- Auteur Danielle Dufour-Verna
- Temps de lecture 5 min
Olivier de Benoist, « Le Petit dernier » au Festival Pierre Cardin – Interview
Humour et autodérision
Le 22 juillet 2024, Olivier de Benoist de son vrai nom Olivier, Marie, Emmanuel, baron de Benoist de Gentissart, sera sur la scène du Festival Pierre Cardin à Lacoste pour son dernier spectacle « Le petit dernier. » Père pour la quatrième fois, Olivier de Benoist se joue de la paternité avec cette véritable ode à la contraception et les conseils avisés de ce papa ‘d’enfer’ !
Olivier de Benoist - " Le petit dernier"
« Le con, c’est moi ! »
« Le con c’est moi », nous dit Olivier de Benoist, dans ses one man shows, bien évidemment ! Beaucoup d’humour, d’autodérision, mais aussi une certaine idée de l’élégance chez cet artiste qui préfère se moquer de lui-même, pour faire rire, plutôt que de taper sur les autres. Humoriste, comédien, Olivier de Benoist enchaine les scènes. Parlant de son prochain spectacle « Le droit au bonheur », il cite Prévert : « J’ai reconnu le bonheur au bruit qu’il a fait en partant », du début à la fin de ses spectacles, que les spectateurs sont inondés de ce bonheur qu’on réclame à grands cris.
Nous l’avons rencontré.
Olivier de Benoist - Interview
Vous serez sur la scène du prestigieux Festival Pierre Cardin à Lacoste le 22 juillet. Connaissez-vous Lacoste ?
Olivier de Benoist - Je suis impatient de venir mais je ne connais pas du tout l'endroit.
Vous êtes Baron de Benoist de Gentissart et votre famille descendrait de Charlemagne. Avez-vous pensé à faire un one man show dans ce sens ?
Olivier de Benoist – J’aurais pu mais je n’ai jamais trouvé d'axe suffisamment marrant. Je suis obsédé par l'idée de faire et je trouve compliqué de faire rire avec l’Histoire.
Justement, qu’est-ce qui vous inspire ?
Olivier de Benoist- J’adore faire rire tout le monde donc j'aime bien les sujets qui sont partagés par tous, les rapports hommes-femmes, les enfants, comme ce que je joue en ce moment ‘Le petit dernier’. Ce qui m’amuse, c’est le décalage, la caricature, que les gens se disent « je suis meilleur parent que lui. »
Est-ce que vous faites partie, dans la vraie vie, de ces nouveaux pères ?
Olivier de Benoist – Oui, je pense que je ne suis pas le même père que le père que j'ai parce que les générations ont changé. Là, pour le coup, je trouve ça formidable. Je pense que les pères des anciennes générations avaient tendance à s'occuper des enfants quand ils devenaient intéressants. Les nouveaux pères s’y mettent dès la naissance, c’est une belle aventure humaine.
Quel enfant étiez-vous ?
Olivier de Benoist – J’étais le numéro 3, j’avais deux ainés devant moi, j’étais bien protégé. Je crois que j'étais un enfant assez facile à vivre et doué pour le bonheur. Je mettais des soleils sur tous les dessins.
Faut-il avoir beaucoup d’autodérision pour avoir de l'humour ?
Olivier de Benoist – Oui ! Je ne vais pas taper sur un tel ou un tel, je tape sur moi, c'est l'essence du rire ! J’aime bien que ce soit moi le con, voilà ! je préfère me moquer de moi que des autres, c’est ça qui me guide. Le con c’est moi !
Dans le contexte actuel, grave, les gens ont-ils encore plus besoin de rire ?
Olivier de Benoist – Oui, je remarque effectivement depuis quelques années que les gens n'ont jamais eu autant besoin de rire parce que les gens rient moins qu'avant c'est sûr et ils sont assommés d’infos. Rire, c’est salutaire. Sur les médias le rire est un peu plus muselé, sur scène on arrive à une liberté totale.
On peut encore dire ce qu’on veut sur scène ?
Olivier de Benoist- Oui, ma seule limite, c’est que ça fasse rire.
Les philosophes depuis Aristote jusqu’à Nietzche étaient portés à la mélancolie dit-on mais ils prônaient la pratique de l'humour et du rire. Seriez-vous philosophe ?
Olivier de Benoist – Aristote décrit assez bien le comportement de l’humoriste en fait. Effectivement, nous les humoristes nous sommes drôles sur scène et nous sommes assez mélancoliques dans la vie. Effectivement, si être mélancolique dans la vie et humoriste en même temps, c’est être philosophe, oui, je suis philosophe.
Alors, ce petit dernier que vous présentez sur scène, à quel quantième en êtes-vous ?
Olivier de Benoist – Ce sera, au Festival Pierre Cardin, la dernière de ce spectacle que j'aurai joué 250 fois. Je termine par Lacoste le tour de France, Belgique, Suisse de ce spectacle que j’ai beaucoup joué. C'est vrai que c'est toujours assez émouvant de dire au revoir à un spectacle. Heureusement, il y en a un autre qui arrive, c’est moins douloureux.
Le bonheur, en fait Olivier, est-ce que c'est la famille ?
Olivier de Benoist - C'est drôle que vous parliez du bonheur parce que le prochain spectacle s'appelle « Le droit au bonheur » que je commence à l’Européen, à Paris, en septembre octobre. La réponse est dans le spectacle qui suit ; évidemment que oui, même si évidemment oui dans la vraie vie, non dans le spectacle. On n’a jamais fait rire quand tout va bien. Une phrase de Prévert me plait beaucoup « J’ai reconnu le bonheur au bruit qu’il a fait en partant. »