Publié le 04/03/2018

Psy Coaching : Qu’on me donne ma place! by Jill Székely

Qu'on me donne ma place - Psycoaching - Jill Székely

J’entends souvent des personnes me dire, en soupirant : « j’aimerais tant qu’on me donne ma place ». Cette réflexion me laisse songeuse, et je partage toujours mon songe…

Tout d’abord, quelle place ? Quelle est « ma » place ? Est-elle liée à mon identité, mon rôle, ma fonction ? Ai-je la place de père, de mère, de patron, d’employé, d’expert, d’apprenant, de formateur, de novice, de collègue, d’ami, d’amant-e… Et n’ai-je pas plusieurs places selon le contexte ? J’ai ma place de père dans ma famille, ou de fils, et-ou de père (de mon enfant) et de fils (de mon père et de ma mère), qui est une autre place que celle de collègue vis-à-vis des personnes qui travaillent avec moi, qui est une autre place encore que celle d’ami de mon voisin ou de mes camarades d’école quand j’étais petit…

Ma place est multiple et dépend de mon lien à l’autre, aux autres, ainsi qu’à mon environnement.

La première question à se poser est « qui je suis  dans quel cadre ». La place, ma place, va s’éclairer d’elle-même.

Ensuite, la question qui se pose est celle de la place que l’on me donne. Je suis engagée comme responsable dans une équipe, j’ai le titre de manager, mais les employés ne me « donnent » pas ma place. Je me sens « entre deux chaises », suis mal à l’aise, ils ne me parlent que de mon prédécesseur. La question ici est que l’action, le verbe, est inadapté. Attendre qu’on me « donne » ma place risque de faire qu’on attendra longtemps.

Il est indispensable de « prendre » sa place, avant qu’on ne la « donne » à quelqu’un d’autre.

Je suis engagé(e) comme responsable d’une équipe, il est de mon ressort de « prendre » cette place, et de le signifier clairement aux autres, à mon équipe, à mes collègues et supérieurs hiérarchiques. Je prends la place qui m’est désignée, je prends « ma » place.

Un autre questionnement relatif à la place que j’occupe ou que je souhaiterais occuper est celui de « j’aimerais trouver ma place ».

Une place ne se trouve pas comme un steak sous les frites (ce qui était prévu dans le menu du jour), ou comme un ticket gagnant au loto (ce qui est possible mais dont la probabilité est faible). Pour trouver il faut chercher, comme j’aime rappeler l’adage populaire : « Qui cherche, trouve ». Pour trouver ma place, « je » dois la chercher. Cela recentre la question à « je cherche ma place ». Qui peut parfois être entendue comme « je me cherche ». Ici, à nouveau, il faut distinguer son identité, son rôle, sa fonction, de l’environnement. Je peux être un entraîneur hors pair au rugby, avec conviction, force, détermination, motivation, autorité naturelle et engagement et en même temps, être doux, câlin, tendre, patient et lire des histoires à mon petit le soir avant d’éteindre sa lumière. Ma place d’entraîneur et ma place de père sont compatibles l’une avec l’autre tout en développant des compétences différentes.

Quand je cherche ma place, je crée une rencontre positive entre ce que je suis par rapport à cette place, et la place possible ou offerte par l’environnement.

En d’autres termes, je cherche la place qui est celle qui me convient et que je souhaite, et je la créée dans mon environnement. J’ai la place de fils ou de fille dans ma famille avec mes parents, je la garde toujours et en plus j’ai la place de père ou de mère dans ma famille, avec mes enfants. L’une n’exclut pas l’autre, et chaque place a ses propres attributs ou compétences.

Une crainte qui pourrait surgir est celle de quand je prends ma place, je la prends à quelqu’un. Il est certain que si un vaurien arrive dans le bus et qu’il jette dehors une personne déjà assise pour prendre sa place, il ne la mérite pas. Il a pris une place, qui devient « sa » place, alors que cette place n’était pas libre. Prendre sa place ne signifie pas prendre la place de quelqu’un. Celui qui prend sa juste place ne la prend à personne, il la créée. Il la façonne, à son image, en accord avec les places des autres.

La place que j’occupe dans la Société dépend de moi et de mon rapport à mon environnement.

Quand je suis à ma place, je peux même la partager avec d’autres. Et si on ne me donne pas ma place, c’est que je ne suis pas au bon endroit, de moi.

WiB-Swiss Winners in Business – Supervision Coaching Facilitation Formation

© Photo Filmographie de Mathieu Zeitindjioglou 

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