Daniel Dezeuze expose des oeuvres récentes au musée Paul Valéry de Sète

Exposition en cours au Musée Paul Valéry à Sète : Du 28 novembre 2025 au 8 mars 2026 
Daniel Dezeuze, œuvres récentes – 2000-2025.
Après l’exposition À portée de main en 2008, le musée Paul Valéry de Sète – où vit et travaille Daniel Dezeuze – présente ses œuvres du XXIe siècle.

Né en 1942 à Alès, en France, Daniel Dezeuze est un des membres fondateurs du mouvement Support/Surface dans les années qui a pris naissance dès 1970.

Daniel Dezeuze, œuvres récentes – 2000-2025 - Exposition Musée Paul Valéry à Sète

Supports/Surfaces, un mouvement artistique des années 1970

C’est en septembre 1970 que ce mouvement s’est fait connaitre au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Comme ont fait d’autres artistes peintres constitués en collectif, une exposition dont les plasticiens sont regroupés sous le nom de Supports/Surfaces, a permis d’officialiser ce mouvement.

« Support/Surface cette appellation, choisie par les artistes est aujourd’hui encore commentée dans les milieux de l’art. Elle va désigner un groupe qui transformera durablement les pratiques artistiques en France. 

Sous cette appellation exposent ensemble au début des années soixante-dix : André-Pierre Arnal, Vincent Bioulès, Louis Cane, Marc Devade, Daniel Dezeuze, Noël Dolla, Toni Grand, Bernard Pagès, Jean-Pierre Pincemin, Patrick Saytour, André Valensi et Claude Viallat. 

Les artistes ainsi rassemblés vont incarner une des dernières avant-gardes, contemporaine des mouvements. À l’image, de l’Arte Povera en Italie ou le Land Art américain, sur cette singularité du mouvement durant cette période, les artistes se réclament pour la plupart du champ pictural pour la plupart d’entre eux.

Le champ pictural comme espace représenté à l’intérieur du cadre pictural

Daniel Dezeuze devenu Sétois n’a jamais cessé de s’interroger sur les supports du quotidien : Bois, plastique, petits objets en résine, perles, cordes, fil de fer… Le musée Paul Valéry de Sète va aussi consacrer,  plusieurs grandes expositions en 2026, avec également des sommités de l’art et de la culture de la ville, comme le peintre André Cervera (printemps 2026) et le metteur en scène Jean Vilar (été 2026).

Daniel Dezeuze, né dans une famille d'artistes montpellieraine

Le plasticien Daniel Dezeuze a poursuivi l’oeuvre de Georges Dezeuze son père (1905-2004) par cette quête de recueillir au hasard d’une vie, des objets simples dont la valeur est modeste. Issu d’une famille très connue montpelliéraine, le grand père François (1871-1949) était un félibre, poète occitan, mais aussi un porte parole de la philosophie des mazetiers, qui prônaient la réunion des ami(es) autour d’une fable ou de saynètes, le dimanche dans la garrigue Montpelliéraine.

C’est avec cette doctrine, que Daniel Dezeuze présente ses oeuvres récentes (2000-2025), dont un petit film tourné dans un jardin en friche donnant sur un mazet, en flan de colline.

Son travail s’articule autour de la remise en question de la peinture, de la cimaise et de l’espace. S’appropriant une grande variété de techniques, l’artiste s’est inscrit dans une exploration de l’art, tout en transformant par son travail, des matériaux considérés comme pauvres tels des filets, grillages, bois, tissus ou métaux.

L’installation des oeuvres de Daniel Dezeuze s’inscrit dans un registre de déconstruction des supports 

Les visiteurs du musée Paul Valéry pourront contempler, plusieurs ensembles emblématiques, les installations à l’étage sont organisées dans un parcours de l’art qui impose un temps de réflexion pendant la contemplation des oeuvres.

Des « Peintures qui perlent »

Cela part, des « Peintures qui perlent », où la goutte de couleur, devient volume autonome. On remarquera aussi un ensemble de dyptiques inspirés des rouleaux chinois qui défient la rigueur du minimalisme, faisant aussi référence aux estampes tant appréciées par les impressionnistes.

Enfin, les structures extensibles de Tsimtsoum, se jouant de l’équilibre des forces, créant ainsi des illusions dans le détail des tableaux. On appréciera l’originalité des tableaux-écrans et des tableaux-valises, qui interrogent la mobilité. L’artiste nous questionne sur l’isolement qu’internet fait autour de la multitude d’images que nous ingurgitons . 

Si la série de boucliers et blasons rappelle combien Dezeuze aime communiquer sur les symboles archaïques et la grammaire contemporaine, cela nous rappelle que les cathares refusaient le monde par ce principe du mal qui est omniprésent dans le quotidien. Les armoiries réinventent ainsi un passé utopique.

Les tableaux-valises une ode aux voyages mais aussi aux déplacements des peuples !

Des valises évidées équipées d’une résille auquel il applique une peinture, cette réflexion qu’il donne tient plus sur la structure de l’oeuvre que de sa mobilité. Le plasticien fait aussi référence à Marcel Duchamp. Il évoque l’éphémère mais aussi la précarité. La disposition de son travail est soigneusement pensée, Dezeuze évoque la migration, les valises vieillies le passé perdu.

Ce thème est récurant chez cet artiste qui collecte d’innombrables objets pour leur redonner une âme. Dans le mouvement support-surface la peinture ne se donne aucune limite, les tableaux-valises dans leur écrin, offrent cette dimension peinte où la couleur rajoute une continuité au travail de l’artiste.

Des grands formats symboliques et abstraits 

Baptisés « journées heureuses » « Torahs » « Doubles Rouleaux »… Des oeuvres que l’on retrouve à Paris & Bruxelles dans les galeries d’art. Daniel Dezeuze a participé à l’illustration de revues artistiques, également à des poèmes illustrés. Son art singulier s’accorde parfaitement bien aux mouvements d’artistes qui préconisent la récupération comme outils de travail. À Sète, le peintre sculpteur rentre complètement dans cette vision de l’art chère à la famille Dirosa (musée MIAM).

Informations pratiques "Exposition Daniel Dezeuze - Musée Paul Valéry -Sète"

Musée Paul Valéry

Rue François Desnoyer
34200 Sète 

Horaires d'ouverture :
de 10 h à 18 h (mardi à dimanche)