- Auteur Danielle Dufour-Verna
- Temps de lecture 8 min
« Marcos Marin, Optical Art » à Saint-Jean Cap Ferrat. Une exposition où l’Art est Musique
Du 15 juillet à fin Septembre l’Art Optique et le procédé révolutionnaire ‘Morphing’ des sculptures de Marcos Marin éblouissent la Promenade des Arts et la mer bleu-azur de Saint-Jean Cap Ferrat, presqu’île au charme envoûtant, merveilleuse ville de la Côte d’Azur bichonnée par un maire dynamique et amateur d’Art.
En présence de l’artiste, Marcos Marin, de Madame Chantal Rossi, adjointe à la Culture, de très nombreuses personnalités et représentants des municipalités voisines, Monsieur Dieterich, Maire de Saint-Jean Cap Ferrat et Madame Shina Mauro, commissaire de l’exposition, ont inauguré ‘Optical Art’, sélectionnant une cinquantaine de pièces mêlant gravures, sérigraphies, totems cinétiques, peintures acryliques et sculptures visibles du 15 juillet au 15 août en intérieur à l’espace Namouna, tandis que les portraits monumentaux des personnages emblématiques que sont David Niven, Jean Cocteau, Gustave Eiffel …, ou encore la Princesse Grace de Monaco, règneront jusqu’à la fin septembre sur la Promenade des Arts.
« Optical Art, Une exposition internationale avec un artiste de renommée internationale »
Ce sont les mots de Monsieur le Maire, Jean-François Dieterich à l’ouverture de l’exposition.
« Avec les personnages exposés sur la Promenade des Arts, en sculpture monumentale, ce que nous avons voulu, c’est faire un clin d’œil à toutes ces personnalités notamment à la Princesse Grace, mais il y a une histoire qui existe entre Monaco et Saint-Jean Cap Ferrat qui existe depuis 1904. Depuis que la commune est commune, il y a toujours eu au fil des années, réellement une histoire commune entre la Principauté de Monaco, Monseigneur Rainier III et Monseigneur Albert II encore maintenant au-travers de sa fondation de l’environnement qui est particulièrement importante. Je crois aujourd’hui, grâce à ce lien avec la Princesse Grace, vous avez rappelé toute cette histoire commune. Histoire commune également avec David Niven dont j’ai été très proche et qui est resté à Saint-Jean Cap Ferrat pendant 37 ans. C’est un hommage pour nous, pour lui et pour sa famille. Puis Jean Cocteau qui a laissé ici une trace indélébile. C’est le cas de le dire puisque le tatouage de la villa Santo Sospir en est la plus belle des illustrations. Et puis Gustave Eiffel qui a marqué la France d’une manière générale mais également ici. Il faut rappeler que cette nouvelle salle Namouna est une salle d’exposition particulièrement intéressante parce qu’elle est à échelle humaine. Elle a une luminosité et une vue sur mer qui sont exceptionnelle et quelque part c’est la continuité aussi de cette promenade des arts qui continue les expositions à l’extérieur et à l’intérieur. »
Optical Art : une exposition où l’Art Optique est Musique
Rencontre avec Marcos Marin
Marcos Marin est né au Brésil en 1967. Après des études de piano classique au conservatoire de São Paulo, il envisage une carrière de concertiste. Mais sa rencontre avec Vasarely en 1990 va en décider autrement. Délaissant le piano pour les pinceaux, il décide de se consacrer à la peinture, son autre passion avec la musique. Il explore depuis toutes les facettes de l’Art Optique au point d’en être devenu un expert incontesté, exposé dans le monde entier.
Son œuvre rencontre très vite le succès, et en 2003 il expose sa première sculpture monumentale à l’occasion de l’inauguration de la grande Foire d’Art ArteAmericas au Convention Center de Miami Beach. Sa première exposition personnelle sur la Côte d’Azur a lieu l’année suivante à Monaco, et depuis son œuvre n’a cessé d’enrichir le patrimoine culturel public de notre région. De Cannes à Vintimille, on peut admirer les portraits des personnalités illustres qui ont fait la réputation de la Côte d’Azur ou ont marqué l’histoire contemporaine.
Danielle Dufour-Verna/Projecteur TV –Bonjour Marcos. Vous habitez Vintimille et êtes résident monégasque, est-ce la première fois que vous exposez à Saint-Jean Cap Ferrat ?
« Je fais des portraits pour honorer les gens. »
Marcos Marin : Le Français n’est pas ma première langue, donc je m’exprime pas très bien. Je suis vraiment très content d’être dans cet espace magnifique, mythique je peux dire. Je suis venu à Monaco en 2003, 2004 je crois. Le deuxième jour, je suis venu prendre un déjeuner ici et je me suis dit « Un jour je voudrais bien exposer ici. » J’avais entendu parler de toute la liste des noms des gens importants qui ont vécu ici, qui ont participé à la renommée du lieu. J’ai un parcours iconographique. Je suis fan des êtres humains. Je suis fan des gens qui font quelque chose pour l’humanité même si c’est pour sa petite communauté, pour son pays, pour sa ville. Mon œuvre d’art sert à honorer ces gens. Je tiens plutôt en mon cœur de faire cela plutôt que faire de l’art pour commercialiser. Je suis vraiment engagé dans l’esprit de l’Art. C’est ce que j’ai appris de tous les grands maitres que j’ai eu la chance de fréquenter. Je suis autodidacte mais finalement, j’ai fréquenté tellement de grands ateliers et de grands mécènes que je crois qu’il n’y a pas meilleure université que, depuis 35 ans, dans ce chemin pour la musique. Je suis pianiste classique. J’ai démarré ma carrière dans la musique. Ma sensibilité artistique vient de là. Je considère moi-même mon œuvre artistique une dérivation de ma musique. C’est très important, spirituellement je pense comme ça. Et mon identité c’est une admiration vers l’être humain qui me fait être un artiste, pour lequel je fais l’art optique. Je suis ‘optitiste’. Je fais des portraits pour honorer les gens. J’ai fait une cinquantaine de présidents dans le monde entier, des personnalités très importantes que j’ai eu la chance de connaitre, dont j’ai eu la chance de connaitre la famille parce que certaines personnalités étaient déjà décédées. J’ai un rapport avec la famille et le portrait gagne une évolution émotionnelle, même plus qu’artistique. C’est cela mon désir. L’ingrédient le plus puissant de mon œuvre d’art je crois c’est l’émotion, le cœur que je mets dedans et la relation humaine qui existe.
DDV –Dans plusieurs œuvres de cette exposition, il y a une nouvelle forme de votre art. Vous nous expliquez ?
« Le ‘Morphing’, une déclinaison de mon œuvre d’art, de mes portraits. »
Marcos Marin – Dans l’exposition ici, je suis content car pour la première fois exclusivement je présente cet art particulier. Ça ne bouge pas, mais c’est notre mouvement qui fait apparaitre deux, trois, même quatre images dans un portrait seulement. Ça résume vraiment mon œuvre d’art, donc ça reste un portrait optique mais je propose une autre dimension ‘Morphing’ on peut dire, mouvement. J’ai breveté un processus important car c’est la première fois que ce procédé s’applique sur des œuvres d’art et c’est ici à Saint-Jean Cap Ferrat que je présente en première ligne cette invention, cette création, cette modalité peut-être un peu plus différente, une déclinaison de mon œuvre d’art, de mes portraits.
DDV –Vous créez toujours des portraits pour le Prince Albert de Monaco ?
« Tous les ans je fais un nouveau portrait de Grace. »
Marcos Marin –Mon attachement à la principauté est immense, mon amitié avec le Prince Albert, mon grand mécène. Tous les ans je fais un nouveau portrait de Grace. Pour moi, il y a trois Grace Kelly : Grace, l’actrice américaine, Grace la princesse, et Grace la maman du Prince Albert. Parce que lorsqu’il parle d’elle c’est : « Ah ! Quelle est la nouvelle proposition pour ma mère ? ». Pour moi c’est très important. La grande sculpture qui est ici est un prototype découpé en bois de 3 mètres de haut. Elle a été faite pour la commémoration des 90 ans. Elle s’appelle ‘Grace for Ever’. Il y a une déclinaison ici et puis aussi un tableau en peinture et tout cela pour célébrer les 90 ans de « Grace in memory » comme dit le Prince Albert. Je suis très heureux d’avoir amené cette sculpture ici surtout en ce moment d’épidémie que nous vivons. On a dit adieu à tellement d’amis et mon cœur est vraiment fragile et sensible pour cela. C’était très important de faire cette exposition ici. Merci à Shina de recommencer la vie avec une telle grande joie.
Photo à la Une : Shina Mauro (commissaire d'exposition) - Marcos Marin et Jean-François Dieterich, maire de Saint-Jean-Cap-Ferrat