David Brécourt, comédien, metteur en scène et directeur artistique “Les Théâtrales d’Èze”

David Brécourt, un artiste aux multiples facettes. Acteur, comédien et metteur en scène reconnu, il est également le directeur artistique du festival Les Théâtrales d’Eze. Cet événement incontournable se tiendra du 2 au 6 août 2024 dans le magnifique village médiéval d’Èze, sur la Côte d'Azur.

Interview avec David Brécourt : acteur, comédien et metteur en scène, directeur artistique Les Théâtrales d'Èze

Comment êtes-vous venu à la direction artistique de ce théâtre ?

David Brécourt – Je connais Èze depuis une quarantaine et ma fille ainée y habite. J’avais envie depuis longtemps de faire un festival de théâtre à Èze car il n’en existait pas dans les Alpes-Maritimes. Je trouvais que l’Oppidum du col d’Èze présentait tous les avantages pour faire ce festival. Je l’ai donc proposé à la Mairie y a 2 ans et ils m'ont dit « Banco David on y va », voilà. 

Vous êtes acteur, comédien, directeur artistique, comment réussissez-vous à concilier ces tâches particulièrement ardues ?

DavId Brécourt – Ce n’est pas ardu, c'est de la passion ! Je suis passionné par mon métier de comédien, je mets en scène, je fais plein de choses. Après le COVID, il y a 4 ans, il a fallu se diversifier un peu puisque nous avons été en arrêt de travail pendant 14 mois au théâtre ; il a fallu trouver des idées, faire autre chose. Je trouve justement que, diriger un festival, moi qui adore organiser, est tout à fait passionnant. 

Vous dites être un passionné, qu'apporte une personnalité comme la vôtre à un tel festival ? 

David Brécourt – Moi, c’est à petite échelle parce que j'ai un petit nom grâce à la télé et au théâtre, en toute modestie mais si, grâce à moi, je peux amener quelques personnes qui me connaissent à venir voir des spectacles dans mon festival, le pari est gagné. 

Vous parlez de personnalités, vous avez des alliés incontournables, Philippe Lellouche, Vanessa Demouy, Christian David, que vous apportez-vous les uns aux autres et avez-vous besoin de cette continuité dans l'amitié, dans le travail, comme une cellule qui ferait fonction de cellule protectrice ?

David Brécourt - Oui bien sûr ! C’est une rencontre tout à fait fortuite qui s'est produite il y a une vingtaine d'années et ça a été un peu une magie de se rencontrer tous les trois et voilà. Je pense que maintenant on a besoin des uns et des autres ; on s'entend très bien on a joué 15 ans ensemble. D’ailleurs on pourrait rejouer ensemble d'ici un an ou deux, on verra ; on est en confiance. En fait, on a acquis, chacun de notre côté, de la confiance en travaillant ensemble. Ce qui est très drôle, c'est que cette année on va se produire dans mon festival dans trois thématiques complètement différentes et ça c'est très intéressant aussi. Mais j'ai besoin qu'ils soient là avec moi. Oui c’est un besoin tout naturel parce qu’avant tout il y a de l'amitié et de la perfection aussi de de travail.

Dans le cadre de votre festival vous allez jouer, le 5 août, ‘En ce temps-là l'amour’. Dans les soubresauts que vit le monde et la France en ce moment, est-ce que ce seul en scène va prendre une dimension particulière pour vous ? 

David Brécourt – Oui, c'est sûr qu'elle s'inscrit dans le temps ; elle marque de son existence actuellement avec ce qui se passe dans notre société. En plus des commémorations en ce moment des 80 ans de la 2nde guerre mondiale, la libération les la libération des camps, l'antisémitisme, le racisme. Mon spectacle est un hymne à la vie. C’est un spectacle qui parle de liberté qui parle d'amour qui parle d'humour. Ce sont toutes ces thématiques que j'entreprends dans cette pièce et c'est pour ça qu'il faut venir la voir. Il y a beaucoup d'émotion, je crois que ça remue beaucoup de monde et ce sera la séquence émotion du festival.

Vous avez choisi pour ce festival de donner envie de rire et de s'émouvoir. Est-ce que ça vous ressemble ?

David Brécourt – Exactement, complètement ! C’est ma marque de fabrique parce que je pense qu’au théâtre il faut se diversifier ; il faut que les thématiques soient différentes on a le droit de rire, de sourire, de réfléchir surtout, et de pleurer, d'avoir de l'émotion il en faut pour tout le monde. On me demande beaucoup de comédie parce qu'il est vrai qu'avec ce qui se passe actuellement dans notre société, les gens ont besoin de s'aérer, ont besoin de rire, mais il n’y a pas que ça. Je m’efforcerai, tous les ans, à ce qu’il y ait un programme éclectique. Le spectacle vivant est un métier absolument formidable parce qu’on travaille avec le public et on ressent le public. 

Vous aimez la langue de Molière et vous aimez la partager, est-ce que c'est parce que, tout petit, vous avez trempé dans la soupe ?

David Brécourt – Oui, c’est sûr ! Mes parents sont comédiens ; ils n'exercent plus mais ils étaient comédiens donc j'ai été baigné dedans tout petit… un grand-père chef d'orchestre, dans la musique, dans le théâtre… Mes parents m'ont laissé beaucoup de liberté. J’ai commencé à 12 ans à jouer au théâtre. Je n’étais pas très loin de la comédie française et j'allais voir tous les spectacles du français. J'avais le droit de prendre le bus très jeune pour aller à la comédie française donc je me suis gavé de spectacles et c'est comme ça que j'ai appris mon métier ; en regardant, en écoutant, en ressentant les autres acteurs. 

Le mot de la fin avant ma dernière demande ? 

David Brécourt – Il y a une restauration avant le spectacle ; un apéro à partir du 19 h avec un petit groupe de jazz cette année. C’était, l'année dernière, un lieu de rencontre avant le spectacle qui était absolument formidable où les gens étaient heureux de voir un coucher du soleil sur la mer et de pouvoir aller au théâtre après tout en étant détendus et prêts à écouter des acteurs et à ce qu'on leur raconte une histoire.

Ma dernière question donc, David Brécourt, quel est votre propre conception du bonheur ?

David Brécourt – C’est d’aimer, c’est tout ; quand on n'arrive pas à aimer, on est malheureux !