- Auteur Danielle Dufour-Verna
- Temps de lecture 19 min
Quand les artistes choisissent la France, Erica Mou …
Erica Mou est une musicienne, auteur, compositeur, interprète. Née en Italie, elle a rejoint la France pour s’installer à Toulouse. De ses 30 ans, c’est une artiste au parcours incroyable qui inspire à la soif de partages artistiques pour grandir, sans jamais oublier l’humilité.
Nella vasca da bagno del tempo - Erica Mou
« Voglio diventare vecchia coi ricordi tutti intatti E con le rughe tatuate a ricordarmi quanto è stato bello Ridere con gli occhi e con le labbra Schiva chi si conforta con espressioni di gomma Voglio diventare vecchia senza fretta »
« Je veux devenir vieille avec des souvenirs intacts et avec des rides tatouées pour me rappeler à quel point c'était bon rire avec les yeux et les lèvres. Évitez ceux qui se réconfortent avec des expressions en caoutchouc. Je veux devenir vieille sans hâte »
Erica Mou, auteure, compositrice, interprète, des Pouilles à Toulouse
La France, surtout le sud, et l’Italie, sont indiscutablement liées non seulement par leur proximité, mais par leurs goûts, leur manière de vivre, leur faconde, leur histoire. Certains grands artistes ont choisi, à l’image de Léo Ferré, de vivre en Italie. D’autres font le chemin inverse. C’est le cas d’Erica Mou, née en 1990 dans les Pouilles, en Italie. Depuis quelques années, quelque part dans cette belle Toulouse, résonnent les mélodies enchanteresses de cette immense artiste qui a choisi d’habiter en France.
Elle est auteure-compositrice-interprète. Elle est talentueuse, belle, très célèbre en Italie, célèbre aux Etats-Unis, en passe de le devenir en France. Découvrons Erica Mou, merveilleuse artiste promise à une longue carrière internationale.
« Avoir toujours la conscience de ce que je suis »
30 printemps, plus de 700 concerts, des prix, cinq albums et un livre
À trente ans, Erica Mou a déjà à son actif plus de sept cents concerts en Italie, Brésil, Etats-Unis, Grande Bretagne, Belgique, France, Allemagne, Albanie, Hongrie etc. publié cinq albums en studios et accumulé de très nombreux prix dans des festivals prestigieux. Le 8 mars 2011, son premier album sort sur le label Sugar: È.
Premier album, succès immédiat pour Erica Mou
Le 8 mars 2011, son premier album sort sur le label Sugar: È.
Inscrit dans la liste restreinte de la meilleure première œuvre de l'édition du Tenco Award, le disque rassemble 11 chansons autobiographiques, qui mettent en valeur ses grandes qualités de composition et de voix, et une piste bonus, Don't stop, reprise de la chanson historique de Fletwood Mac et bande originale du spot institutionnel ENI. Produit par l'islandais Valgeir Sigurdsson, ancien collaborateur de Bjork, et arrangé par MaJiKer, alias Matthew Ker, il incarne la grande tradition de l'auteur-compositeur italien, avec des influences folk-rock et une ouverture internationale marquée. Parmi les chansons contenues dans l'album, il y a aussi Oltre, présentée dans la compilation Puglia Sounds - The music system, jointe au numéro de novembre 2010 de XL di Repubblica.
Adoubée par le cinéma
La chanson accompagne également le générique de fin du film de Roberta Torre ‘I baci mai dati’ (les baisers jamais donnés), salué par 10 minutes d'applaudissements dans la salle de l'exposition cinématographique de Venise et le seul film italien présent au Festival du film de Sundance de Robert Redford en 2011. Immédiatement après la sortie du disque, Erica Mou continue son activité live, se produisant sur certaines des scènes italiennes les plus prestigieuses: de celle du concert du 1er mai sur la Piazza San Giovanni à Rome, à l'Arena di Verona pour les Wind Music Awards, où elle reçoit le Prix Spécial décerné par les associations de secteur d'enregistrement de Confindustria Cultura Italia FIMI, PMI et AFI, en passant par le Heineken Jammin Festival et les MTV Days à Turin. Erica est également récompensée par MEI comme le meilleur talent de l'année 2011.
Succès à New-York, Los Angeles, Miami
En octobre, avec Subsonica et Caparezza, elle fait partie des artistes à l'affiche de la 3ème édition de HITWEEK, le plus grand festival de musique italienne en Amérique qui se tient à New York, Los Angeles et Miami. Animatrice de divers programmes télévisés dont Domenica In, Chiambretti Night, Top of the Pops, Erica Mou a l'occasion de mettre en avant sa personnalité forte et charismatique. Après le succès obtenu au Festival de Sanremo, Erica remporte la nomination aux TRL Awards 2012 dans la section Best New Generation et enchaine les concerts aussi bien en Italie, qu’en Europe et dans le monde entier.
Erica Mou, une chanteuse généreuse et humaniste
Erica soutient deux projets caritatifs importants. L'auteur-compositeur-interprète enregistre ‘Io Esisto’ (Moi j’Existe), la chanson thème de la campagne Téléthon 2012, avec Boosta et Tricarico, et enregistre, avec plus de 20 artistes, la chanson ‘Ancora in piedi’ (encore debout) pour recueillir des fonds en soutien à la population frappé par le tremblement de terre.
2013 s'ouvre avec la participation d'Erica en tant qu'invitée à la tournée théâtrale Beato 'a' chi ti Puglia, un brillant spectacle de théâtre-chanson sur l'émigration par et avec Savino Zaba. De plus, une pièce inédite Fili accompagne le générique de Missoni Swing, un documentaire de Cosimo Damiano Damato sur la vie du grand designer. Elle participe à nouveau au festival Hitweek, jouant au Brésil et en Californie. Elle y anime également deux ateliers à l'Université d'État de San Diego et à l'Université de San Diego, à partir desquels il s'ouvre ensuite à l'enseignement du chant et de la composition.
Elle joue 1er mai sur la Piazza San Giovanni à Rome, cette fois accompagnée par l'orchestre de rock italien. La tournée Against the Waves alterne concerts acoustiques et électriques pour lesquels Erica crée une reprise chaleureuse de The House by the Sea de Lucio Dalla, qui la conduit à un duo avec Fiorella Mannoia et Enrico Ruggeri.
‘Dove Cadono i Fulmini’ est le deuxième single de Contro le Onde et est la chanson choisie par Rocco Papaleo pour la bande originale de son film Una Piccola Impresa Meridionale (Paco Film, distr. Warner).
Nominée au David de Donatello, meilleure chanson originale
La pièce est nominée pour le David di Donatello 2014 dans la catégorie Meilleure chanson originale. La collaboration avec Papaleo se poursuit également dans la tournée théâtrale de l'acteur, à laquelle participe Erica.
Le clip vidéo de Where lightning falls, tourné par Rocco Papaleo, avec la participation de Riccardo Scamarcio, a été récompensé au Festival international du film de Salento et au Roma Videoclip Award.
La forte influence d'Erica dans le cinéma ne cesse de se confirmer: son Never sleep ever est choisi par Paul Haggis, dans le cadre de la bande originale du film Third person. Ensuite, le duo avec Raphael Gualazzi sur Time for my priers devient la bande originale de A Golden Boy de Pupi Avati, candidat au Nastri d’Argento. De plus, Erica écrit The White Lie, une chanson pour le film homonyme de Giovanni Virgilio.
Tournée européenne
En avril 2015, Erica Mou est partie pour une tournée européenne en set acoustique, qui lui a permis d'atteindre des capitales importantes, réalisée en collaboration avec Puglia Sounds. Le voyage ne l'empêche pas de participer au projet artistique en soutien à Aism Without Lenti, avec une équipe d'artistes et d'amis, tels que les STAG de Marco Guazzone, Serena Abrami, Denise, Diodato, Filippo Graziani, Nathalie, Marco Sbarbati, The Niro et Thony.
Dans la même année, ‘Dans la baignoire du temps’ devient la bande originale de Women for Expo.
Erica Mou, en première de Patti Smith
La tournée liée à Tienimi il Posto l'amène à ouvrir les concerts de Paolo Nutini, Patti Smith, Susan Vega et Caparezza et à faire l'expérience d'une nouvelle programmation live avec Flavia Massimo (violoncelle) et Antonio Iammarino (Rhodes) et l'utilisation de l'électronique et des boucles à côté des sons acoustiques. Du même album est tiré le single ‘Se mi lasciassi sola’ (si tu me laissais seule), dont la composition s'inspire des grands auteurs-compositeurs-interprètes des années 60, puis remixée par Alborosie. L'année 2016 s'ouvre sur une petite participation de l'auteur-compositeur-interprète dans le film à succès Quo Vado de Checco Zalone. La même année, elle collabore avec les écrivains Chiara Gamberale et Valentina Farinaccio, composition de la bande originale des romans Oggi (La Feltrinelli) et La route du retour est toujours plus courte (Mondadori). Elle prête également sa voix au projet électro-jazz Banaba de Mirko Signorile et Marco Messina et remporte le prestigieux prix de la Fédération des auteurs, délivré sur la scène du concert-événement Meraviglioso Modugno, qui l'avait vue, dans l'édition précédente, dans le rôle de co-animatrice.
Grazie dei Fiori, hommage à dix grandes figures féminines
Elle rencontre un succès considérable, avec ‘C’est la Mou’, une chronique dans laquelle elle s’ouvre à l’écriture en prose, qu’elle tient sur son blog et ses réseaux sociaux, également animés par La Gazzetta del Mezzogiorno et par le magazine international The Collector. À l'automne de la même année elle réalise la tournée Grazie dei Fiori, en collaboration avec Arci et Siae, un hommage à dix grandes figures féminines de l'histoire, accompagné de sa réinterprétation personnelle de la chanson historique Sono una donna, non sono una santa (je suis une femme, je ne suis pas une sainte) et d'œuvres inédites qui vivent avec Flavia Massimo (violoncelle) et Majiker (claviers-beatbox-batterie électronique). 2020 s'ouvre sur un camée dans le film Figli di Mattia Torre (fils de Mattia Torre), comédie gagnante au Nastri d'Argento, avec Valerio Mastandrea et Paola Cortellesi, réalisé par Giuseppe Bonito.
Nel mare c’è la sete, un premier roman primé
Nel mare c’è la sete (Dans la mer, il y a la soif) est son premier roman, publié le 12 mars 2020 par Fandango Editore, lauréat du Prix des lecteurs au Festival de Lugnano et déjà dans sa deuxième réédition. À l'été 2020, elle est en tournée en Italie avec des présentations de livres et avec un spectacle qui mêle musique et lecture, intitulé Dans la mer, il y a la soif. En même temps, elle participe au récital Make love, un hommage à la poétesse Alda Merini, avec le metteur en scène Cosimo Damiano Damato et avec la participation de Violante Placido. Erica vit actuellement à Toulouse, en France, où elle travaille sur son sixième album studio.
Rencontre avec Erica Mou
Une jeune artiste exceptionnelle, à l’empathie communicative
Danielle Dufour-Verna –Projecteur TV – Le cinéma vous a adoubé. C’est une passion ?
Erica Mou - Pour les musiques de film c’est très fascinant, la composition pour les images etc. C’est une chose que je fais volontiers dès que j’en ai la possibilité.
DDV - Comment une femme jeune a-t-elle pu se faire une place aussi importante dans ce milieu fermé et très macho du cinéma ?
Erica Mou - La dévotion, la passion, est un élément important. Je suis dévouée à la musique, à l’écriture depuis ma plus tendre enfance. C’est une chose qui nait pratiquement avec moi. C’est un parcours fait de petits escaliers à monter à chaque fois, qui se construit vraiment brique après brique. Chaque chose que l’on fait, même si on pense que ce n’est pas vraiment important, l’est. Tout t’enrichit, te rend plus forte. C’est une question également, selon moi, de ténacité.
DDV - Votre talent est reconnu. Vous êtes invitée partout et vous restez pourtant humble et douce… D’où provient cette humilité ?
Erica Mou - Je vous remercie. Je n’ai jamais ressenti dans ma vie un changement si brutal que je puisse dire ‘à partir de maintenant, je suis une autre personne’. C’est tellement fait, comme je disais auparavant, de petites conquêtes faites jour après jour, de tellement de travail, de travail d’équipe et de passion surtout pour ce que je fais, qu’à la fin, je n’ai jamais senti de distance avec ce que j’étais ou je faisais auparavant. Je pense que la progression, la base pour ne pas perdre ce que tu es, est ce que tu as en toi depuis toujours. C’est aussi mon ambition, mon choix de vie, avoir toujours la conscience de ce que je suis. C’est je crois la recherche que nous devons faire dans notre vie, celle de ne pas se sentir submergé, changé par les évènements mais penser que ce qui nous arrive nous correspond, que cela correspond à notre propre nature.
DDV - La tendresse qui voue lie à votre grand-mère Lina, tellement perceptible dans ‘Grazie dei fiori’, vous aide dans la vie ? Est-ce en quelque sorte le fondement de votre personnalité, l’attachement à la famille ?
« Nonna Lina, un exemple pour moi. »
Erica Mou - Oui, l’attachement mais aussi la capacité, que j’ai apprise avec le temps, de savoir m’émanciper dans un certain sens. Je crois qu’on commence à être adulte au moment où l’on se rend compte que la famille est quelque chose dont tu n’as pas besoin, et justement parce que tu n’en as pas besoin, alors tu commences à la rechercher avec une véritable qualité dans les rapports. À un certain moment, dans ma vie, comme pour tous, à un certain moment on grandit, ce mécanisme s’enclenche et je pense qu’il s’est surtout beaucoup enclenché quand ma mère a disparu il y a plusieurs années. Paradoxalement, cela m’a donné le sens de la famille. Quand tu perds quelqu’un, cela te fait comprendre combien est important de t’éloigner, d’aller faire tes propres expériences de vie, avoir ton propre chemin. J’ai un rapport magnifique avec mes grands-parents. L’histoire particulière de Nonna Lina est un peu un exemple pour moi. C’est une femme qui, par exemple, a cette voix merveilleuse qui pourtant, sa vie durant, a été femme au foyer, maman. Et, quand son mari est mort, ma grand-mère avait plus de cinquante ans, elle a commencé à travailler. Elle a passé le permis de conduire. Elle a fait des choses qui m’ont fait comprendre que dans la vie, l’important est la nature dont tu es faite. Elle n’a jamais pu, dans un certain sens, être indépendante. Mais quand elle s’est trouvée face à la nécessité, elle a trouvé ce grand courage.
DDV - Erica, qui êtes-vous ?
« Maintenant je peux dire que je suis une femme dans la recherche des choses, une exploratrice »
Erica Mou - Je ne sais pas. Je ne saurais vraiment pas me décrire. Maintenant je peux dire que je suis une femme. Il y a quelques années, je vous aurais dit ‘une fille’. Je suis une femme qui est dans la recherche des choses, une exploratrice.
DDV – Vous faites partie du jury de présélection, section jeunes talents, pour le grand festival international de la chanson de San Remo. Que retirez-vous d’une telle expérience ?
Erica Mou - On m’a demandé d’en faire partie et j’en ai été très honorée. Par rapport à mon âge, je suis encore une jeune artiste même si j’ai fêté plus de dix ans de carrière. J’ai un parcours qui a commencé tôt et doit encore continuer longtemps. Je suis vraiment honorée car, pour moi, la créativité au début, la curiosité d’artistes plus grands, la capacité à s’ouvrir, à adopter par certains côtés, d’échanger des choses avec des artistes qui ont déjà fait un parcours bien plus long, plus riche que le mien, est une chose incroyable. Donc penser pouvoir apporter cela aux jeunes, et surtout la chose qui compte le plus est la capacité à écouter. Je suis donc totalement à disposition pour écouter qui est le don le plus grand qu’on puisse demander quand quelqu’un se propose en qualité d’artiste, de musicien. C’est la première fois que je fais partie du jury. Une autre chose qui pour moi sera très stimulant, et j’ai hâte de le faire, c’est que j’espère vraiment trouver de belles chansons et je ne l’espère pas seulement pour les jeunes gens, je l’espère également égoïstement. Car, quand tu es dans un contexte nouveau, stimulant, où tu entends de beaux morceaux, la beauté te fait produire de la beauté. Je pense que cette expérience me servira également.
DDV - 600 jeunes qui viennent là avec tout leur espoir, cela n’est-il pas extrêmement difficile de les écouter en 6 jours seulement ?
« Aller à San Remo change tout dans la carrière d’un artiste »
Erica Mou - (Elle rit) en fait, nous travaillerons, nous travaillerons. Je crois que nous travaillerons au moins 12 heures par jour. Les jeunes envoient des audios ou des vidéos. Je ne connais pas encore le règlement, mais je présume que nous pourrons les réécouter si nous le voulons. Je ne sais pas si nous pouvons seulement voir ou écouter, mais nous avons la possibilité de le faire. Aller à San Remo change tout dans la carrière d’un artiste. Ce festival est une scène laquelle tous rêvent de participer, quelque chose de fabuleux. C’est en fait un véritable tremplin pour les jeunes chanteurs et musiciens
DDV - Alberto Biancheri, maire de San Remo, dit qu’il espère dynamiser encore plus sa ville avec ce San Remo, particulièrement avec les jeunes. Que recherche en particulier le jury dans ces jeunes ?
« Ce qui me touche c’est quand il est sincère, qu’il ne cherche pas à copier ce qui est à la mode… »
Erica Mou - Personnellement, un artiste qui me touche, qui me percute. C’est quand on comprend qu’il a son parcours propre, qu’il ne cherche pas à copier ce qui est à la mode ou qui pense que cela peut fonctionner. Ce qui me touche c’est quand il est sincère. Inévitablement, si tu es sincère, tu amènes quelque chose de nouveau, parce que tu amènes toujours quelque chose qui fait partie de ta personnalité et de personne d’autre. C’est ce que je recherche et également quelque chose difficile à expliquer, des chansons qui doivent en quelque sorte me remuer à l’intérieur. À la fin, la seule chose qui compte, c’est le fait de penser qu’une personne assise sur son divan qui regarde la télévision, doit être secouée. L’artiste doit avoir en lui une chose qu’il fait ressentir. Si nous pensons au Festival de San Remo comme à un long programme de divertissement que l’on regarde distraitement, en zappant, alors nous perdons de vue le sens de la musique. On doit être ému.
DDV - Quelle est votre actualité, vos projets ?
« Un sixième album »
Erica Mou - Je recommencerai, après cette aventure de San Remo, un spectacle que j’ai déjà fait cet été qui s’appelle ‘Nel mare c’è la sete’ (Dans la mer il y a la soif). C’est un spectacle lié au roman que j’ai publié en mars. Ce spectacle est un mix entre des parties lecture du roman et des moments purement musicaux. C’est un spectacle que j’ai adoré faire cet été et je commencerai, je pense, début décembre 2020. Je travaille également à un nouveau spectacle, théâtral, dans lequel je ferai les musiques. Ces jours-ci je compose justement pour ce spectacle. Il y a également plusieurs collaborations musicales sur lesquelles j’ai travaillé cet été, des duos avec de grands artistes et qui, je l’espère, verront le jour discographiquement très prochainement. Je l’espère car, comme vous le savez, en cette période, les programmes changent très rapidement et il est difficile de prévoir sur le long terme. Je pense que l’on y verra plus clair dans les prochaines semaines. En attendant, je travaille à mon disque et je pense qu’il sortira en 2021.
DDV - La Covid vous a t’il fait du mal professionnellement ?
Erica Mou - Au début oui. Mon livre est sorti le 12 mars, donc en pleine pandémie, et même le jour précisément où les librairies fermaient en Italie. C’est quelque chose qui m’a vraiment déplu au début. Par la suite, grâce aux réseaux sociaux, à internet, j’ai réussi à maintenir un rapport avec le public. Les artistes ont fait énormément pendant cette période. J’ai vu de nombreux directs d’autres artistes. Cela nous a permis de faire du divertissement, d’une manière diverse, certes, sans regarder la télé, ou ouvrir un journal, écouter la radio où c’était un continuel bombardement de nouvelles. Cela nous a permis de nous évader tout en restant dans la réalité. J’ai passé par la suite un merveilleux été. Quand les concerts ont pu à nouveau avoir lieu, j’ai ressenti un grand enthousiasme de la part du public, comme vraiment on ne le ressentait plus depuis longtemps. Tous avaient envie de sortir, d’écouter, même masqués, même à distance. Quand on est présent, en personne, c’est une autre expérience.
DDV - Et la France ?
Erica Mou - J’avais un concert prévu mais que j’ai dû annuler à cause des complications actuelles. Il est prévu pour la saison prochaine, certainement au printemps, à Toulouse. J’aimerais trouver des synergies pour me produire en France, dans ce pays où je vis désormais.
DDV - Votre définition du bonheur ?
«Profiter pleinement de l’instant présent »
Erica Mou - Pour moi, le bonheur c’est de ne penser ni au passé, ni au futur. Je réussis à profiter du moment-même où je suis heureuse. C’est quelque chose qui m’arrive quand je joue d’un instrument par exemple. Je ne pense ni à ce que je dois faire demain, ni à mes angoisses ou à ce qui a été hier. Je pense seulement à ce que je fais. Je suis là. Pour moi, c’est cela le bonheur.
‘Formidable Aznavour’ le dimanche 30 mai 2021 – 18h
Retrouvons Erica Mou à Marseille, qui devrait participer à la grande soirée hommage « Formidable Aznavour », avec 35 autres artistes de renom, 9 musiciens et 350 choristes au Dôme de Marseille devant 6 000 personnes.
En attendant, vous pouvez la retrouver sur sa chaine YouTube ericamou ou sur son site ericamou.com
Crédit Photo à la une : © Fabrizio Giammarco