Le festival de musique de Menton accueille depuis soixante-quinze ans les plus grands artistes classiques du monde. Le chef d’orchestre Paul-Emmanuel Thomas est le directeur artistique depuis 2012.
Festival de Musique de Menton, un peu d’histoire
Le 12 août 1949, invité par un ami, André Böröcz pose le pied pour la première fois à Menton. Depuis le vieux port, son regard est immédiatement captivé par une église, puis une deuxième…
Explorant les ruelles pittoresques de la vieille ville, il arrive sur le parvis désert de l’église Saint Michel. Ce lieu sublime, ouvert sur l’horizon et la mer, le laisse sans voix. C’est alors que, d’une radio posée sur le rebord d’une fenêtre, s’échappe la mélodie envoûtante d’un violon : Jasha Heifetz interprétant la deuxième partita pour violon de Bach. André reste là, figé, suspendu entre ciel et terre, emporté par la mer, le soleil couchant et la musique.
Cet instant d’émerveillement, lors de cette fin d’après-midi d’août 1949, devient une quête pour André Böröcz : revivre ce moment et le partager avec le monde. C’est ainsi que naît le Festival de Musique de Menton, s’épanouissant depuis dans ce décor baroque où l’intimité se conjugue avec le monumental. Comme le rappelait Marguerite Long, “si le paysage peut être source d’émotion musicale, aucun certes, n’est plus propice que ce vieux Menton dressé au fait de l’antique rivage méditerranéen.”
Dès sa création en 1950, le festival attire les plus grands interprètes : Robert Casadesus, Wilhelm Kempff, Marguerite Long, Aldo Ciccolini, Sviatoslav Richter, Maria João Pires, Jacques Thibaud, Jean-Pierre Rampal, Isaac Stern, Mstislav Rostropovich, et bien d’autres.
André Böröcz se souvient :
“En 1949, j’ai gravi pour la première fois les marches qui m’ont fait découvrir le merveilleux Parvis Saint Michel. Arrivé à cette piazzetta suspendue entre ciel et terre, j’ai eu un coup au cœur. Rien n’a changé depuis, la musique s’y est juste installée. Elle se sent bien là : tout y est harmonie, joie, l’accord est parfait. Et chaque fois, quand nous arrivons là-haut, artistes et spectateurs, c’est la même sensation : celle du bonheur calme et serein. C’est le miracle du Parvis Saint Michel et du Festival. Il est l’une des sept merveilles du monde. Ne me taxez pas d’immodestie, le mot est de Sviatoslav Richter.”
Aujourd’hui, le Festival de musique de Menton continue de faire vibrer ce parvis, perpétuant la magie que Böröcz a ressentie ce jour d’été, et offrant à tous un moment de pure harmonie musicale.
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