monumeent a Nice

Alors que Nice fait encore partie du Royaume Piémont Sardaigne, Giuseppe Garibaldi naît à Nice le 22 juillet 1807, non-seulement dans la même maison, mais dans la chambre même où naquit Masséna, l’illustre maréchal. Son père Dominique Garibaldi, né à Chiavari, était fils de marin et marin lui-même; ses yeux en s’ouvrant virent la mer, sur laquelle il devait passer à peu près toute sa vie. A cette triste époque, les prêtres sont les maîtres absolus du Piémont. Leur travail assidu tend plutôt à faire, des jeunes gens, des moines inutiles et fainéants, que des citoyens.

Sa mère, Rosa Ragiundo, est d’une tendresse angélique avec son fils, tendresse dont il hérite comme le prouve cette anecdote de l’enfance : allant à la chasse avec un de ses cousins, dans le Var, il s’arrête sur le bord d’un fossé profond où les blanchisseuses avaient coutume de laver leur linge, et où une pauvre femme lavait le sien. Alors qu’elle tombe à l’eau –Giuseppe n’a que huit ans— il se jette à l’eau et la sauve. Le sentiment qui le porte à secourir son semblable lui est naturel. Mais le caractère rebelle du jeune Garibaldi commence à poindre.

Fatigué de l’école et souffrant de son existence sédentaire, il propose un jour à quelques-uns de ses compagnons de s’enfuir à Gênes. Ils détachent un bateau de pêche, et les voilà voguant vers l’Orient. À la hauteur de Monaco, un corsaire, envoyé par son père, les capture et les réintègre, tout honteux, dans leurs maisons respectives. Jeune et obstiné, il refuse le métier de médecin auquel son père rêvait pour lui et s’embarque, à l’âge de 15 ans, sur le brigantin la Costanza.

Le reste fait partie de la Grande Histoire :

Garibaldi reste une des figures du séparatisme niçois. À propos du rattachement de Nice à la France par le Second empire et la IIIe République naissante, il déclare : « Je ne reconnais à aucun pouvoir sur terre le droit d’aliéner la nationalité d’un peuple indépendant et je proteste contre la violence faite à Nice avec la corruption et la force brutale en me réservant pour moi et mes concitoyens le droit de revendiquer mon pays natal, pour que le droit des gens ne soit pas une vaine parole. » Il meurt le 2 juin 1882 sur l’île de Caprera.

Nice devient française

Le boulevard Carabacel en 1905.- Nice
Le boulevard Carabacel en 1905.- Nice

Le plébiscite a lieu en avril et les chiffres officiels montrent des pourcentages très élevés en faveur de l'annexion à la France (respectivement 99,4% et 99,8% des électeurs): comme dans le cas des plébiscites survenus quelques semaines plus tôt dans les États italiens de pré-unification qui avaient rapporté des pourcentages similaires.
Les 29 mai et 10 juin suivants, la Chambre et le Sénat de Turin ratifient le Traité de Turin et le transfert des territoires à la France.

Le traité de Turin signé le 24 mars 1860 déclare l'annexion du comté de Nice et de la Savoie à la France. À la suite des accords de Plombières (21 juillet 1858), le Premier ministre du Royaume de Sardaigne, Camillo Cavour avait promis le transfert de la Savoie à l'empereur français Napoléon III en échange de son soutien à la politique d'unification italienne menée par la monarchie savoyarde.

Nikaia la belle

Nice, ancienne Nikaia –Victoire-, ...

... résolument tournée vers l’avenir, est attachée à ses racines. Preuve en est ce parler nissart qui résonne encore dans les rues de la vieille ville.
Le comté de Nice était ce territoire - de langue italienne - qui comprenait presque tout le bassin de la rivière Var et une partie de la vallée de la Roya et de Bevera. La capitale était Nizza, appelée "Nizza Marittima" pour la distinguer de Nizza Monferrato dans le Piémont. Appartenant au Royaume de Sardaigne jusqu'en 1860, puis cédé à la France, un travail intense de francisation est mené.

La Place Massena - Nice en 1905
La Place Massena - Nice en 1905

Dompté, canalisé, couvert, là était le Paillon

Désormais couvert et dissimulé aux yeux des riverains, le Paillon revêt une grande importance tant dans la vie quotidienne niçoise que dans son développement urbain. Ce cours d’eau, formé par quatre bras principaux – venant de Levens, l’Escarène, Contes et Laghet - pour se rejoindre ensuite en un seul fleuve, chemine sur 35 kilomètres et trouve son embouchure sous le jardin Albert1er. Défense naturelle à côté de laquelle était construite au Moyen Âge la ville basse (vieille ville actuelle), le Paillon était une source indispensable au développement de la vie. Son courant faisait tourner les moulins, les tanneries, les corderies. Ses eaux irriguaient les champs aux alentours. Et son large lit permettait aux pêcheurs d’y venir, aux paysans également pour y faire boire leurs bêtes. Les lavandières, bugadiera, appelées ainsi en référence à la cuve servant à faire le savon- y travaillaient pour faire leur lessive et étendre leur linge.

Cependant, cette frontière naturelle, autrefois entre la ville et la campagne, représente un danger permanent. Ce petit filet d’eau peut se transformer en vague torrentielle emportant tout sur son passage et de nombreuses chroniques rappellent les dates de catastrophes fréquentes comme celles de 1529 où le Pont-Vieux a été démoli, et même jusqu’à nos jours comme celle de 1940.
Son franchissement ne se faisait que par un seul pont appelé Saint-Antoine, datant au moins du XIIIème siècle, face à l’actuel lycée Masséna. Petit à petit la couverture, réalisée jusqu’à la promenade des Anglais entre 1887 et 1893, offrit un espace public d’envergure que l’on aménagea en jardin, le jardin Albert 1er.

Un jardin royal

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Les jardins Albert 1er et la Promenade des Anglais avec en arrière plan le Casino Jetée et la Baie ©Collection particulière Frédérique Coppin.

Restructuré en 1945, ce parc fut le premier jardin à relier la vieille ville aux nouveaux quartiers.
D’abord appelé jardin des Plantes, jardin Paradis, puis Jardin public, il prit le nom du roi des Belges Albert 1er en 1914, à la suite de l’invasion de la Belgique par l’armée allemande.
Conçu par l’ingénieur niçois Durandy, il s’étend sur une surface de 32 000 m2. Il est composé d’un long parc de 150m longé par des tonnelles depuis la place Masséna, conclu par une grande vasque où est installée la fontaine des Trois Grâces d’Antoniucci Volti (1915-1989). La promenade suit ensuite un parcours courbe vers le théâtre de verdure qui de part et d’autre, est entouré d’un kiosque à musique et d’un parterre à la française encadrant la fontaine des Tritons (1824).
Elevé, face à la mer, pour commémorer le centenaire du premier rattachement de Nice à la France en 1793, le monument du Centenaire fut installé en 1896. Réalisé par l’architecte Joseph Febvre (1859-1934), il s’inscrit dans la tradition des statues commémoratives de la III° République. Constitué de pierre de la Turbie, il prend la forme d’une pyramide très pointue. Cette dernière est surmontée de la Vierge ailée, Niké ou Nikaia, déesse de la Victoire chez les Grecs, qui fait allusion au nom de Nice.

La Promenade du Paillon

Promenade du Paillon Nice
Ambiance de la coulée Verte - Promenade du Paillon - Nice ©Médiathèque de l'Office de Tourisme et des congrès de Nice

À Nice, la Promenade du Paillon est une coulée verte inaugurée, le 26 octobre 2013, par Christian Estrosi, Maire de Nice et Eric Ciotti Président du Conseil Départemental des Alpes-Maritimes. Le succès est immédiat auprès des Niçois et des touristes. Les architectes-paysagistes Péna & Péna signent la Promenade du Paillon qui relie la Promenade des Anglais au Théâtre National. Un miroir d’eau de 3000 m2, ses 128 jets et un plateau de brume de 1400 m2 donnent à l’ensemble une vision onirique de toute beauté.Comme nous l’avons indiqué plus haut, sous la Promenade coule le fleuve Paillon qui rejoint la Baie des Anges après un cours de 35 km prenant sa source sur la commune de Lucéram.

Nice, un petit paradis

Ville cossue, nichée au pied des Alpes enneigées et sur la Riviera française, dont le microclimat ignore l’hiver, Nice a tout d’un paradis : sa mer si bleue, décor de l’élégante promenade des Anglais ; son Vieux-Nice à la palette orangée, italien et baroque, où l’on devine encore les bals carnavalesques de la Renaissance ; ses villas extravagantes et ses palaces de la Belle Époque, qui s’égrènent le long de la colline de Cimiez et dans les quartiers de Carabacel ou des Baumettes ; son port ancré dans un bassin rocheux, témoin d’un passé de pêche… et partout, cette végétation exotique qui abonde dans les jardins, surgit dans les courettes et agrémente parcs et parterres.
Que nul ne s’étonne donc de cet art de vivre bien niçois, avec ses marchés chargés de fruits et de légumes du pays, sa cuisine aux parfums de la Méditerranée, et ses artistes inspirés, que l’on admire dans les musées, les galeries d’art, ou sur le parcours du tramway. Un art de vivre qui invite à oublier le temps qui passe. Cependant, Nice la dynamique entend aussi défier les clichés trop langoureux : à quelques mètres des plages foisonne, insolente, l’effervescence urbaine.
Nice aux couleurs italiennes, Nice française, Nice qui accueille, fraternelle, Nice respectueuse du passé, tournée vers l’avenir, miroitante aux rayons du soleil.

Photo à la Une : ©Médiathèque de l'Office de Tourisme et des congrès de Nice

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