- Auteur Danielle Dufour-Verna
- Temps de lecture 7 min
Le CALMS, des Voix Solidaires à l’Opéra Grand Avignon
Le 14 juin à l’Opéra Grand Avignon une quarantaine d’artistes de la grande scène lyrique nationale et internationale interpréteront les plus beaux airs, duos, trios et ensembles de l’opéra : Le Barbier de Séville, Carmen, La Traviata, Cosi fan tutte… Rencontre avec l’une des belles voix solidaires, la mezzo-soprano Julie Robard-Gendre.
Rencontre avec la mezzo-soprano Julie Robard-Gendre, en avant -première de sa participation au concert lyrique des Voix Solidaires, organisé par Le CALMS.
Un évènement musical exceptionnel à venir à l'Opéra Grand Avignon le 14 juin 2022 à 20H30, dont les recettes seront reversées à trois associations caritatives : Le Mas de Carles, Tedai 84 en aide aux enfants handicapés et autistes et Piaf emploi.
Le CALMS, une association fédératrice en secours aux plus démunis
Né de l’urgence après le drame de la rue d'Aubagne à Marseille, le Collectif des Artistes Lyriques et Musiciens pour la Solidarité -CALMS- a pour objet la création d'événements lyriques caritatifs et fédérateurs afin de récolter des fonds pour des associations et de sensibiliser la population à de grandes causes sociales ou humanitaires. Initié par le baryton Mikhael Piccone, un concert caritatif a été organisé au théâtre Toursky, le 22 janvier 2019.
En 2022, plus de 150 artistes lyriques et musiciens s'engagent contre l'ISOLEMENT avec le CALMS.
Ce concert exceptionnel est le grand rassemblement des artistes lyriques qui s'unissent lors d'une tournée solidaire pour soutenir une cause sociale et des associations de terrain. En 2021, la tournée des VOIX SOLIDAIRES a permis de reverser 30 015€ à 9 associations qui luttent contre les violences faites aux femmes.
Les artistes lyriques au concert exceptionnel du 14 juin 2022 à l'Opéra Grand Avignon :
Jennifer Michel, Amélie Robins, Erminie Blondel Aaron Ambeau, Alexandre Guerrero, Catherine Milano, Angelo Citriniti, Carole Meyer, Benjamin Schilperoort, Bénédicte Pereira, Anne Guidi, Céline Laborie, Florent Leroux Roche, Chani Bauza, Emilien Marion, Davina Kint, Voronov Dima, Emilie Cavallo, Emilie Rose, Fabienne Conrad, Frédéric Diquero, France Dariz, Frédéric Isoletta, Germain Bardot, Jennifer Michel, James Han, Héloïse K-b, Juan Antonio Nogueira, Julie Robard-Gendre, Lina Ferencz, Marie Pons, Maurel Endong, Marilyn Hazan, Marion Lebègue, Mikhael Piccone, Pauline DesCamps, Rémy Bres-Feuillet, Rémy Littolff, Sabrina Kilouli, Richard Alexandre Rittelmann, Valérie Florac, Steph You, Sandra Francais, Thibaut Desplantes, Vladik Polionov.
Dans le cadre du concert exceptionnel qui se tiendra le 14 juin à l’Opéra Grand Avignon, nous avons rencontré l’une de ses protagonistes, la mezzo-soprano Julie Robard-Gendre.
Julie Robard-Gendre, mezzo-soprano d’envergure, l'une des voix solidaires du CALMS
Diplômée du CNSM de Paris en 2008, Julie Robard-Gendre a très tôt rejoint la scène lyrique française. Au gré de sa carrière, elle s'est vue confier des rôles de premier plan qu'elle s'attache à incarner pleinement comme Carmen à l'opéra de Rennes, Ghita à l'opéra de Lille, Rennes et Caen, saluée largement par la critique ou plus récemment la Reine Gertrude à Angers-Nantes Opéra.
Notre interview ...
Danielle Dufour Verna/Projecteur tv – Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Julie Robard-Gendre - Je suis mezzo - soprano. Je fais la carrière, comme on dit, depuis une quinzaine d’années. Je chante majoritairement à l’opéra. Je suis d’ailleurs venue plusieurs fois chanter à l'Opéra d'Avignon. J’avais fait ‘La Belle Hélène’ et également ‘Orphée et Eurydice’.
DDV – Quel est le rôle que vous aimeriez interpréter ?
Julie Robard-Gendre – Récemment, j’ai chanté Sesto dans ‘La clémence de Titus’ et Komponist dans ‘Ariane à Naxos’ cette saison et j’avoue que ce sont des rôles que j’aimerais beaucoup refaire. J’aimerais beaucoup chanter Charlotte dans ‘Werther’ et aussi peut-être aborder des rôles wagnériens.
DDV –Vous connaissez le CALMS depuis combien de temps ?
Julie Robard-Gendre –Je connais l’association depuis presque deux ans. Au départ, je ne connaissais pas Mikhael Piccone, c’est Amélie Robins, que je connais depuis très longtemps, on s’est rencontrées il y a une vingtaine d’années, en fait c’est elle qui m’en avait parlé au départ car elle coordonnait le concert de Nice l’année dernière. C’était en plus une période où on ne chantait pas et de pouvoir se réunir pour une bonne cause était important. J’ai vraiment accroché avec le principe de l’association du CALMS. C’est-à-dire le fait qu’il puisse sélectionner comme cela des associations locales, qui ont une visibilité, qui œuvrent vraiment dans la ville à échelle locale avec des vrais gens qui ont des vrais problèmes, j’ai trouvé cela vraiment intéressant. S’investir bénévolement pour un projet comme cela, je trouve que c’est une belle manière de se retrouver pour faire un concert. Même si pour nous, c’est assez bref car on n’est pas en contact avec les associations, quand on est référent, comme c’est le cas pour moi cette année où j’organise un peu à Avignon, on est plus en contact avec ces associations-là. Demain, nous avons une rencontre avec toutes les associations qu’on a choisies, une rencontre croisée au Mas de Carles à Villeneuve-lès-Avignon. Les associations ne se connaissaient que de noms et j’ai appris qu’elles vont également collaborer dans les années futures avec des projets croisés. Je pense que l’opéra et le milieu associatif sont très éloignés l’un de l’autre. Il n’y a généralement pas du tout de lien et c’est dommage parce que je trouve que le lien associatif crée vraiment le maillage dans une ville. C’est très important.
DDV – le fait de vous retrouver entre chanteurs dans une autre dimension, c’est important également ?
Julie Robard-Gendre – Oui, tout-à-fait. Je trouve que c’est un autre positionnement pour nous chanteurs. Ça nous ramène dans notre engagement personnel en fait. Ce n’est plus professionnel, c’est personnel. On prend sur soi, on prépare des choses. Pour ma part, j’ai pas mal de partition à apprendre et c’est très bien car je vais les chanter avec des collègues, il y en a que je connais, il y en a que je ne connais pas. Ça permet de rencontrer des chanteurs qu’on ne connait pas encore. Dans notre métier on est tout le temps en train d’attendre qu’on nous engage, ça vient toujours de l’extérieur. C’est fragilisant souvent. Pour une fois, on n’est pas payé mais ce n’est pas de cet ordre-là ; c’est nous qui nous engageons nous-mêmes sur cette chose-là. On adhère à une cause.
DDV – Qu’allez-vous chanter à l’occasion de ce concert ?
Julie Robard-Gendre – Je vais chanter Maddalena dans le quatuor de Rigoletto, Octavian dans le trio de Der Rosenkavalier et également Orlofsky dans un trio du ‘Champagne’ de Fledermaus. J’ai rajouté au programme le trio de Thaïs, La charmeuse aux serpents qui n’est pas souvent entendue chantée, par Fanny Crouet, soprano colorature.
DDV – Et qui est magnifique…
Julie Robard-Gendre – C’est très, très beau.
DDV –Des projets ?
Julie Robard-Gendre - Personnellement, dès la saison prochaine, je vais faire une tournée des spectacles de Carmen avec l’orchestre ‘Les Miroirs Etendus’ dans une mise en scène de Florent Siaud, une production créée à l’Opéra de Compiègne. On jouera également au Théâtre des Champs-Elysées et au Théâtre de Sète avec ce spectacle. On va un peu partout.
DDV – Une dernière question. Quelle est votre conception du bonheur ?
Julie Robard-Gendre – Beaucoup dans le partage en fait, le partage des émotions et le partage tout court. Le spectacle et les rencontres en sont une. Effectivement, retrouver un peu de collectif, de partage, c’est vraiment ce dont on aurait besoin. L’individualisme et le repli sur soi ne sont pas sources de bonheur.