- Auteur Marie Celine SOLERIEU
- Temps de lecture 3 min
Rencontre avec Pierre Thilloy. Il compose “La Femme Samouraï”, une création mondiale qui met à l’honneur la femme
Pierre Thilloy, compositeur français mondialement récompensé, est un musicien du monde. Passionné de voyages qui l’inspirent, de rencontres qui l’enrichissent, il présente aux côtés des musiciens de l’Orchestre National Avignon-Provence, sa nouvelle composition, “La Femme Samouraï”, une création mondiale. Une œuvre qui met à l’honneur la femme d’aujourd’hui à travers sa liberté, son indépendance, ses responsabilités, car “ce sont des samouraïs des temps modernes.”
Dans une ambiance au sons des tambours taikos, le compositeur Pierre Thilloy partage avec nous, sa dernière œuvre, "La Femme Samouraï". Une fresque musicale en forme d'hommage à la femme et au Japon interprétée par les musiciens de l'Orchestre National Avignon-Provence,, dirigés par le chef d'orchestre Gast Waltzing.
Pierre Thilloy, un compositeur de talent, bien vivant
Il désirait être cosmonaute, Pierre Thilloy devient un compositeur de renommée internationale
En 1990, alors qu'il a 20 ans, Pierre Thilloy se destine à étudier la musique au lieu de voyager dans l'espace. Il commence ses études musicales à Nancy, où un travail assidu l'attend pour rattraper son retard. Ses camarades de classe ont alors 6 ans. Une rencontre l'emmène vers la composition et ses techniques, celle de son professeur Alexander Mullenbach.
Le compositeur passionné par l'échange et le partage de la musique raconte sa fascination pour le personnage de Beethoven, rapidement devenu son modèle. Et l'impact de ses rencontres avec des professeurs dans son parcours professionnel.
"J'ai eu la chance d'être entouré par des maitres exceptionnels. Je pense à eux chaque fois que quelque chose se passe bien dans ma vie."
Ses œuvres, plus de 200, sont aujourd'hui jouées dans le monde entier, interprétées et défendues par des formations, des chefs et des solistes prestigieux ; toutes font l’objet de commandes de fondations ou d’institutions.
Pierre Thilloy, un artiste engagé
"Quand on est musicien, notre métier, c'est d'avoir la musique dans la tête. Et ça, personne ne peut l'arrêter."
Le concerto "La Femme Samouraï" aurait dû être joué il y a un an. Suite aux mesures gouvernementales que tout le monde connait, l'arrivée de l’œuvre dans le monde s'est faite largement attendre. Et pour le compositeur, cela réveille des sentiments de doute quant à l'équilibre de la société. Car pour lui, il est clair que le besoin de culture est vital pour vivre sainement des sentiments collectifs.
"Si on est des créateurs, c'est qu'on est des révoltés. On dit, regardez, il existe en nous une violence gigantesque, mais sans que cette violence ne soit nuisible pour les autres."
Pourquoi composer ?
"Dans la musique, il y a une particularité encore plus puissante dans la révolte personnelle : quoi qu'on dise, on ne blessera jamais l'autre. Il n'y a pas de mot, donc on n'utilise pas le principe de susceptibilité."
Le compositeur est très reconnaissant de la chance qu'il a d'être écouté en tant qu'artiste, d'avoir ce temps d'attention qui lui est donné. Il veut, c'est certain, toucher toutes les strates de la société, rendre disponible son propos. Est-ce que la musique se comprend, ou se ressent ? La réponse au message appartient au spectateur.
"La Femme Samouraï"met à l'honneur la femme
"La Femme Samouraï" sera diffusé vendredi 05 février à 20h30 sur la chaine Youtube de l'Orchestre National Avignon-Provence. Pierre Thilloy voulait figer dans cette œuvre ce qui le fascine dans le Japon, et que l'on ne retrouve pas toujours quand on visite le pays aujourd'hui. Symbole d’une culture qui véhicule sagesse et valeurs de la chevalerie, le samouraï, possède une maîtrise absolue de son corps comme de son âme. Le code d'honneur des samouraïs a toujours émerveillé Pierre Thilloy, et à ses yeux, il n'y a pas de doute :
"Le plus grand samouraï que je connaisse au quotidien, c'est ma femme. Ce sont des samouraïs des temps modernes."
Nous assistons ici au premier jour de répétition du spectacle, qui pour Pierre Thilloy est toujours un émerveillement. Voir son œuvre récupérée et propulsée dans le monde par des artistes complets est une sensation de dépassement très forte.
"La première répétition, c'est comme une mini-tragédie. A l'intérieur, c'est un volcan d'émotion."
Avec Pierre Thilloy, l'image symbolique de la femme ressort renforcée, magnifiée, comprise.