- Auteur Danielle Dufour-Verna
- Temps de lecture 10 min
Saint-Rémy-de-Provence : Une Saison Culturelle 2021/22 “Ensemble”
Saint-Rémy-de-Provence propose, pour la saison culturelle 2021/22, un programme varié, riche, ambitieux, innovateur qui répond aux besoins d’une population en soif de culture. Cette année, c’est l’Italie qui est choisie comme fil conducteur. Rencontre avec Gabriel Colombet, adjoint au maire chargé de la culture de cette ville provençale, petite capitale des Alpilles au charme irrésistible.
Les 8 et 10 septembre dernier, Gabriel Colombet et son équipe d'action culturelle ont présenté les événements à venir pour la saison culturelle 2021 - 2022 de Saint-Rémy-de-Provence. Ces deux présentations se sont suivies d'un spectacle gratuit, dont la Légende du Saint Buveur par Christophe Malavoy. Ce spectacle tendre et humain en prélude d'une programmation culturelle ambitieuse était bienvenu pour fêter la reprise d'une vie de spectacles !
Saint-Rémy-de-Provence, une programmation culturelle 2021-2022 sous le signe de la découverte et de la création artistique
Rencontre avec Gabriel Colombet, adjoint au maire, délégué à la culture
Danielle Dufour Verna/Projecteur tv – Vous êtes élu à la culture, au patrimoine…
Gabriel Colombet – Je suis le 3e adjoint au maire chargé de la culture, du patrimoine religieux, de la politique des séniors. Je suis le premier vice-président du Conservatoire de musique du pays d’Arles et je suis membre du bureau national de la Fédération Nationale des Collectivités Territoriales pour la Culture.
DDV – Parlez-moi de la saison culturelle 2021-2022 à Saint-Rémy de Provence
Gabriel Colombet – La saison culturelle à Saint-Rémy est une saison qui regroupe vraiment tout ce qui est découverte artistique et culturelle sans notion très commerciale. C’est à dire que nous ne recevons pas des artistes très commerciaux, qu’on a l’habitude de voir dans des salles aux alentours. Nous sommes vraiment sur la découverte artistique. Ce sont des gens qui ont quand-même reçu des prix, aussi bien des prix de musique classique, de musique, des Molière ou des récompenses de ce style-là. C’est une salle de spectacle qui accueille aussi bien des musiques du monde, du cirque, du jeune public, du théâtre, de la danse, de la musique classique avec des artistes dont on n’a pas vraiment l’habitude d’entendre parler. C’est vraiment un travail d’investigation et de surprise également pour le public. C’est ce but-là que nous avons. Nous avons une politique culturelle assez forte axée sur la découverte d’artistes nationaux, internationaux. L’objectif étant aussi de soutenir des créations d’artistes régionaux. C’est une volonté politique que j’ai eue dès le début du mandat.
DDV – Cette volonté politique culturelle forte vous l’avez instaurée depuis quand ?
« J’ai souhaité que l’on offre à notre public des tarifs tout-à-fait maitrisés »
Gabriel Colombet – Il y avait cette volonté politique culturelle depuis la création de la salle de l’Alpilium ouverte en 2014 parce que nous sommes dans la continuité du mandat. Personnellement j’ai vraiment voulu axer sur cela dès mon arrivée sur la politique culturelle en 2020. Mais j’ai souhaité que l’on offre à notre public des tarifs tout à fait maitrisés, mais également des artistes beaucoup plus connus sur le devant de la scène, style Camélia Jordana, style Bonga, des artistes de ces milieux-là ou Elodie Poux en terme d’humour.
Des conférences philosophiques autour du spectacle vivant
DDV –Vous avez également programmé des conférences philosophiques ?
Gabriel Colombet – Oui. Sur 90 % des évènements culturels, que ce soit théâtre, musique classique, que ce soit un concert ou du cirque, il y a une programmation tout autour. Ce sont aussi bien des ateliers philo menés par des personnes qualifiées, des ateliers de réflexion, de danse, de cirque. Ça peut être des rencontres avec l’artiste etc.
DDV – C’est très innovateur comme concept
Gabriel Colombet – Oui, car on veut vraiment travailler tout autour de l’évènement, et c’est gratuit. On travaille autour de l’accueil du spectacle et on essaie de fidéliser les gens, parce qu’on a quand-même un public jeune et moins jeune. Ce public moins jeune ne veut pas être seulement consommateur, il veut aussi être acteur. On a un fil conducteur, cette année, qui est la saison italienne. Chaque année il y a des thématiques spécifiques. On aura trois spectacles italiens et sur ces trois spectacles italiens, on a, tout autour, bien évidemment, des soirées à thème. On va donc impliquer là aussi les administrés, notamment l’association de jumelage italien, sur le partage de recettes italiennes, ainsi qu’une rencontre avec une association de vespas anciennes.
DDV – Une préférence pour l’Italie ou simplement la thématique de l’année ?
Gabriel Colombet – C’est la thématique de l’année qui avait été reportée par rapport à la situation sanitaire. On est jumelé avec l’Italie, avec Bientina en Toscane dans la province de Pise, parce qu’il y a une forte communauté italienne sur la commune.
DDV –Vous programmez également des conférences sur les rapports Homme-Femme, sur quel support, avec Marivaux par exemple ?
Gabriel Colombet – Oui, c’est prévu dans la programmation culturelle. Le but étant d’évoquer la relation entre l’homme, la femme, l’humain en général, le comportement. C’est un peu le but donné pour cette conférence débat.
DDV – Conférence qui vient à point nommé avec la situation, notamment des femmes, en Yougoslavie
Gabriel Colombet – Ce n’était pas prévu pour mais c’est vrai que dans l’actualité, ça peut s’y greffer, oui.
DDV – Vous êtes seul à faire le choix de la programmation ?
Gabriel Colombet – Je ne choisis pas la globalité de la programmation parce que je laisse le choix à mon programmateur. Je définis combien de pièces de théâtre je souhaite, combien de spectacle d’humour, combien de musiques du monde, de spectacles de cirque, de danse etc. Et je me laisse la possibilité, sur la quinzaine d’évènements, de choisir quatre spectacles.
DDV – Une quinzaine d’évènements répartis dans l’année ?
Gabriel Colombet – Ce sont quinze spectacles répartis de septembre à juin prochain. Il n’y a pas que cela sur la ville. Il y a une biennale G-Graines intergénérationnelle. On a vraiment un gros travail. J’ai un service culturel avec, aujourd’hui, une dizaine d’agents. Là je ne vous parle que de la saison culturelle avec une quinzaine de spectacles et des évènements qui tournent autour ce qui fait à peu près une trentaine d’évènements.
DDV – La présentation de la saison a été très suivie ?
« Je pense qu’il y a une véritable volonté de retrouver des milieux culturels, de s’intéresser, on va dire, à la culture au sens large, au spectacle vivant et j’en suis très fier, très heureux. »
Gabriel Colombet – J’ai été très heureux sur ces deux jours où j’ai pu rencontrer pas loin de 480 personnes sur ces deux jours de présentation de saison culturelle. C’est la première année où on a autant de monde parce que l’an dernier j’ai présenté la saison culturelle, une année où l’on marquait les après confinements et c’était l’année la plus importante par ce que l’on présentait. Mais cette année par contre, on perce les plafonds. Je pense qu’il y a une véritable volonté de retrouver des milieux culturels, de s’intéresser, on va dire, à la culture au sens large, au spectacle vivant et j’en suis très fier, très heureux. Ça démontre aussi la qualité de la programmation.
DDV- Vous êtes un peu à contre-courant des dispositions prises par les pouvoirs publics car la culture était, on ne va pas dire muselée, mais empêchée.
«Je me suis battu auprès des instances nationales en tant qu’élu à la FNCC pour obtenir la différentiation des territoires pour l’ouverture des lieux culturels. »
Gabriel Colombet - Personnellement, j’ai lutté pendant toute la dernière période du confinement et je me suis battu auprès des instances nationales en tant qu’élu à la FNCC pour obtenir la différentiation des territoires pour l’ouverture des lieux culturels. L’hiver, sur le Musée municipal à Saint-Rémy, si on accueille au grand maximum 8 à 10 personnes dans la journée, c’est le grand maximum sur près de 600 m2 vous imaginez bien qu’on pouvait respecter la distanciation, les gestes barrière etc. Ce n’était pas une zone de contamination comme peuvent l’être des centres commerciaux ou des grands magasins, ni des grands sites de musées. Je n’ai rien contre le Louvre, je n’ai rien contre le Musée Grévin, qui rassemblent tout de même des milliers de personnes par jour. J’ai vraiment milité, ça n’a pas fonctionné. Je le regrette très fortement parce que ça a privé le milieu scolaire d’ouverture de lieux culturels même s’ils ont pu les utiliser avant le grand public mais ça a privé aussi le grand public. Je le regrette fortement. Comme vous dites, je suis à contre-courant. C’est pour cela que j’ai souhaité, pendant la période du confinement, que les services travaillent pour que, après le confinement, on va dire du mois de mai, il y ait une véritable programmation culturelle en ville, en extérieur, pour ouvrir la culture au plus grand nombre parce que les gens, d’une part, n’étaient plus habitués à aller dans un musée. Nous avons aussi à faire à des gens qui n’ont pas les moyens d’entrer dans un lieu culturel, soit financièrement, soit intellectuellement parce qu’ils n’ont pas cette habitude-là, surtout parce qu’ils n’ont pas été éduqués dans ce sens-là. J’ai vraiment souhaité qu’on investisse la ville à travers le projet culturel qui était la Biennale G-Graines. Culturel et environnemental, en dehors de la saison culturelle. Il n’est pas faux que j’étais un peu à contre-courant de ce qu’on a pu voir et pu entendre.
Informations pratiques, réservations, billetterie Saison 2021 – 2022 Événements culturels à venir à Saint-Rémy de Provence
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Tél. 04 90 92 70 37 / 06 29 19 69 78