- Auteur Danielle Dufour-Verna
- Temps de lecture 20 min
Marcos Marin, rendez-vous avec un génie. O humilde Gênio !
Conversation avec Marcos Marin, artiste humaniste éclairé et génie de l’art optique. La culture résiste avec ses artistes !
Du Brésil à Monaco, Marcos Marin, virtuose artiste d'art optique, peintre, sculpteur. Notre interview ...
Nous ne pouvions commencer cet article qu’en rendant hommage, dans sa langue natale, à Marcos Marin, un immense artiste, un génie humble.
Quand Marcos Marin répond téléphoniquement à notre interview –confinement oblige- il y a ce délicieux accent américano-brésilien et, par-dessus tout, il y a le sourire que l’on devine dans chacun de ses mots.
Figure majeure de la scène artistique internationale, Marcos Marin peintre et sculpteur installé à Monaco, est un artiste brésilien qui ne cesse d’œuvrer dans un travail axé sur le portrait et l’identité. Après avoir trouvé sa voie dans l’art optique, il en explore à l’infini les possibilités d’expression.
Né au Brésil le 12 septembre 1967, fils d’un producteur de cinéma et d’une chanteuse lyrique. Marcos suit les cours de piano classique au conservatoire de musique de Sao Paulo dès l’âge de cinq ans. Très jeune, il démarre une carrière de pianiste virtuose et vient étudier la musique en France. En même temps il se passionne pour la peinture. A la Cité des Arts à Paris en 1990, Marcos rencontre Vasarely qui lui offre de travailler. Tout change avec cette rencontre. Il apprend à mélanger des éléments optiques avec des éléments de portrait. Peu à peu, ses pièces commencent à se vendre jusqu'à ce qu'il soit temps de «mettre le piano dans l'armoire».
«Etre pianiste classique, c'est très difficile. C'est interprétatif et non créatif. C'était très sévère et je voulais juste être libre et créer davantage à partir de la musique en tant que compositeur. J'ai travaillé pendant un certain temps dans un studio d'enregistrement, mais j'ai trouvé dans la peinture toute la liberté que je désirais, un endroit pour canaliser mon inspiration et enfin être libre. En fait, le piano occupe toujours une place de choix à côté de son chevalet, jouant un rôle important dans le processus de création de l'artiste.
Je joue de la musique parfois et ensuite je l’exprime dans mes tableaux, c'est très connecté. Je vois la musique de manière matérialiste à travers mon art. »
Marcos Marin nous confie qu’il tire une grande partie de son inspiration de Chopin, Liszt et Debussy, considéré comme le premier compositeur impressionniste de l'histoire. Il ajoute : «La musique art nouveau m'a beaucoup inspiré, tout comme le mouvement art nouveau, ce fut un moment brillant dans l'histoire.»
Les œuvres de Marcos Marin font partie des collections d'art les plus fantastiques au monde
Plusieurs prix viennent couronner ses œuvres : le prix Fiat pour son œuvre sur Christophe Colomb fêtant les 500 ans de la découverte de l’Amérique (Musée Fiat de Turin) et le prix Collection Philips pour son œuvre sur Mona Lisa. Durant cette décade, Marcos Marin joue un rôle important dans le développement culturel entre le Brésil et la France pour l’AIAP UNESCO. En 2000, il emménage aux USA, à Miami Beach où il installe son atelier. 2003 est l’année de sa première sculpture monumentale. Elle sera exposée à Coconut Grove Convention Center à l’occasion de l’inauguration de la grande foire d’art Arteamericas. Il gagne le concours ‘Best of Florida’. En 2004, il expose pour la première fois à Monaco. L’inauguration de l’exposition –qui comporte un magnifique portrait de la Princesse Grace aujourd’hui au nouveau musée de Monaco- a lieu quelques jours après la mort du Prince Rainier. Le Prince Albert demande alors à Marcos Marin de dessiner le monument officiel dédié à son père. Cette œuvre monumentale est dévoilée le 18 janvier 2006 à l’entrée du Chapiteau de Fontvieille. La relation entre le Prince Rainier III et l’artiste est faite d'amitié et de respect mutuel.
En 2006, Marcos Marin rencontre le styliste Pierre Cardin, qui devient son mécène et lui offre la possibilité de réaliser des œuvres de grand format dans l’atelier de Lacoste. Entretemps, Marcos travaille au Portugal avec Stanley Ho dans le cadre du cinquantenaire du Casino d’Estoril. Le mécène offrira à l’artiste deux médailles d’honneur : l’une pour le remercier pour l’exposition consacrée à la galerie du Casino et l’autre pour le portrait de Stanley Ho, réalisé à Macao.
En 2009, invité au Japon dans le cadre de loù, l’artiste obtient la reconnaissance pour l’ensemble de son œuvre.
Parmi les œuvres de Marcos Marin : Le monument "Jean Cocteau" sculpture optique - Un nouveau monument «Princesse Grace» dévoilé pendant la Foire Art Monaco et installé dans le Jardin des Oliviers de Cap Martin à la volonté de SAS Prince Albert de Monaco, le monument historique dédié à «Coco Chanel» commandé par la Ville de Roquebrune pour le «Hall de Fame», le monument publique «Joao de Deus» hommage à ce grand homme de l’histoire de l’éducation au Portugal, etc.
Avec Pierre Cardin et le Prince Albert à ses côtés, Marcos a parcouru le monde, créant des portraits pour les présidents et les familles royales, dont le président russe Vladimir Poutine et le président français Nicolas Sarkozy, pour un portrait de lui-même et de sa femme Carla Bruni. Certains en qualité de cadeaux du Prince Albert, d'autres commandés par les dirigeants eux-mêmes. Par la suite, le Président Sarkozy demande à l’artiste toute une série de portraits de Présidents africains. Les œuvres de Marcos Marin font partie des collections d'art les plus fantastiques au monde. Musicien, il s’est automatiquement impliqué avec des gens du cinéma et de l'industrie musicale, dont beaucoup sont devenus ses modèles, comme Robert Redford.
Ce n'est qu'en 2009 que Marcos Marin déménage officiellement à Monaco. Il installe son studio face au palais. "Monaco est peut-être petit, mais toutes les personnes importantes passent leurs vacances ici et sur la Côte d'Azur au moins une fois par an, donc je n'ai pas besoin de bouger, tous mes modèles viennent à moi!" L’un de ses portraits est celui du légendaire acteur américain Michael Douglas, qui a reçu sa sculpture en cadeau de Monaco. Marcos Marin donne une partie de ses œuvres à des organisations caritatives, ce qui donne une idée du personnage.
Ses dernières réalisations incluent l'ouverture d'une galerie dédiée à Marcos Marin à Marseille, tandis qu'une autre est prévue à Paris. Il est sur le point de lancer une exposition dans son pays d'origine, le Brésil, et bien sûr il y a Art Basel à Miami auquel il continue d'assister et le projet d’une fondation en Italie.
Interview de Marcos Marin, depuis Vintimille en Italie
Rencontre intime avec l'artiste peintre et sculpteur
Projecteur TV Danielle Dufour-Verna : Bonjour Marcos. Dans cette belle et douloureuse Italie comment se passe votre confinement ?
Marcos Marin : On respecte bien le confinement. On est très concerné et il faut le faire car c’est l’unique façon de bien contrôler l’épidémie. Nous travaillons à la maison. Nous avions déjà une routine très domestique car c’est aussi notre lieu de travail. On ne voyage plus. On vient juste de marcher et basta. Mais on est bien.
« Il y avait un piano, et ma mère chantait »
Projecteur TV DDV : Parlez-nous de votre enfance, de vous…
Marcos Marin : Fils d’un père espagnol et d’une mère libanaise, j’ai grandi dans les deux univers mais toujours dans l’art car mon père était réalisateur de cinéma et ma mère était chanteuse lyrique, soprano. J’ai donc démarré les études de piano à l’âge de cinq ans et suis très vite devenu virtuose : Paris, Conservatoire de Moscou avec la méthode russe. On avait au Brésil, dans la maison, un atelier de peinture car mes parents adoraient faire de la peinture en amateur. On aimait le dessin, l’art. Ma mère peignait des natures mortes, des fleurs etc. C’est là que j’ai commencé à faire des portraits car j’étais très admiratif des personnes qui fréquentaient la maison, tous ces acteurs de cinéma, de télévision. Il y avait le piano et ma mère chantait... A onze ans, j’ai participé à un concours de peinture que j’avais gagné et j’ai continué à peindre pour la famille, sans aucune prétention. Je n’ai jamais pensé devenir peintre ou sculpteur. A 14 ans, je suis venu à Paris pour mes cours de Piano. J’ai gagné une bourse d’études pour le piano à la Cité des Arts et je suis resté trois ans à Paris. Nous étions en 1990. C’est à ce moment-là que j’ai connu le grand maitre Victor Vasarely. Il était nécessaire que je trouve un travail. J’ai travaillé à l’atelier de reprographie à Montmartre où j’ai appris la technique de la sérigraphie et j’ai été totalement contaminé par l’Art Optique de Vasarely.
Projecteur TV DDV : Vous mêlez classicisme et modernité…
Marcos Marin : En effet, je mixe les deux. Quand j’ai démarré dans l’art optique il y avait le fils de Victor Vasarely qui débutait une histoire très intéressante dans le pop art mixé avec le portrait optique. Très malheureusement Vasarely décède en 1997 et son fils en 2004. J’avais déjà produit beaucoup de portraits optiques. J’ai à présent 41 ans de carrière et j’ai reçu mon premier prix il y a 37 ans. C’est au Venezuela qu’il y a le plus d’artistes dans l’art optique et j’ai eu la chance d’en connaitre de très grands.
« Mes œuvres sont une matérialisation de ma musique »
Projecteur TV DDV: Noir et Blanc, Optique Art, le piano, le clavier est toujours là ?
Marcos Marin : Je crois absolument à cela car j’ai passé des concentrations mentales absolues sur le clavier d’un piano. L’image noir et blanc de mon clavier est quelque chose qui est entrée dans mon cerveau et je la transpose dans le graphisme de mes œuvres d’art. Je m’inspire beaucoup de la musique, mes œuvres sont une matérialisation de ma musique. J’ai toujours un piano à côté de mon chevalet, de mon atelier. Je suis obligé de passer au piano entre une touche de peinture et l’autre. Je ne sépare pas les choses. Au point qu’un grand mécène, un monsieur de 98 ans aujourd’hui, a fait installer pour moi dans une magnifique galerie au Portugal un piano Steinway de concert.
Projecteur TV DDV : Vos goûts en matière de cinéma et de littérature ?
Marcos Marin : J’adore le cinéma espagnol, argentin. J’ai visionné des films d’époque chinois : la qualité, l’image, c’est incroyable. Même si on a beaucoup d’influence des Etats-Unis, de sa pensée, de sa publicité, on ne résume pas la planète aux Etats-Unis. J’adore venir vers l’Asie, vers l’Afrique, vers le cinéma brésilien par exemple. Quand j’étais petit, le cinéma brésilien était à un niveau stratosphérique. En ce qui concerne la littérature, j’ai beaucoup lu enfant, mais je n’ai vraiment plus beaucoup le temps maintenant ; je suis beaucoup plus immédiat dans mes émotions. J’aime Kafka, Dante Alighieri, et les livres sur le thème du machiavélisme qui m’intrigue beaucoup : ‘Pourquoi l’être humain peut être tellement méchant et magnifique en même temps’. Je ne partage pas ce sentiment dans la vie privée mais juste pour comprendre car je suis surpris de voir comment sont les gens.
« L’Italie a quelque chose de magique »
Projecteur TV DDV : Et l’Italie…
Marcos Marin : J’adore l’Italie. J’étais amoureux de la France. La France est déjà ancrée dans mon cœur et cela me permet de la critiquer beaucoup, mais l’Italie a quelque chose de magique. Quand on commence à bien connaître l’Italie, c’est quelque chose de tellement profond. C’est un bonheur d’être en Italie. J’y suis entré de plain-pied. Dès ma première exposition, j’étais déjà dans les musées. Je suis vraiment bien en Italie. Les gens m’appellent ‘Maestro’. Quelquefois cela me gêne, je regarde pour voir si c’est pour quelqu’un d’autre, mais c’est bien moi qu’ils appellent ainsi.
Projecteur TV DDV : Vintimille est votre résidence principale ? Qu’en est-il du projet de la fondation Marcos Marin ?
Marcos Marin : Je suis encore résident à Monaco. Ici, c’est ma résidence secondaire. Le projet d’une fondation à Vintimille est en route. Toute la documentation est faite. Nous travaillons en étroite collaboration avec Monsieur Scullino. Plusieurs évènements m’attendent et il faut avoir la dextérité d’un jongleur pour tout faire. Résident à Monaco, je vais donc installer une fondation à Vintimille. On m’a conseillé de la faire pour conférer une continuité à mes œuvres dans le futur. Ce sera une Fondation d’intérêt public. C’est un projet qui comprend : résidence d’artistes, atelier de lithos, de sculptures monumentales, d’acier peint car je travaille avec tous ces types d’éléments et j’aime partager la connaissance des arts. Je reçois des stagiaires de tous les pays pour travailler dans mon atelier mais il me manquait l’espace. Le bâtiment que nous venons de visiter ici est immense et le choix de Vintimille peut être judicieux car très proche de Monaco. La principauté, trop à l’étroit pour accueillir dans son port tous les yachts de luxe qui voudraient y faire escale, a acheté pour 85 ans la concession du port de Vintimille.
Projecteur TV DDV : Et dans le futur proche ?
Marcos Marin : Nous allons très bientôt inaugurer une grande sculpture dans la région frontale de Vintimille. C’est une sculpture de 4 mètres qui représente le David de Michel-Ange. Elle a été exposée à Paris pendant l’exposition GV Monumental sur l’avenue Georges V ainsi qu’à Marseille pendant trois mois au Pullman Hôtel Marseille Palm Beach. Elle existe depuis 14 ans et a été inaugurée par le Prince Albert. C’est un don à la ville de Vintimille. Acceptée comme monument public, elle sera exposée en permanence sur le trottoir bord de mer. L’installation aurait dû avoir lieu au mois d’avril. Mais cela est impossible avec le confinement. Physiquement la sculpture est en France. La mairie de Vintimille va la transporter et nous l’installerons fin mai avec les travailleurs de la commune quand la deuxième phase de déconfinement sera effective. L’inauguration se fera à une date ultérieure.
« Cela dépendra du rythme de la planète, je ne suis pas pressé… »
Projecteur TV DDV : D’autres projets ?
Marcos Marin : L’exposition personnelle à la Fortezza dell’Annunziata, musée archéologique de Vintimille, devait être inaugurée le 28 juillet 2020. Il est fort possible que cela ne soit pas possible car c’est un milieu fermé. Nous devions exposer une quinzaine de sculptures sous le patio. Cela reste à confirmer. Elle pourrait être repoussée à septembre. Mon exposition prévue à Saint-Pétersbourg sur le thème de Faust pour la coupe du monde en juin a également été annulée et prévue en septembre. Cela dépendra du rythme de la planète… Je ne suis pas pressé.
Je préfère garder les énergies pour faire les choses plus importantes, pour sauver des vies. J’essaie de faire en sorte que mon art puisse donner des messages. J’ai proposé de faire des dessins et des illustrations pour la presse. Je travaille également sur des commandes. L’exposition qui devait se tenir cette année sur Marseille, à l’invitation de la Banque Société Marseillaise de Crédit, est remise à l’année prochaine. Le projet du grand mural à Marseille avec Kobra* se mettra aussi en place à ce moment-là. À Vintimille sont également en projet deux grandes œuvres murales, une de Kobra et une de moi. Je continue à travailler et dans les conditions où je me trouve, c’est magique. Le monde doit continuer et s’adapter à cette nouvelle réalité.
Projecteur TV DDV : Quels rapports entretenez-vous avec la Fondation du Prince Albert ?
Marcos Marin : Je suis toujours artiste de la Fondation du Prince Albert mais les quatre ou cinq évènements importants qui devaient avoir lieu ont tous été annulés. Tout a été annulé : le Grand Prix, l’exposition que je devais faire pour le festival de la télévision à l’occasion de la soixantième année. Le Prince a annulé jusqu’aux galas, impossible de les maintenir. Tout a été repoussé à l’année prochaine. On va oublier cette année (il rit). Certains vont essayer de programmer à partir de septembre, mais je n’y crois pas personnellement. Je crois que cette année est perdue.
« Je crois encore en l’Humanité »
Projecteur TV DDV : Comment vivez-vous la situation actuelle ?
Marcos Marin : Je savais que cela pouvait arriver un jour. On commençait à voir l’escalade du SRAS etc. Je me souviens de Barak Obama qui avait dit il y a quatre ans : « Le monde doit faire attention car on ne se prépare pas pour la prochaine épidémie comme la grippe espagnole. » Cette épidémie dans le monde a été d’une telle violence que cela a été difficile de l’accompagner au niveau social, au niveau de la communication. En Italie, les gens ont mis un certain moment à comprendre l’exactitude de la gravité de la situation. Puis les choses ont été prises en main très sérieusement. Mais cela continue à être tragique. Aujourd’hui, plus de 500 personnes sont mortes du Covid 19.
On ne devrait jamais laisser les gens mourir de faim. Il y a beaucoup de nourriture. Il faut compter sur le partage, une bonne vision des choses. C’est une situation dramatique. C’est un ennemi que tout le monde doit traiter ensemble. Il y a beaucoup de solidarité ici. On peut fixer l’œil sur les choses négatives ou positives. Ici, au supermarché, on peut faire plus d’achats et les laisser sur un comptoir pour les gens qui en ont besoin. Ce sont des gestes solidaires et spontanés, ni organisés par l’état, ni par des associations. Les produits en abondance ne sont pas jetés ; ils ont été donnés avant d’être périmés. Il y a énormément d’entraide pour porter la nourriture pour les plus faibles, les plus démunis ou les plus âgés. C’est très beau à voir. Je crois encore en l’humanité. Je crois que les gens vont pouvoir être solidaires. Je m’inquiète par contre beaucoup pour le Brésil. Son président d’extrême droite Jair Bolsonaro, hostile au confinement, trompe la population. Cela risque d’être un génocide.
« J’ai cherché la sérénité »
Projecteur TV DDV : Quelle répercussion la situation actuelle a-t-elle sur votre vision artistique ?
Marcos Marin : Je me demandais justement cela. J’ai continué à faire certaines commandes que j’avais à faire. Pour les nouveaux portraits j’ai pensé « Je suis bloqué à la maison je vais être très inspiré.» Finalement non. Cela m’a apporté un peu d’angoisse, de tristesse et j’ai été un peu bloqué pour le traitement du sujet. J’ai pensé : «Est-ce que je dois faire quelque chose pour représenter le moment que je vis là ?» Mais le sujet n’est pas très joyeux. Je ne sais pas si c’est motivant. Je réagis un peu avec réticence sur le processus créatif. J’ai travaillé à d’autres créations totalement en opposition avec le contexte actuel ou les conflits humains etc. J’ai plutôt cherché la sérénité et les choses qui me rendent heureux. J’ai continué à faire une série de portraits de gens que j’apprécie, ceux que j’admire, ceux qui ont la parole aujourd’hui. Je profite du moment pour lancer beaucoup d’images, beaucoup de nouvelles choses car on est dans le monde virtuel aujourd’hui.
Mettre de la joie, de la vie là où il pourrait y avoir la mort. Répondre par l’optimisme
Je me retourne vers la contemplation de la nature. On a un fleuve devant la maison, un véritable cristal de transparence; je n’ai jamais vu autant d’étoiles. Je n’ai jamais vue la mer si bleue et transparente. Tout est en fleurs. La planète nous force à nous rendre compte du mal que nous lui faisons. On écoute beaucoup plus les oiseaux. Il y des animaux sauvages qui se baladent. C’est bizarre, au centre de Vintimille, il y a des canards, des sangliers, des choses incroyables.
« Une question reste pour l’humanité. Est-ce qu’on va être solidaire ? Est-ce qu’on va oublier qui est riche, qui est pauvre et va t-on partager ? »
Projecteur TV DDV : Quelque chose à ajouter pour clôturer cet interview ?
Marcos Marin : Je crois que le message de la nature et de dieu est très clair : on n’est pas essentiel à la planète, nous les humains. Il faut respecter cela. Je suis très engagé dans la fondation du Prince pour la protection de l’environnement. C’est magique de voir comment la nature donne sa réponse, tellement vite. On n’a plus trop de voitures. L’air est magnifiquement pur.
Une question reste pour l’humanité. Est-ce qu’on va être solidaire ? Est-ce qu’on va oublier qui est riche, qui est pauvre et on va partager ? Les Etats-Unis brûlent leurs récoltes car ils n’ont pas de dispositifs pour vendre. Pourquoi brûler ? Pourquoi ne pas donner, partager ? Les intérêts économiques vont-ils être encore plus importants ? On entend : «Les gens vont mourir de faim il faut les laisser travailler ». C’est idiot, cela. Est-ce qu’on peut penser dans un autre paramètre que l’argent et travailler pour survivre ?
Nous terminons avec regret la conversation avec Marcos Marin, artiste humaniste éclairé. Rendez-vous est pris pour une rencontre à Vintimille, lors d’une prochaine inauguration ou lors de son exposition. Nous tiendrons nos lecteurs au courant des dates. Les états sont blessés mais partout la culture résiste. Avec ses artistes, la magnifique Italie culturelle, fraternelle, nous attend.