- Auteur Viviane Le Ray
- Temps de lecture 7 min
« Mission Polaire » l’exposition … au Musée Océanographique de Monaco
L’exposition « Mission Polaire » du Musée Océanographique, a été inaugurée au printemps par S.A.S Le Prince Albert II, accompagné de Robert Calcagno, directeur de l’Institut océanographique, et de l’actrice Mélanie Laurent, marraine de cette foisonnante présentation immersive en place jusqu’en 2024… En cet automne 2022, nous avons rencontré un artiste peintre du cru, Michel Aubéry, invité à exposer aux cimaises du célèbre musée une trentaine de toiles dédiées au bestiaire polaire en danger…
Parmi les événements les plus importants commémorant le Centenaire de la disparition du Prince Albert 1er, en collaboration avec les institutions culturelles et gouvernementales de la Principauté de Monaco en première ligne l’exposition « Mission Polaire » du Musée Océanographique. Un artiste peintre de la Cité Monégasque est invité à exposer aux cimaises du célèbre musée une trentaine de toiles dédiées au bestiaire polaire en danger… Les « Rencontres polaires » l’exposition-passion de Michel Aubéry.
« Mission Polaire » l'exposition événement... du Musée Océanographique de Monaco
Le mot du fondateur du « Temple de la mer, de la science et de la culture »
« J’ai fondé l’Institut océanographique où les savants de toutes les nations
peuvent travailler en réunissant leurs efforts. Les laboratoires et le Musée
sont à Monaco dans un palais digne de l’humanité intellectuelle… »
(S.A.S Le Prince Albert Ier)
Dès 1885, le Prince Albert Ier envisage de créer à Monaco un Laboratoire de biologie marine…
En 1889, lors de l’Exposition Universelle de Paris, le Souverain présente ses collections scientifiques dans l’enceinte du Pavillon de Monaco. Albert 1er mûrit alors son projet définitif : bâtir un Musée océanographique à Monaco. L’objectif : mettre en valeur les collections qu’il a réunies au fil des ans. En 1910, l’inauguration du Musée est célébrée avec fastes, elle sera suivie en 1911 de l’inauguration à Paris de l’Institut océanographique.
Animations du Musée Océanographique Monaco
Une expérience unique à vivre : Mission Polaire en immersion !
Les territoires de l’extrême sont inscrits depuis plus d’un siècle dans l’ADN de Monaco, en premier lieu par le Prince Albert Ier, explorateur visionnaire, aujourd’hui par l’engagement de S.A.S. le Prince Albert II, seul chef d’Etat au monde à avoir rejoint les deux pôles : « J’espère que l’émotion suscitée par la beauté des régions polaires, alliée à la connaissance de leur rôle essentiel à l’échelle du globe conduiront l’Humanité à les considérer avec respect et précaution », commentait lors de l’inauguration au cœur de l’été 2022, S.A.S. le Prince Albert II, qui concluait son intervention par une mise en garde « ce que nous savons désormais de façon certaine c’est que l’avenir des pôles préfigure le nôtre » (S.A.S Le Prince Albert II de Monaco)
Devenez visiteur-reporter !
A l’aide de son billet d’entrée-carte de presse, le visiteur-reporter rencontre virtuellement les plus grands explorateurs des pôles : Jean Malaurie, Jean-Louis Etienne, Frederik Paulsen, les pionniers : Jean-Baptiste Charcot, Matthew Henson. En face à face avec le visiteur ils évoquent leurs travaux… Au 1er étage, se révèle le monde des Inuit, leur mode vie vu à travers le regard de l’explorateur Jean Malaurie, qui a consacré sa vie aux peuples de l’Arctique, et fait donation au Musée Océanographique des objets présentés…
L'exposition « Mission Polaire » au Musée Océanographique de Monaco
Immersion spectaculaire entre Pôle Nord et Pôle Sud….
Arctique ? Antarctique ? Les visiteurs se retrouvent au Pôle Nord, avec les ours, puis au Pôle Sud, avec les manchots, comme s’ils y étaient ! Un voyage visuel et sonore et tactile en compagnie de phoques, belugas, baleines, éléphants de mer, orques, qui s’achève par des aurores boréales. Au-delà de l’émerveillement, cette projection rappelle, à l’aide d’une voix off, la fragilité de cet écosystème et les menaces qui pèsent sur ses espèces.
Quelques chiffres sur ce dispositif impressionnant…
Ce sont 650 m2 de projection, 12 espèces à découvrir, 6 décors différents, 40 vidéoprojecteurs, des murs de projection de plus de 9 m de hauteur, 250 m2 d’interactivité grâce à un simulateur du vivant conçu autour d’un mélange de matte painting, d’images de synthèse et d’animations 3D en temps réel.
Les « Rencontres polaires » : L’exposition-passion signée Michel Aubéry
Michel Aubéry artiste défenseur de la faune arctique et antarctique…
Après les tortues marines et les récifs coralliens des mers du Sud, le peintre monégasque illustre la faune polaire: panthères des neiges, lynx, renards blancs, hermines, macareux, manchots, ours blanc, narval, rennes, morse, gorfou et autres animaux polaires sont les « acteurs » des toiles de Michel Aubéry, présentées jusqu’au 20 novembre aux cimaises de la grand Salle de conférences du Musée… Artiste réputé peintre de la couleur il a fallu à Michel Aubéry, vu le sujet glacé, faire preuve d’imagination !
V.L.R : Après les tortues marines en 2017 et les récifs coralliens des mers du Sud en 2020, à l’invitation de Robert Calcagno, directeur de l’Institut Océanographique, vous présentez actuellement un bestiaire polaire décliné en une quarantaine de toiles. Comment avez-vous procédé, j’imagine que vous n’êtes pas allé sur place, quelles techniques utilisez-vous, combien de temps s’est écoulé avant la naissance de tous vos « acteurs ?
Michel Aubéry : En fait c’est ma quatrième exposition au Musée Océanographique autour de thèmes gravitant autour de la protection de l’environnement marin cher à la Principauté, comme chacun le sait… En effet je ne me suis pas rendu sur place, ces toiles sont l’aboutissement de près de deux années de recherches minutieuses, un travail très intéressant car beaucoup de ces animaux étaient pour moi des inconnus. Côté artistique je prends une grande feuille de papier Canson, je dessine, je découpe au scalpel, je travaille alors au pochoir, à la peinture acrylique, j’utilise aussi des bombes et des feutres, c’est alors qu’entre en jeu l’interprétation personnelle…
V.L.R : J’ai employé précisément le mot « acteur », car chacune de vos toiles raconte à mes yeux une histoire, exprime j’allais dire presque des sentiments humains, à travers les regards, tous différents, comme celui de celle que j’ai baptisée « Mademoiselle Hermine », quelque peu hautaine qui semble fière de son statut au sein de sa famille !
Michel Aubéry : J’attache en effet beaucoup d’importance aux yeux, à la couleur des yeux, j’ai beaucoup travaillé l’expression du regard dans mes interprétations… A propos de la couleur, il est vrai que c’est un peu ma marque de fabrique, mais je dirais qu’en fait il y a dans la faune polaire, bien plus de couleurs qu’on ne l’imagine…
V.L.R : Quelques mots sur votre parcours, comment a vu le jour votre passion artistique ? J’ai lu quelque part qu’un beau jour un certain Jean Cocteau avait remarqué votre travail ?
Michel Aubéry : J’ai commencé très jeune, dès l’âge de 10 ans, à peindre des animaux irréels. Un peu plus tard, vous avez bien lu, j’ai en effet été remarqué par Jean Cocteau, un ami de ma mère ce qui a quelque peu tracé mon chemin. J’avais à peine 15 ans. quand en 1962 j’ai exposé pour la première fois à Monte-Carlo, plus précisément à la Galerie Rauch, sous le regard bienveillant du patronage de S.A.S. la Princesse Grace…
VLR : Vous avez une autre passion dans la vie qui peut interroger tous ceux, ils font florès, qui se plaisent à coller des étiquettes, une passion qui peut paraître antinomique pour le sport, le foot en particulier…
Michel Aubéry : A un moment c’est vrai, j’ai bifurqué vers « une carrière » dans le sport et ce durant plus de 45 ans ! Je me suis quand même entre temps diplômé de l’École des Arts Décoratifs de Nice, puis j’ai enseigné 7 ans en Principauté de Monaco dans une fameuse Ecole d’art Américaine jusqu’à sa fermeture… En 2008, je suis revenu vers l’art grâce à un ami monégasque, artiste reconnu, Philippe Pastor, qui a vu par hasard mes toiles et m’a poussé à me relancer, depuis je n’ai pas cessé d’exposer, en particulier au Pavillon Monaco de l’Exposition Universelle de Milan en 2015, en Chine, en Italie, Sardaigne, Bologne, récemment dans le Pavillon de Monaco à l’exposition Universelle de Dubaï, prochainement à l’Hôtel du Palais de Biarritz, une exposition reportée pour cause de pandémie…