- Auteur Éric Fontaine
- Temps de lecture 5 min
Louise Violet, le dernier film d’Eric Besnard avec Alexandra Lamy (2024)
Alexandra Lamy, présentait le 7 novembre au cinéma CGR de Nîmes, Louise Violet, le dernier film d’Éric Besnard sorti en salle le 6 novembre dernier, dont elle interprète le rôle titre. Elle a longuement conversé avec un public lors de la sortie de séance du film qui a réuni un grand nombre de professeurs et d’instituteurs. Cette avant-première lui a permis également de passer quelques jours en famille à Anduze, où elle détient une maison.
Le long-métrage porté par Alexandra Lamy complète le top 5 du box office cinéma, sur la période du mercredi 6 au 12 novembre, le film fait un bon démarrage en salles, avec 500 000 spectateurs, un chiffre dû aussi à un grand nombre de cinéphiles venu aux avant-premières organisées dans toute la France.
Louise Violet, un film qui présente une héroïne fictive dans un pan d'une histoire vraie
Date de sortie : 6 novembre 2024
Durée du film : 1H48
Eric Besnard le réalisateur a voulu forger un scénario surfant sur l’école communale de Jules Ferry, d’une institutrice (Louise Violet) envoyée au fin fond d’une région perdue de France. Entre un village essentiellement rural, enclin à un développement en autarcie, l’histoire tend à authentifier cette venue d’une dame de la ville confrontée aux regards de paysans rustres.
Bien que le film évoque un choc des cultures, dans une communauté où l’agriculture est le seul gagne pain du village, le script se passe vers 1889. D’ailleurs, c’est avec l’élection de Jules Grévy à la présidence de la République en janvier de cette année là, qu’une page se tourne et que la République libérale est définitivement instaurée.
Si les ténors républicains (dont Jules Ferry) installent les valeurs de la France laïque, au pouvoir, ils prennent des mesures symboliques pour organiser la nation, garantir l’émancipation de l’individu tout en rejetant l’autoritarisme et le conservatisme social.
À ce moment-là, Jules Ferry est président du Conseil des ministres (1880-1885) et ministre de l’Instruction publique (1879-1883). C'est lui qui élabore la première grande politique publique en ce qui concerne l’école dite « républicaine ». Par le biais de l'éducation, cette réforme libérale promeut la démocratie politique, en participant à la transformation sociale et économique du pays.
L’école longtemps sous l’autorité du clergé, pour la petite histoire Jules Ferry le 29 mars 1880, fait expulser les religieux de l’enseignement, il ordonne aux jésuites de quitter l’enseignement dans les trois mois.
Le synopsis écrit et diffusé dans un contexte particulier
1889. Envoyée dans un village de la campagne française, l’institutrice Louise Violet doit y imposer l’école de la République (gratuite, obligatoire et laïque). Une mission qui ne la rend populaire ni auprès des enfants… ni auprès des parents. Le réalisateur a puisé son histoire dans les campagnes du 19 ème siècle, où l’école représente aussi l’ordre et l’autorité. Dès lors des évènements tragiques dans l’éducation nationale, on se souvient de Samuel Paty (1973-2020), ou encore de Dominique Bernard exécuté en 2023, le film revient à un retour aux sources bienveillantes.
Alexandra Lamy vient à Nîmes, ville où elle a fait le conservatoire
L’actrice aime a évoquer son passé de Sudistes dont elle est originaire… » Mes parents sont encore entre Nîmes et Alès, je me souviens et suis toujours très reconnaissante de mes professeurs au conservatoire de la ville, pour cette raison je suis un peu comme chez moi au cinéma CGR qui m’accueille ce soir ! » évoque l’actrice devant une salle conquise par son dernier rôle.
À la question d’un cinéphile sur sa préparation de son incarnation de l’institutrice de l’époque communale, Alexandra Lamy évoque la B.D de Tardi « Le cri du peuple » qui d’ailleurs a été rééditée pour les 150 ans de la révolution parisienne, des évènements de 1871.
La comédienne a aussi puisé des informations sur internet « pour travailler un rôle, on cherche des éléments sur google, de nos jours c’est plus facile et rapide ». Elle explique néanmoins que le réalisateur Eric Besnard a étoffé son scénario avec des dialogues construits « sur le plateau, l’improvisation n’était pas à l’ordre du jour, se mettre dans le costume d’époque de Louise Violet imposait une connaissance du texte, qui donnait tout de suite la mesure d’exigence que le film impose » aime t’elle à préciser lors d’une question sur le personnage principal du film.
Louise Violet, un long-métrage assez classique
Les clés du tournage
Eric Besnard dans ses compositions de films « Les choses simples » « Délicieux » prend l’angle de l’humain. Dans son dernier opus cinématographique il nous donne les images d’une Louise Violet dans un classicisme qui à l’époque de la « Communale » pouvait faire croire à un certain sectarisme. Ce n’est pas le cas dans le déroulé de l’histoire, si le réalisateur dans plusieurs interviews évoque son sens du terroir, dans l’histoire de l’institutrice, il s’agit aussi d’une évocation de la fuite d’une femme vis à vis de son passé. Le trouble suscité lors de sa prise de fonction dans un hameau isolé, installe un scénario un brin austère dans l’incarnation des personnages principaux, pas toujours secondés par les seconds rôles. Néanmoins le binôme Alexandra Lamy & Grégory Gadebois fonctionne à merveille. Un film qui fera son chemin dans les salles et devrait dépasser le million de spectateurs.
Louise Violet, le casting du film
Alexandra Lamy : Louise Violet
Grégory Gadebois : Joseph
Jérôme Kircher : Thermidor
Jérémy Lopez : Rémi
Patrick Pineau : Père Francis
Annie Mercier : Marthe
Julie Moulier : Honorine
Géraldine Martineau : Félicie
Grégoire Tachnakian : Lucien
Pauline Serieys : Léonie
Manon Maindivide : Flore
Ernest Mourier : Jules