Clap de Fin du 74e Festival de musique de Menton

En attendant avec impatience la 75ème édition du festival de musique 2024, tour d'horizon de l'édition 2023, avec Paul-Emmanuel Thomas, directeur artistique depuis ces douze dernières années.
Le Festival de musique de Menton 2023 reste fidèle à lui-même dans son esprit qui est le sien : renouer avec le lien, la rencontre, le partage, dans une époque bouleversée qui malmène la culture. A l’image de sa ville, perle de la Méditerranée, le Festival de Menton peut s’enorgueillir d’offrir chaque année, depuis sa création en 1950, l’amour de l’art, le talent, la plénitude de l’instant et de l’après, « un moment de beauté mémorable ».

Les Festival de Menton 2023, un cru gourmand de concerts entre jeunes talents et grands interprètes

Des noms prestigieux et des jeunes prodiges

D’Alexandre Kantorow et l’Orchestre Sinfonia Varsovia, en passant par Igudesman and Joo, Nikolaï Lugansky, Béatrice Berrut, Lucie Horsch et l’ensemble Fuse, Aline Piboule, Bertrand Chauvineau, Gautier Capuçon, Raphaëlle Moreau et Celia Oneto Bensaid, l’Orchestre Junge Bläserphilharmonie, Jakub Josef Orlinski et l’ensemble il Pomo d’Oro, Théo Ould, la soirée Tremplin Jeunes Artistes, Aurélie Verdier, Alexander Malofeev, Lya Petrova - Eric Le Sage et Emma Blandinières-Paul Salard, toute une panoplie de musiciens talentueux ont brillamment animé les scènes du 74^e  Festival de Menton. 

Paul-Emmanuel Thomas, Directeur artistique du Festival et Chef d’orchestre

Paul-Emmanuel Thomas est depuis douze ans le Directeur artistique du prestigieux Festival de musique de Menton et compte parmi la nouvelle génération de chefs d'orchestre français aux trajectoires multiples. Nommé en 2010 Directeur Musical de l’Orchestra Classica Italiana de Turin, il est également 1er chef invité de l’Orchestra Filarmonica del Piemonte en Italie.  Sa rencontre avec Georges Prêtre marque durablement son parcours artistique et son affinité particulière pour la musique symphonique française et le répertoire lyrique italien.

Marie-Céline Solérieu a rencontré Paul-Emmanuel Thomas pour une conversation autour du Festival.  

Basilique Saint-Michel Archange de Menton, un cadre inspirant

Depuis presque 75 ans, les murs des lieux les plus fabuleux de Menton ont entendu les plus grands artistes, les plus grands interprètes de la planète classique. Les jeunes générations qui se produisent au Festival de Menton ont quelque chose comme une trace de l’histoire laissée là par les musiciens qui y sont passés et qui les inspire aujourd’hui. 

Un équilibre entre réflexion et inspiration

Tout au long de ces années, une famille de musiciens s’est constituée qui s’élargit d’année en année. L’un des risques d’un festival, souligne Paul-Emmanuel Thomas, est à la fois de se refermer sur lui-même, de ne pas rester ouvert à l’évolution de son temps. Kandiski dit souvent que l’artiste est non seulement un miroir de la société dans lequel il évolue mais il a aussi une espèce d’intuition de ce qui va arriver. Diriger un festival au long cours avec une si belle et grande histoire c’est être à la fois caisse de résonnance des problématiques, des évolutions de notre temps et en même temps se laisser aller à des intuitions de ce qui, probablement, sera demain. Paul-Emmanuel Thomas cherche un équilibre entre une réflexion et une inspiration, une espèce de fulgurance qui lui apporte la conviction de la justesse de son choix. 

Un accord gourmand

L’un des challenges de Paul-Emmanuel Thomas est de trouver un accord gourmand entre les choses : un répertoire, un lieu favorisant tel type de répertoire, tel type d’esthétique et les interprètes qui défendent ce répertoire. C’est cette combinaison qui permet la réussite de la soirée. 

Un cru riche pour la 74e édition

« Cette jeune génération de musiciens est particulièrement intéressante car elle décloisonne les esthétiques, les genres, se promenant dans toutes les esthétiques avec une espèce de familiarité, de non limitation en termes de répertoire, assez saisissante dans le même programme. Lucie Horsch, par exemple, peut jouer de la musique baroque, de la musique contemporaine, de la musique traditionnelle, du jazz, le tout avec une très grande fraicheur. » 

Si Gautier Capuçon, Nikolaï Lugansky et Alexandre Kantorow ont déjà été entendu au Festival de Menton, la famille des interprètes du Festival de Menton a accueilli de nouveaux venus : pour la première fois, Jakub Jozef Orlinski et l’orchestre du Pomo d’Oro, une jeune virtuose de la flûte à bec, Lucie Horsch et l’ensemble Fuse, etc. Paul-Emmanuel Thomas a proposé cette année à Gautier Capuçon de se produire lui-même bien sûr, mais également avec des jeunes artistes lauréats de sa fondation. Il est important, dit-il, d’être à l’écoute de ces jeunes, de les encourager, surtout après les aléas vécus ces dernières années. Ce seront les grands de demain. 

Innovation dans les formats de concert

Pour Paul-Emmanuel Thomas, aujourd’hui la manière d’écouter les concerts, le format, la durée, sont en train d’évoluer. Au-delà du format, cela génère des alliances d’œuvres, des manières de programmer qui, elles aussi, sont en évolution. A l’intérieur du même concert, on trouve ainsi une variété de propositions très intéressantes, des esthétiques très variées. 

Les nouveautés du Festival de Musique de Menton 2023

Un festival en trois temps :

-une préouverture, le Festival d’été au mois de juin, un projet éducatif d’envergure avec 300 jeunes mentonnais, scolarisés dans les collèges de Menton et élèves du conservatoire, ont été invités. Ils ont pu travailler avec Paul Smith, chanteur anglais. Ce projet a abouti à un concert commun avec Paul Smith, le groupe Apollo 5, ensemble anglais et les 400 enfants. 

-l’édition d’été avec un hommage particulier au 150^e anniversaire de la naissance de Rachmaninov et deux projets très divers : Igudesman and Joo, duo incroyable de virtuosité et de créativité, très irrévérencieux par rapport à la musique classique et un magnifique récital de Nikolaï Lugansky.

Genèse du Festival de Musique de Menton 2024

Les projets très originaux vont être poursuivis en utilisant les nouvelles technologies pour permettre de nouvelles modalités de diffusion des concerts et d’accessibilité. 

À suivre ...