- Auteur Jacques Jarmasson
- Temps de lecture 8 min
La grande exposition “Miss.Tic : À la vie, à l’amor” -Palais des Papes Avignon
Après Eva Jospin, qui a généré des records de fréquentation au palais des Papes en 2023, le Palais des Papes met en lumière les œuvres de Miss Tic, une autre femme artiste, pour la Grande exposition du 27 juin 2024 au 5 janvier 2025.
Exposition Miss.Tic – Palais des Papes Avignon ©Jacques Jarmasson
Pour sa grand exposition 2024, la ville d'Avignon met à l'honneur les œuvres de l'artiste Miss.Tic, pionnière du street-art français, (1956-2022) au Palais des Papes, jusqu'au 5 janvier 2025.
« Une exposition qui s’inscrit dans la dynamique Terre de culture 2025 et qui met à l’honneur l’art sous toutes ses formes, sur le fil rouge des Curiosité(s) »
"Miss.Tic : À la vie, à l’amor" , Grande Exposition au Palais des Papes
Poétesse et artiste plasticienne, pionnière du street-art français
De son vrai nom Radhia Aounallah, épouse Novat, Miss.Tic est née le 10 février 1956 à Paris où elle est décédée le 20 mai 2022. Poétesse et artiste plasticienne, elle est une figure incontournable de l’art urbain. Sur les murs et les toiles, elle exprime sa rage, ses désirs et une lutte constante pour la liberté.
Connue pour ses pochoirs et ses aphorismes poétiques et féministes, la pionnière du street-art français, Miss.Tic est à l'honneur au Palais des Papes d'Avignon avec une grande exposition "A la vie, à l'amor" durant ces six prochains mois.
Miss.Tic laisse derrière elle une œuvre populaire et au cœur d’une histoire de l’art en train de s’écrire qui, plus que jamais, fait écho aux secousses que traverse notre société. Ses œuvres ont été exposées dans de multiples expositions personnelles et collectives en France, en Espagne, en Italie et en Allemagne, et font l’objet de nombreuses publications. Miss.Tic apparaît dans plusieurs collections publiques, parmi lesquelles le Fonds municipal d’art contemporain de Paris, le Victoria and Albert Museum à Londres, le MUCEM à Marseille et le Musée Ingres de Montauban.
"Miss.Tic : À la vie, à l’amor"
Pourquoi le nom de Miss.Tic ?
Longtemps anonyme, masquée par un pseudonyme emprunté au personnage de la sorcière dans les aventures de Picsou, Miss.Tic s’incarne progressivement au fil des années jusqu’à devenir une véritable figure publique.
Sa pratique artistique, largement nourrie par ses premières années de comédienne et performeuse, passe de la rue aux galeries, des galeries à la rue avec, entre les deux toujours, le pouvoir des mots et l’atelier comme points de jonction.
200 œuvres de Miss.Tic exposées au Palais des Papes
L’exposition, déployée selon trois mouvements sur l’ensemble du parcours de visite du Palais des Papes, présente plus de 200 œuvres (photographies, matrices, toiles, palissades, estampes ou encore fragments d’affiches) qui retracent quatre décennies de la vie et de l’œuvre de Miss.Tic.
"Miss.Tic : À la vie, à l’amor" - une muséographie adaptée au Palais des Papes
Vagabonde du bitume, mes mots font le trottoir (1985–1999)
De la Salle du Consistoire à la Galerie haute du cloître
Déployé de la Salle du Consistoire à la Galerie haute du cloître, le premier mouvement de l’exposition raconte un temps vagabond de l’expérimentation dans les rues de Paris. Il retrace les premiers pas de Miss.Tic dont la pratique, souvent illégale et encore illicite, se nourrit à la fois de son expérience du théâtre et de la lecture des poètes surréalistes. Progressivement, l’artiste parvient à maîtriser un espace public contrôlé par les hommes. Elle y engage son corps, ses mots et impose sa signature comme élément incontournable du paysage urbain parisien. Miss.Tic affine sa pratique du pochoir et développe sa propre typographie, reconnaissable parmi mille. Sa poésie, alors expansive, tapisse les murs et les trottoirs de la capitale. Son personnage, en train de se faire et encore confidentiel, exprime un verbe écorché, politique, métaphysique. Artiste de rue et peintre en action, Miss.Tic pose perpétuellement par son geste la question du centre et de la marge, replaçant la rue, les gens, le populaire au cœur de sa pratique.
Assignée à résistance / Il y a de la rage dans l’ère (2000–2022)
Du Grand Tinel à la Grande Chapelle du Palais
De la salle du Grand Tinel à la Grande Chapelle du Palais, le deuxième mouvement témoigne d’un temps de la reconnaissance de Miss.Tic comme artiste et figure publique. Suite à un procès pour « détérioration d’un bien par inscription, signe ou dessin » en 1999, elle fait le choix du légal et de l’institutionnel. L’humour, l’érotisme, le désir et l’amour prennent place à chaque recoin de son œuvre. Ses formules s’aiguisent, ses personnages provoquent. Aux autoportraits de la première période succèdent des corps de femmes souvent normés voire stéréotypés, détournés des pages de magazine ou des supports publicitaires dont elle s’approprie les codes formels et rhétoriques – au risque de perpétuer un système de représentation des femmes controversé. Miss.Tic navigue entre le monde clos, commercial et institutionnel des galeries et celui, public, ouvert et accessible de la rue. Entre les deux : le pouvoir des mots et l’atelier comme point de jonction, à partir duquel elle développe une recherche plastique plus hétéroclite. Bois, papier, brique, tôle, toile ou soie… Miss.Tic explore les supports, les matériaux, les techniques. Toujours sur le front populaire, dit-elle, elle reste jusqu’au bout fidèle à sa pensée et n’abandonnera jamais ni la rue ni la révolte. Le politique s’imbrique avec l’intime et le littéraire, dans une lutte permanente contre l’injustice, contre l’oppression et pour la liberté.
Toujours debout dans l’atelier de ta mémoire (1979–2022)
De la Chambre du Camérier à la Chambre des notaires,
Entre la Chambre du Camérier et la Chambre des notaires, le troisième mouvement de l’exposition donne à voir l’intimité du processus de recherche et de fabrication des œuvres de Miss.Tic. Un ensemble d’archives – carnets, croquis, calques, affiches, lettres, photos, vidéos et enregistrements – retrace le fil de son parcours plastique et biographique, replaçant au cœur de sa pratique la poésie et la force du collectif. Si sa pratique de l’écriture fut solitaire, Miss.Tic passa sa vie à nouer des liens, célébrer l’amitié et consacrer l’amour. Elle incarne, à travers son art autant que son mode d’être au monde, une véritable philosophie de la rencontre. Mêlés aux repères chronologiques publiés par l’artiste elle-même dans Miss.Tic in Paris (2005), des livres dédicacés et œuvres d’art issues de sa collection personnelle sont ici présentés. Ils racontent une époque, un certain milieu de l’art urbain des années 1980 au début des années 2000. La dernière pièce de l’exposition rend hommage à son désir de transmission et de libre expression. Les visiteurs et visiteuses y sont invités à prendre part à une œuvre collaborative sur les palissades en bois qui recouvrent les murs.
Figure incontournable du mouvement des pochoiristes français et issue du théâtre de rue, Miss.Tic est avant tout poétesse. C’est un véritable projet littéraire, sociétal et philosophique qu’elle inscrit à l’encre aérosol au cœur de l’urbain.
Informations pratiques, renseignements, billetterie, exposition "Miss.Tic : À la vie, à l’amor" Avignon
Palais des Papes
84000 Avignon
Dates et horaires d'ouverture de l'expo :
Du 27 juin 2024 au 5 janvier 2025.
Ouverture tous les jours du 27 juin au 3 novembre de 9h à 19h, du 4 novembre au 20 décembre de 10h à 17h, du 21 décembre au 5 janvier de 10h à 18h.
Le billet inclut :
- L'exposition A la vie, A l'Amor
- La visite du Palais des Papes sur le créneau horaire sélectionné
- L'histopad, une tablette tactile qui permet de vivre une immersion temporelle dans des pièces majeures du monument, entièrement reconstituées telles qu’elles pouvaient être au XIVe siècle
Accessibilité
Attention, en raison d'un grand nombre de marches, la visite du Palais des Papes n'est pas accessible aux personnes à mobilité réduite.
palais-des-papes.com