- Auteur Jill Székely
- Temps de lecture 4 min
Vous êtes responsable de votre maladie, vraiment ? par notre coach Jill Székely
Être responsable de sa maladie, ou pas ...
Quand j’entends ou que je lis ce genre de propos très en vogue de la responsabilité du malade dans sa propre maladie, je me dis qu’il est temps de remettre le nez au milieu du village. « Une personne qui souffre d’une maladie est responsable pour tout ou partie, de sa maladie ». Voilà qui est faux. Ou qui est vrai au même titre de dire que l’on va mourir parce qu’on est en vie.
Si vous êtes en retard et que vous roulez trop vite, que vous passez devant un radar et que la semaine qui suit vous recevez une amende, c’est de votre responsabilité. Vous avez décidé de rouler plus vite, et vous êtes responsable de cet excès de vitesse et surtout de sa conséquence qui est l’amende.
Si vous oubliez vos clés en partant de chez vous et que vous vous faites cambrioler, le cambriolage n’est pas de votre responsabilité. Ce sont les cambrioleurs qui sont responsables du cambriolage, et vous qui êtes seulement responsable d’avoir oublié vos clés.
Il en est de même pour la maladie. Vous avez travaillé dans un environnement stressant, fatigant, usant ? Vous avez déclenché une maladie ? Votre seule responsabilité est peut-être d’être resté dans un tel environnement pendant trop longtemps. Votre collègue n’a pas développé la même maladie en même temps que vous, ce qui démontre que face à un environnement donné deux personnes réagissent de façon différente. Non pas que vous êtes responsable.
Pour en revenir à notre maladie, je suis responsable de mes choix, conscients. Je fume comme un troupier sachant que le tabac rend malade, ma responsabilité est engagée. Je mange du jambon vendu en supermarché bourré de produits chimiques, je ne suis pas responsable des produits chimiques, mais de l’avoir acheté.
La nuance tient dans la conscience, la connaissance d’un fait. Dès que je « sais », je suis responsable. Je ne suis pas responsable de ma maladie, je suis éventuellement responsable « d’avoir oublié la clé » mais pas de ses conséquences. Il est temps de redonner à l’univers ce qui lui appartient. La responsabilité n’est pas la culpabilité.
La culpabilité ou le sentiment de culpabilité est pire que le mal quand la responsabilité consciente n’est pas la cause. Combien de personnes se culpabilisent pour des actes qu’ils n’ont pas commis ? Si je suis coupable, je ne peux rien faire ! Comment remédier à cette culpabilisation étouffante ? Pour tout événement, se poser la question avec franchise de la responsabilité de chaque séquence et du lien de causalité entre chaque séquence. Qu’est-ce qui m’appartient, qu’est-ce qui appartient à l’autre ?
J’ai travaillé dans un environnement stressant. C’est de ma responsabilité. J’ai développé un cancer. Ce n’est pas de ma responsabilité de l’avoir, en revanche c’est de ma responsabilité d’agir sur mon environnement : le changer si je peux ou bien changer d’environnement.
J’ai oublié de fermer la porte de chez moi, c’est de ma responsabilité. Des cambrioleurs sont entrés, c’est de leur responsabilité.
Cette approche n’est pas juridique, loin de là. Cette manière de réfléchir permet seulement de prendre mes responsabilités quand elles sont miennes et d’éviter la culpabilité, qui elle, est une puissante machine à empêcher de se développer. Culpabiliser les malades en leur répétant que s’ils sont malades c’est que c’est eux qui l’ont voulu ne va pas les aider à aller mieux, si tant faire se peut. Leur permettre d’accepter leur maladie, sans jugement, est la seule chose qui peut les aider. Accepter, accueillir, dans la bienveillance de son être. Pour soi, et pour les autres.
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