Publié le 24/03/2018

Effet de boost contre la fatigue, by notre coach Jill Székely

Ce qui nous fatigue n’est pas ce que nous faisons, mais ce que nous ne faisons pas.

« Je suis fatiguée », « je n’en peux plus », « j’ai besoin de vacances »… toutes ces expressions courantes font partie de votre vocabulaire. Ou d’autres du même genre.

Nous sommes fatigués. C’est un fait. Pourtant, chacun d’entre nous effectue des dizaines de choses chaque jour, chaque semaine, chaque mois. On en fait tant ! Sans doute plus qu’avant. Vraiment ? Nos grand-parents ou leurs parents qui n’avaient pas de machines à laver la vaisselle, la lessive, de four électrique ou de micro-ondes, pas d’ordinateurs, pas de supermarché à proximité, pas de réfrigérateur… en faisaient-ils vraiment moins ?

Voyons. Ce matin au réveil, ou bien dans votre salle de bain, ou en voiture, ou en arrivant au bureau ou sur votre lieu de travail, ne vous seriez-vous pas dit : « aujourd’hui je dois faire… » ça ou ça et / ou ça ? Pour certains, cela peut être : « aujourd’hui, tu dois… », ce qui revient au même.

C’est le premier énergivore qui nous accompagne. Il s’appelle « je dois faire ».

Il vous parle plusieurs fois par jour, n’est-ce pas ? Je dois faire les courses, je dois amener le petit chez la nounou, je dois prendre de l’essence, je dois appeler mon père ou ma mère, je dois répondre à ce client, je dois penser à prendre rendez-vous chez le dentiste… « Je dois », « aujourd’hui, je dois ». Comptez-les. En une journée, combien de fois ce vaurien énergivore vous pompe ? Mettez des petits cailloux sur votre bureau, et à chaque fois que vous vous entendez dire « je dois », mettez un petit caillou de côté. En fin de journée, admirez le tas… Savez-vous ce que ce vaurien provoque chez vous ? du stress. Il vous crée une liste de choses à faire avec une injonction qui vous met en sentiment d’urgence, de devoir à accomplir, sentiment d’être manipulé, dirigé par autre chose que vous-même. Ce « je dois » est dissocié du « je » qui représente qui vous êtes. Dire « aujourd’hui, je vais faire du pain » est très différent de « aujourd’hui je dois faire du pain ».

Ce premier compagnon de route n’est pas seul. Il a son jumeau, tout aussi énergivore, qui lui s’appelle : « tu devrais ».

Il est très fort aussi. Il vous sussure à l’oreille tout au long de la journée : « tu devrais arrêter de fumer », « tu devrais perdre du poids », « tu devrais rendre visite à ta voisine quand même »… Ce compagnon de route peut aussi subtilement changer de personne et parler en « je ». Il vous chuchote des « je devrais aller chez le médecin », « je devrais m’écouter », « je devrais prendre du temps pour moi » et tant d’autres choses. Si le premier vaurien provoque du stress, celui-ci provoque une résistance au changement, au mouvement. Une forme de tétanie, d’immobilisation, comme la souris devant le serpent, ou le renard devant les phares de la voiture : l’être ne bouge plus, tétanisé. Prenez l’exemple suivant : « tu devrais aller faire du sport chaque semaine » et remplacez-le par : « tiens, l’idée de faire du sport me traverse l’esprit, et si j’y allais samedi pour voir ? » Vous conviendrez que l’effet est très différent.

Vous voulez les compter ? A chaque « je devrais » ou « tu devrais » adressés à vous-même, mettez une pièce dans une tirelire, vous allez devenir riche. Le jour où vous ne mettez plus d’argent, vous êtes libéré de cette emprise et vous pouvez prendre les sous et vous offrir ce qui vous fait plaisir !

Comme vous le savez, jamais deux sans trois. Ces deux larrons sont suivis de près par un troisième, celui qui se nomme : « tu aurais dû ». A nouveau, il peut se déguiser sous le « j’aurais dû » qui est encore plus sournois. Un vilain avatar de vous… « tu aurais dû t’arrêter au supermarché, tu aurais acheté du café et tu ne te serais pas fait enguirlander », « tu aurais dû aller à ce restaurant tu y aurais vu James Bond en personne », « tu aurais dû apprendre l’anglais quand tu étais à l’école maintenant tu aurais un meilleur job » et mille autres petites phrases assassines. Ce troisième vaurien est sans doute le pire, car il s’adresse au passé, qui ne peut plus changer, comme vous le savez. Il provoque le remords, la honte, la perte de confiance. « tu aurais dû te taire »… oui, peut-être mais je ne me suis pas tu et c’est comme ça. A nouveau, dès que vous identifiez une petite phrase pernicieuse du style : « tu aurais dû aller à cette conférence, tu y aurais rencontré des gens intéressants », remplacez-la par « je ne suis pas allé à cette conférence, c’est vrai, je préférais passer une soirée tranquille à la maison, en famille. Je rencontre des gens intéressants chaque jour et ils seront encore là, et intéressants, lors des prochaines conférences ».
Comment les compter ? Les anciens avaient trouvé une méthode très efficace, ils récitaient une prière en déplaçant une perle sur un chapelet. Cela fait très vieux-jeu, mais vous pouvez fort bien écrire un mot sur un carnet, voire écrire le remords colporté, et en faire le décompte, jusqu’au jour où vous n’écrivez plus, jour où vous pouvez jeter le carnet au feu.

Votre fatigue ne vient pas de ce que vous faites, mais de tout ce que vous ne faites pas et que vos trois compères vous rappellent à longueur de journée.

« Je dois », « je devrais » et « j’aurais dû ». Qui peuvent se masquer sous les « tu dois », « tu devrais » et « tu aurais dû ».

Une méthode simple et efficace le soir est de faire le bilan, non pas de ce que vous n’avez pas fait et auriez dû faire, mais bien de ce que vous avez fait, et de vous féliciter.

Aujourd’hui, j’ai rendu visite à mon voisin, aujourd’hui j’ai pris rendez-vous chez le médecin, aujourd’hui j’ai appelé ce client difficile, aujourd’hui j’ai rendu mon rapport. Prendre du temps pour identifier ce qui est plutôt que ce qui n’est pas.

Aujourd’hui, j’ai écrit ce texte et demain, ce texte permettra à toutes les personnes qui vont le lire de vivre un peu mieux. Merci.

WiB-Swiss Winners in Business – Supervision Coaching Facilitation Formation

© Photo à la Une : fr.sputniknews.com

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