- Auteur Viviane Le Ray
- Temps de lecture 7 min
La grande Histoire du Festival international du Cirque de Monte-Carlo
En 1974, S.AS Le Prince Rainier III décide de créer un Festival pour aider et soutenir le cirque traditionnel et les familles de cirque : le 1er Festival International du Cirque de Monte-Carlo est né ! Le temps passe mais l’amour du cirque se transmet de père en… fille, et S.A.S La Princesse Stéphanie en 2005 assure la Présidence du Festival si cher à son père disparu… En 2012 la Princesse Stéphanie et sa fille ainée Pauline Ducruet décident de créer New Generation, un Festival dédié aux jeunes artistes. Pauline Ducret en devient la Présidente d’un Jury International …
La famille des gens du cirque aujourd’hui demain… comme hier… ©Direction Communication
La grande histoire du Festival International du Cirque de Monte-Carlo, fondé en 1974 par Rainier III amoureux des arts circassiens.
La grande Histoire du Festival international du Cirque de Monte-Carlo
1974 : 26 au 30 décembre : 1er Festival International du Cirque de Monte-Carlo
1974, c’est l’année où la Principauté fête les 25 ans du règne de S.A.S. Rainier III Prince de Monaco, Baron de Buis, Seigneur de Saint-Rémy. Et à la demande du Prince qui déclait un jour « Si je n’avais pas été Prince j’aurais été dompteur », grand amateur de cirque, Jean-Louis Médecin alors Maire de Monaco ainsi que Maurice Crovetto, René Clérissi, René Dyker, Jean-Louis Marsan et le Docteur Alain Frère se voient confier le soin de créer un événement ayant deux objectifs : distinguer les meilleurs numéros de cirque en les récompensant par un Clown d’Or ou d’Argent. (le Clown de bronze sera créé en 2002). Deuxième objectif : promouvoir et donner un coup de projecteur aux arts de la piste qui à cette époque survivent avec difficulté… A part les Bouglione, les Togni et les Orfei, peu de familles du cirque sont présentes lors de ce 1er Festival… Depuis 1974, le Dr. Alain Frère membre du comité d’organisation, était aux côtés du prince. Rainier III, il est aujourd’hui près de la Princesse Stéphanie Dès le premier soir, une ovation salua le Prince Rainier accompagné de la S.A.S La Princesse Grace, du Prince héréditaire Albert, de la Princesse Caroline, et de la petite Stéphanie. Dans la loge d’honneur on pouvait reconnaitre S.A.S. Marie Gabrielle de Savoie, la Bégum Aga Khan, mais aussi le danseur Maurice Béjart....
« Il était une fois un prince… » : le Docteur Alain Frère se souvient…
« Pour la 25ème année de son règne, dès 1974, le prince Rainier III souhaita organiser une grande manifestation à la gloire du cercle enchanté. Il demanda à Jean-Louis Médecin, maire de Monaco, de l’organiser. Ce dernier, entouré de son dynamique adjoint René Croesi et de son dévoué directeur du service des fêtes et de la culture Maurice Crovetto, se fit un devoir de répondre aux souhaits de Son Altesse, avec l’aide de maître René Clerissi, René Dyker et Jean-Louis Marsan. (…) Tout semblait se présenter sous les meilleurs auspices sauf, hélas, pour la location du chapiteau. Tous les directeurs contactés hésitaient à tenter l’aventure… Heureusement, lors du congrès des « Amis du cirque » à Nice au printemps 1974, sous le chapiteau Bouglione, Jean-Louis Médecin sut convaincre le « patriarche » : Joseph Bouglione et son fils aîné Firmin, qui étaient mes amis personnels, à participer à l’événement avec leur chapiteau et leur cavalerie. Sans cette grande famille le premier festival du cirque n’aurait jamais eu lieu ». Par ailleurs, Egidio Palmiri, président italien de l’Internazionale Circhi, Ferdinando Togni et son fils Enis, directeurs du Circo Americano, acceptèrent de prendre part eux aussi au premier festival avec leur magnifique cavalerie, dirigée par Bruno Togni….
Festival international du Cirque de Monte-Carlo, 40 numéros venant de 21 pays
En piste le clown espagnol Charlie Rivel,
78 ans, dont 74 ans de cirque !
Le Comité d’organisation présidé par le prince Rainier III ne manquait pas d’audace et d’optimisme, avec l’aide de Franco Medini, il engage des numéros répartis en quatre soirées de sélection, du jeudi au vendredi, avec une soirée de gala le lundi soir pour la distribution des prix. Chaque numéro ne se produisait qu’une seule fois : « Ainsi, les soirées de sélection présentaient toutes un spectacle différent. Les spectacles étaient accompagnés par l’orchestre du Cirque d’État de Pologne, venu du cirque Knie, dirigé par le chef Janusz Skud. Sergio, jeune Monsieur Loyal du Cirque d’Hiver, démontra tout son talent en parfait présentateur des spectacles. Le jour de Noël, veille de la Première prévue le 26 décembre, des pluies diluviennes s’abattirent sur la Principauté de et les chapiteaux furent inondés ». Les pompiers de Monaco, aidés des gens du cirque travaillèrent de jour et de nuit pour réparer les dégâts et dévier les eaux… »
Malgré la capacité du chapiteau de 2600 places : on refusa du monde !
Le jury, présidé par le Prince Rainier, était composé de la duchesse de Sabran-Ponteves, du peintre Lorjou, de Guy des Cars auteur du roman « La Dame du Cirque », de l’acteur Jean Marais, d’Italo Gemini, de Jacqueline Cartier présidente de l’association de la presse du music-hall et du cirque, de Louis Merlin, Yves Mourousi, Lucien René Dauven président du Club du cirque et d’Alain Frère en qualité de conseiller technique. Cette année-là un Clown d’or fut décerné au grand dresseur de fauves Alfred Court pour honorer l’ensemble de sa brillante carrière. Ce jury, poursuit Alain Frère évoquant ses souvenirs « décerna un clown d’or à Charlie Rivel, pour son entrée de « la chaise » et pour sa désopilante imitation d’une « prima donna » irascible (…) Pour l’anecdote le il ajoute « Son grand âge lui interdisant de se déplacer, le prince Rainier lui apporta le trophée à son domicile à Nice, le jour de son 95ème anniversaire. Le prince lui fit la surprise d’être accompagné du dompteur Fredy Hager, directeur du zoo de Monaco, tenant en laisse un lionceau né en Principauté. » Pour le 1er Festival le jury décerna 5 Clowns d’Argent : le premier à Émilien Bouglione, pour son superbe carrousel équestre composé de six chevaux et de six poneys aux robes assorties. Les Alizés, trapézistes volants français, furent également récompensés et c’est la Princesse Grace qui remit le trophée à Jacques Nicolet, le solide porteur de la troupe. Les Hongrois Richter, pour leur audacieuse voltige équestre, les Bulgares Pantakovi, spectaculaires acrobates à la balançoire, et enfin les Polonais du Trio Dymek, pour leur parfaite prestation à la barre russe, complétèrent le palmarès. Un jury junior avait été constitué autour de la toute jeune princesse Stéphanie : il était composé d’enfants sélectionnés dans un concours de dessins sur le cirque. Comme leurs aînés du grand jury, ils décernèrent leurs prix.
À Tourrette- Levens se cache un « Musée du Cirque » unique au monde…
Le « Musée du Cirque » du Dr Alain Frère s’étend sur 180 m² dans sa résidence personnelle. Il abrite plus de 150 costumes, des instruments de musique, des accessoires, des livres, des affiches, des programmes, des faïences et des bronzes mais surtout de multiples objets, costumes, offerts par les plus grands artistes (Fratellini, Nikouline, Nock, Larible…). Ce Sont souvent les enfants des artistes qui offrent les costumes et les objets ayant appartenu à leurs parents. On peut admirer par exemple les costumes des plus grands dompteurs (Alfred Court, Günther Gebel Williams, Martin Lacey Jr, Flavio Togni, …). L’ancien maire de Tourrette-Levens a constitué l'une des cinq plus importantes collections au monde. Ce collectionneur insatiable est aussi dans son genre un artiste qui a jonglé avec ses casquettes de maire, conseiller général, vice-président délégué à la culture et conseiller artistique du Festival du Cirque de Monte-Carlo depuis sa création ! Malheureusement le Musée peut recevoir seulement les professionnels du spectacle et les Amis du cirque et uniquement sur rendez-vous. Mais consolation le site « Musée du cirque Alain Frère » permet à tout un chacun d’en découvrir les merveilles…