- Auteur Éric Fontaine
- Temps de lecture 5 min
José James et Justine Blue font vibrer Paloma -Nîmes Métropole Jazz Festival 2024
« Soul & Vintage », la salle Paloma a fait jouer l’énergie vocale de deux artistes exceptionnels, Justine Blue et José James, ce mardi 8 octobre dans le cadre du Nîmes Métropole Jazz Festival 2024
José James – Concert Paloma le 8 octobre 2024 – NMJF 2024 – © Éric Fontaine
Nous avons vu, écouté et surtout apprécié Justine Blue et José James, deux artistes exceptionnels en concert à Paloma, ce mardi 8 octobre 2024, au programme du Nîmes Métropole Jazz Festival.
Pour cette 8ème date, soirée de prestige du festival, la grande salle de concert Paloma, affichait une jauge de spectateurs venus en grand nombre ! Il faut avouer que le programme était parfaitement mijoté par l’organisation du Nîmes Métropole Jazz Festival.
Stéphane Kochoyan le directeur de cette 18ème édition nous avait prévenu « Cette soirée du 8 octobre c’est l’âme de l’interprète qui s’exprime à travers sa voix, c’est sûr ça sera un moment très attendu dans ce festival, à la fois sur l’émotion et le charnel ».
Nîmes s’est faite depuis bien longtemps une belle réputation dans l’organisation de concerts de jazz. D’ailleurs créée en 1970 par le musicien Guy Labory (1937-2004) l’association « Jazz 70 » fêtait ses 54 ans d’existence en 2024.
Justine Blue interprète son 1er album « true »
Originaire de Montpellier, la chanteuse Justine, au timbre vocale nous faisant penser à Clara Luciani, a interprété un répertoire varié de son album sorti en 2022. Nîmes étant la dernière date de sa tournée de 2 ans, avec ses 5 musiciens Justine Blue nous a délivré un live très sensuel, les 13 titres propulsés par une acoustique très bien réglée, ont fait le bonheur du public.
Des créations musicales originales
Justine Blue joue du ukulélé. Grâce à une voix puissante, elle nous offre rapidement tout son talent vocal. Neil Conti (batteur) à la renommée mondiale a largement contribué à développer le talent au chant de l’artiste.
Le groove est là, les décibels balancent un son propre, la chanson « Fallin », a été un moment de communion avec la jeune chanteuse, qui a magnifiquement harmonisé ses intonations au bon tempo. Le texte très blues nous rappelle que Justine est très sensible au sort des sans-abris…
Avec des influences proche des musiciens de Nashville, comme Earl Gaines pour la guitare ou Joni Mitchell pour l’intonation vocale, Justine a totalement exploré les rythmes américains, un peu comme si Joan Baez se réincarnait dans la texture de ses compositions originales dans les 11 titres proposés.
José James nous ramène en 1978 avec son dernier album
Un registre à la fois hip hop et funk
Véritablement aux manettes avec ses 3 musiciens, l’homme de Minneapolis nous a délivré un « set » vocal digne d’un DJ, tant son talent vocal s’harmonise du clavier de Chad Selph, et nous fait penser à l’univers musical des années 70.
José James aux multi-influences ethniques, nous a conquis dans cette grande salle de Paloma. À la fois à la stature de « The Prince », et tastemaker hors norme, on voyage à bord d’une Cadillac chromée tout au long du concert.
Influences du chanteur par ses propres racines musicales
De par sa mère irlandaise et de son père venu du Panama, le chanteur a un solide bagage musical, accroché en autre par le poète Louis Alemayehu, il s’est propulsé sur les scènes mondiales depuis 2008.
José James a un groove percutant, son flow verbal s’accorde entièrement à cette musique canalisée par Marvin Gaye (dont il a fait l’hommage) ou à Billie Holiday. Petit prince de ces musiques américaines dont l’esprit pop song participait à la grande aventure légendaire des albums en vinyle, le chanteur s’est complètement métamorphosé, dans cet esprit soul, que l’on retrouve au fond d’une Amérique paisible, dans la campagne oubliée de ces grandes villes à l’abandon d’une industrialisation passée.
Rainbow Blonde Records…
Évoquer José James c’est aussi évoquer son propre label qui affirme un chanteur dont la voie du chant passe aussi par son changement physique. Sur scène à Nîmes, il est venu coiffé de son chapeau, faisant référence à son créateur John B.Stetson (USA), toute une époque issue du XIXème siècle !
Le festival se poursuit jusqu’au 19 octobre 2024, tout le programme est à retrouver sur le site nmjf.fr